EHPAD, d’autres choix sont possibles!

Arrivés par choix professionnel dans les métiers du soin, les salariés des EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) en Loir-et-Cher, comme ailleurs, sont confrontés à l’insuffisance chronique et globale de personnel pour s’occuper sereinement des résidents et subissent quotidiennement les surcharges de travail, les glissements de tâches, les horaires découpés, les changements incessants de planning. Ils sont rappelés sur les repos, congés annuels pour remplacer leurs collègues absents.

Ces dysfonctionnements dans la gestion du personnel découlent des exigences des politiques de santé (loi Bachelot, loi Touraine, Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale), de réduction des coûts et marchandisation de la santé et organisent, pour les personnels, la dérèglementation du travail, la déqualification, l’individualisation et donc les inégalités de traitement entre salariés, qui concourent à leur mise en concurrence, tout comme est orchestrée celle des établissements.

Les méthodes d’évaluation de la dépendance (GMP et PMP) sous évaluent les besoins de prise en charge par des personnels qualifiés, les GIR ne sont pas suffisamment réactualisés alors que toutes les études démontrent que l’entrée en EHPAD des résidents est plus tardive et qu’ils sont plus dépendants.

Les personnels sont de plus en plus exposés à la précarité dans leur emploi, pour certains sans les qualifications et diplômes requis, pour d’autres en contrats horaires sous payés ou en contrats aidés sans formation. L’augmentation du nombre de salariés précaires et le mal-être des salariés au travail fait augmenter le turnover dans les établissements.

Cela engendre la déclassification des métiers et le manque de considération de leur travail par les directions d’établissement et les tutelles. Les conséquences de la perte de sens dans le travail pour les salariés sont connues : la dégradation de la santé physique, l’exposition accrue aux risques psychosociaux (usure professionnelle, démotivation, épuisement professionnel, burn-out). Cela se traduit par l’augmentation des arrêts maladie, accidents du travail et maladies professionnelles.

Un tiers du personnel soignant part en invalidité avant l’âge légal de départ en retraite.

Le temps consacré à la personne âgée pour le soin est compté littéralement (5 à 10 mn pour une toilette), et c’est la relation humaine qui en fait les frais en premier lieu, mais pas seulement, puisque le quotidien tel qu’on pourrait le concevoir pour tout à chacun n’est plus assuré (non respect des habitudes de vie) faute d’effectifs suffisants pour faire le travail. Ça n’est pas l’attention des professionnels à l’égard des résidents qui est en cause mais bel et bien les moyens de réaliser le travail dans de bonnes conditions. Cela porte fondamentalement atteinte à la dignité humaine, malgré toutes les préconisations de bonnes pratiques et autre charte de la personne âgée dépendante et ne fait qu’aggraver la souffrance des salariés et renforcer l’isolement des personnes âgées.

Pour autant les établissements facturent allègrement les prestations d’hébergement et le reste à charge financier pour les familles ne cesse d’augmenter.

Pour faire face à cette situation, l’USD CGT Santé et Action Sociale 41 a lancé une campagne d’information et de mobilisation le 19 janvier 2016, à destination des personnels des EHPAD  mais aussi du grand public, avec comme point d’étape la manifestation du 29 février, à Fleury les Aubrais, à l’occasion de la Conférence de la Santé et de l’Autonomie de l’ARS (Agence Régionale de Santé) Centre-Val de Loire.

La CGT poursuit la distribution d’un tract dans tous les EHPAD du Loir-et-Cher et sur les marchés pour faire connaitre et partager ses propositions, à savoir la prise en charge de la perte d’autonomie à 100% par la Sécurité Sociale, son évaluation affranchie de toute logique comptable et correspondant à l’état réel des résidents, l’accompagnement des personnes âgées dépendantes dans le cadre d’un véritable service public par des agents qualifiés, en effectif suffisant (la CGT revendique 1 soignant pour 1 résident) et sous statut.

 

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