Quand « sociale » rime avec Capital !

La conférence « sociale » des 20 et 21 juin derniers n’a fait qu’entériner le cap politique fixé par Hollande et Ayrault : austérité, baisse de la dette publique, aides aux entreprises, etc. Certes la Cgt y est allée pour porter ses revendications en matière de retraites, de services publics, de conditions de travail, d’emploi, de formation professionnelle, etc. Mais croyait-on vraiment qu’elle serait entendue ? NON.

La conférence sociale, soutien du MEDEF

Et de fait, cette conférence a été l’occasion pour le pôle réformiste, le MEDEF et le gouvernement de s’auto-congratuler des coups qu’ils ont portés en un an au monde du travail. Ainsi dans son discours de clôture Ayrault s’est félicité d’avoir « préparer l’avenir » avec « deux belles traductions. Le pacte pour la croissance, la compétitivité et l’emploi [pour rappel 20 milliards de cadeaux en crédits impôt pour les entreprises] et l’accord du 11 janvier sur la sécurisation de l’emploi [traduire : destruction du code du travail] qui représentent des transformations majeures ». Effectivement, cela transforme bien la société vers le toujours plus libéral et l’assujettissement au Capital ! Ayrault se rallie totalement aux dogmes du MEDEF, s’appropriant les termes compétitivités, compétences, etc.
Promesses de concertations, de divers observatoires, de bilans… mais aucun engagement concret pour redonner du sens au travail, le revaloriser, renforcer la protection sociale. Le gouvernement ose même la promesse d’un « observatoire des rémunérations » quand on connaît le recul du pouvoir d’achat des Français, la stagnation voire la baisse de leurs salaires, la hausse dérisoire du SMIC et qu’on sait qu’il a refusé, sur ordre du MEDEF, d’en parler lors de la conférence! Pour justifier la Modernisation de l’Action Publique, Ayrault prétexte de s’éloigner des « coupes budgétaires uniformes » et préconise de « réussir collectivement une rénovation ordonnée et intelligente de l’action publique », tout en prétendant vouloir l’amélioration de la qualité des services publics et leur adaptation aux besoins des usagers. Et surtout leur adaptation à l’économie quand la CGT revendique qu’ils soient sortis du champ de la libre-concurrence et de l’obligation de rentabilité.
Bref, seules certitudes : une réforme de la formation professionnelle, axée sur les privés d’emploi, histoire de faire baisser de manière factice les chiffres du chômage, et qui fera la part belle aux patrons grâce à un « plan de formation prioritaire pour l’emploi » qui leur donnera le droit de fixer les formations « utiles » aux entreprises et surtout de les mettre en œuvre. Et un calendrier serré de la réforme des retraites avec l’ouverture des concertations début juillet, un projet finalisé début septembre s’appuyant sur le rapport Moreau (allongement des cotisations, baisse des pensions, etc.) pour un vote avant la fin de l’année.

Conclusion : aucune avancée pour les salariés ! Encore une fois, ce sont eux et leurs familles qui vont payer le prix fort. Autant de raisons de se mobiliser dès la rentrée !

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