Déclaration des représentant·es CGT des assuré·es sociaux au conseil de la CPAM de Blois

Depuis plusieurs semaines, les manifestations syndicales du 9 octobre,  1er décembre et 14 décembre se succèdent pour exiger l’augmentation des salaires et des minima sociaux pour répondre aux besoins les plus fondamentaux de la population.

Spontanément, la population s’est élevée contre les injustices sociales, contre la taxation des plus faibles qui payent pour les plus riches gavés de cadeaux fiscaux et sociaux. Pour se faire entendre, les salarié·es, chômeur·ses, retraité·es, parents, étudiant·es, lycéen·nes ont investi les ronds-points, leurs établissements, les entreprises ou la rue.

Les syndicats CGT, FO, SUD, CFTC et CFE-CGC appellent les personnels des organismes de sécurité sociale et en particulier ceux de la CPAM à la grève pour dénoncer les mensonges du gouvernement, la dégradation de leurs conditions de travail et du service public.

Aujourd’hui, alors que le gouvernement nous annonce que la sécurité sociale est en excédent, les orientations de la COG 2018-2022 et du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2019 vont amplifier et accélérer la dégradation de la situation du personnel, comme des assuré·es sociaux dans tous les organismes de la sécurité sociale (12 000 suppressions de postes dont 8 000 dans l’assurance maladie).

La loi de Financement de la Sécurité Sociale est une menace pour toutes et tous, c’est la raison pour laquelle tous les conseils d’administration des caisses nationales ont émis un avis négatif à une large majorité contre le projet de loi PLFSS 2019 qui prévoit 3,8 milliards d’euros de moins pour se soigner. Il s’agit d’une première qui démontre la nécessité de répondre à la violence des attaques du gouvernement MACRON contre la sécurité sociale.

Pour le Loir et Cher, les budgets et orientations que vous soumettez aujourd’hui au vote du conseil s’inscrivent pleinement dans les orientations mortifères pour les assuré·es sociaux de la COG 2018-2022 et du PFLSS 2019 que nous dénonçons. C’est la raison pour laquelle nous voterons contre les budgets qui en découlent.

En effet, à titre d’exemple le budget d’action sanitaire et sociale est en constante réduction conformément au budget initial sur la COG 2018-2022. Il passe de 634 526 € en 2017 à 513 700 € en 2019 alors que les besoins des assuré·es sociaux sont grandissants et que la CPAM doit intégrer d’autres régimes.

Sans s’attarder sur la fumisterie que représentent le schéma directeur RH et la « responsabilité sociétale des organisations » qui visent à remettre en cause les droits des salarié·es et de leurs représentant·es, la volonté est de réduire l’absentéisme et non d’améliorer les conditions de travail des agent·es qui doivent faire plus avec moins de personnel.

Les départs en retraite ne seront pas intégralement remplacées, loin de là, puisque la CPAM de Loir et Cher continuera à perdre des postes et les dotations en « frais de personnel » sont en constante diminution de 2018 à 2022 (perte de 543 000 €).

Alors que les salarié·es, les privé·es d’emploi, les retraité·es, les jeunes sont dans la rue, sur les ronds-points pour crier leur colère, leur précarité et leur misère, …

Alors qu’ici en France des gens qui travaillent, qui ont travaillé pendant 40 ans, qui cherchent du travail, qui font des études tout en travaillant, ne savent pas s’ils pourront acheter un jouet à leurs enfants, un cadeau à leurs proches, s’ils pourront seulement se soigner aujourd’hui et encore moins demain…

Le président MACRON n’a pas dit un mot sur un meilleur accès aux soins par des moyens supplémentaires pour l’hôpital public de proximité, la mise en place de centres de santé avec des médecins salariés·e dans les quartiers et les territoires ruraux et un vrai 100 % sécu.

Le président de la République  annonce des mesurettes qui ne répondent en rien à la situation dramatique vécue par plus de 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, de 6 millions de chômeur·ses ou les 11 millions de salarié·es précaires.

De surcroît, ces mesures contribuent à saper le financement de la sécurité sociale par la cotisation et à réduire encore la couverture sociale et l’accès aux soins.  C’est la poursuite du pillage de la SECU par l’État pour les patron·nes qui bénéficieront de l’aubaine d’une exonération supplémentaire de cotisations sur une prime de fin d’année à leur discrétion.

Depuis une vingtaine d’années, les exonérations de cotisations sociales se sont multipliées. Elles représentent aujourd’hui près de 30 milliards d’euros par an. Pour les salarié·es concernés, elles constituent une baisse de leur salaire socialisé.

Au niveau du Smic, il n’y a plus de cotisations de Sécurité sociale patronales, à l’exception d’une partie de la cotisation accidents du travail et maladies professionnelles (ATMP).

La loi de financement de la Sécurité sociale acte la transformation du CICE en baisse de cotisations sociales qui ne seront plus compensées par l’État (20 milliards et 21 milliards du CICE 2018), ce qui conduira à exonérer les cotisations patronales de Sécurité sociale, mais également les cotisations patronales au titre des retraites complémentaires et de l’assurance chômage. Au niveau du Smic, il n’y aura quasiment plus de cotisations employeurs au titre de l’ensemble de la protection sociale !

La sécu est malade de l’austérité et des volontés politiques à l’origine notamment :

⇰ des sacrifices demandés aux assuré·es sociaux,

⇰ du strict encadrement des dépenses de santé par la restructuration néfaste des hôpitaux,

⇰ de la hausse du reste à charge des dépenses de santé pour les ménages,

⇰ du renoncement pour 36 % de la population à un ou plusieurs soins de santé.

Le financement de la sécurité sociale doit rester fondé sur le travail, sur les richesses créées par les salarié·es : « De chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins ».

Il est urgent et vital de satisfaire les exigences suivantes pour que la sécu réponde aux besoins des assuré·es sociaux :

⇰ hausse des salaires,

⇰ hausse des cotisations patronales,

⇰ suppression des exonérations de cotisations sociales,

⇰ intégrer dans la sécurité sociale les risques liés à la dépendance et à la perte d’autonomie,

⇰ retour aux élections des administrateur·trices salariés par les salarié·es,

⇰ le » 100% sécu ».

Le 18 décembre 2018

 

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