Prise de parole CGT – 5 juillet 2016

Bienvenue à toutes et à tous à cette 12ème journée d’action pour le retrait du projet de loi travail qui suscite toujours autant de rejet par une large majorité de la population.
C’est aujourd’hui que Valls et son gouvernement représentent ce texte de loi devant l’Assemblée Nationale, avec une volonté affichée de piétiner, à nouveau, la démocratie et l’expression populaire par le recours au 49-3.
Cette attitude méprisante du Président de la République et de son premier ministre qui restent sourds à l’expression massive et constructive des salariés qui rejettent cette régression sociale majeure, révèle de fait, des dirigeants déconnectés des réalités quotidiennes des salariés. Enfermés dans leur bulle d’initiés, leur seule préoccupation est de satisfaire les intérêts de la minorité de la population que sont les patrons et les actionnaires, contre l’intérêt général et en totale servitude aux injonctions de la commission européenne de Bruxelles, arme de destruction massive du capital contre les intérêts du peuple.
La rencontre entre la CGT et le premier ministre s’est achevée par un refus obtus du gouvernement à prendre en compte les revendications CGT et faire preuve de responsabilité en retirant ce texte.
Le MEDEF avec la droite, jamais satisfaits, engage de son côté une stratégie de surenchère, exige encore toujours plus de réponse à sa soif de profits et d’exploitation sans limite des salariés. Depuis 2012, les entreprises ont ainsi profité des largesses bienveillantes du gouvernement qui leur distribue allègrement des fonds publics par le CICE, le Pacte de Responsabilité, multiplie les mesures conduisant à la régression sociale généralisée.
Déjà, en campagne pour 2017, le parti socialiste en profite pour tenter d’abuser encore une fois les salariés, se disant « moins pire » que la droite.
Mais choisir entre la peste et le choléra n’est pas construire l’avenir auquel les salariés, la jeunesse, la population aspirent.
Les dernières propositions de Valls restent l’exacte écriture du rapport Combrexelle de 2015.
Le chef d’entreprise fera sa loi sans que les salariés bénéficient de la protection du Code du Travail ou de la convention collective en matière de temps et d’organisation du temps de travail.
Les pseudos négociations sur la pénibilité et l’égalité professionnelle femme/homme ne changeront pas les inégalités et les discriminations, pas plus qu’elles ne mettront fin aux travaux pénibles.
Il faut quand même avoir à l’esprit que dans le cadre de ces pseudos négociations, sauf si elles sont placées sous la mobilisation des salariés, c’est le patronat qui dispose du pouvoir de décider seul, ou avec la complicité d’organisations syndicales complaisantes, sans rien lâcher.
D’ailleurs, présentée comme une brillante avancée par la CFDT, pour en réalité faire passer la pilule de la réforme des retraites de 2010, le refus affiché sans vergogne du patronat d’appliquer le compte de pénibilité illustre parfaitement cette situation, ainsi que la magnifique efficacité de la compromission de classe dans le dialogue social.

Le projet de loi travail reste inacceptable et inamendable. Il doit être retiré. Certains ont déjà lancé les grandes manœuvres et renvoient l’affaire aux élections de 2017.
Mais le fait de mettre un bulletin dans l’urne n’a jamais suffi à lui seul à transformer les conditions de vie et de travail des salariés, cela n’empêchera pas le retour au 19ème siècle par l’application dès demain de cette loi avec des patrons qui sont dans les starting-blocks, voire anticipent l’adoption de ce texte, pour tenter d’imposer des reculs aux salariés à travers des accords dits de compétitivité comme à Delphi ou Valéo.
Pour se faire entendre, il n’y a pas d’autres solutions pour les salariés que d’amplifier la mobilisation, d’agir ensemble pour porter leurs revendications afin de construire un avenir digne pour eux, leurs familles et leurs enfants.
Ce n’est pas parce qu’un texte est adopté à la hussarde qu’il est gravé dans le marbre. Le plan Juppé en 1995 et le CPE en 2006 sont des exemples de ce que permet de gagner la mobilisation.
La question, c’est de convaincre les 70% de la population qui refusent cette loi, d’entrer dans l’action collective pour récupérer les richesses créées par leur travail, pour augmenter les salaires, retraites et minima sociaux, développer l’emploi, améliorer les conditions de travail, gagner les 32 heures, conquérir une sécurité sociale professionnelle et un nouveau statut de travail salarié.
Dans cet objectif, nous allons poursuivre la votation des salariés afin de continuer le débat avec eux, pour les convaincre de s’organiser en créant ou en rejoignant leur syndicat Cgt, les convaincre de rentrer activement en lutte pour construire le rapport de force qui, comme dans d’autres périodes de l’histoire, permettra d’imposer de nouvelles conquêtes sociales.
Nous allons donc continuer à prendre des initiatives tout l’été, continuer à informer, à expliquer aux salariés, aux 70% qui disent NON, que c’est leur engagement dans la vie syndicale, le rassemblement et l’action collective, unie, solidaire et déterminée de tous les salariés, retraités et privés d’emploi qui permettra d’imposer le retrait de cette loi, de gagner de nouvelles conquêtes sociales pour vivre mieux et travailler tous.
La victoire est à notre portée. Ne lâchons rien.
Alors à bientôt, encore plus nombreux dans la lutte.

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