En direct du piquet de grève…

Elles sont les grandes oubliées de la « période », ces aides à domicile qui œuvrent au quotidien pour le bien des personnes, de leurs « papys et mamies » comme elles disent.

Pour autant, face à leurs salaires de misère et à leurs conditions de vie et de travail lamentables, les salariées de l’ADMR du Loir et Cher ont décidé de relever la tête et de dénoncer haut et fort leurs conditions dignes d’un autre âge.

En grève depuis le 21 décembre dernier, Ana, la secrétaire du syndicat CGT de l’ADMR 41, nous explique la raison de leur colère (interview réalisée début mars).

« Nous sommes en grève pour être reconnues, ne plus être les invisibles. Nous voulons vivre dignement de notre travail indispensable à la société et qui nous tient à cœur. »

Quelles sont vos revendications ?

L’arrêt de la précarité et de la flexibilité organisées par des temps partiels imposés, des salaires en dessous du seuil de pauvreté et ne plus payer pour travailler. Nous exigeons des CDI à temps plein pour toutes celles qui le souhaitent, une véritable reconnaissance de notre travail pour un meilleur salaire ainsi que le paiement intégral des frais de déplacements. 

Pourquoi cette grève dure depuis neuf semaines ?

La direction nous considère avec un grand mépris depuis le début et nos deux interlocuteur·trices se renvoient la balle : ainsi le Conseil Départemental qui finance l’ADMR à hauteur de 75 % avec l’argent public refuse d’assurer ses responsabilités de financeur et de contrôle sur notre employeuse, association de loi 1901 qui sort chaque année dans ses bilans un excédent à sept chiffres. Largement de quoi améliorer l’accueil des bénéficiaires et satisfaire nos revendications. Où va cet excédent ?

Quelle issue vois-tu à ce conflit dans les semaines qui viennent, y-a-t-il déjà des avancées ?

Pour les avancées : la direction a déjà cédé sur le passage à temps plein sans le reconnaître officiellement puisqu’elle consulte déjà tout le personnel sur la question.

Notre combat et nos revendications sont légitimés par le soutien populaire et les nombreuses motions qui parviennent de tout le territoire. La balle est maintenant dans le camp de la direction nationale dont nous exigeons de réelles propositions sur nos revendications. Quant au Conseil Départemental il est soudainement disposé à nous recevoir.

Depuis cette interview, une énième réunion a eu lieu le 23 mars avec les parties concernées, la direction de l’ADMR imposant la participation de la CFTC en plus. La proposition du Conseil Départemental d’augmenter les indemnités kilométriques de 0,05 euro avec un financement à hauteur de 650 000 euros s’est heurtée à un refus net et sans appel du directeur et de la Présidente du Conseil d’Administration de l’ADMR. Il s’agit pour la direction de l’ADMR d’une posture idéologique inadmissible, d’autant plus qu’au total, Conseil Départemental et ADMR réunis, ce n’est pas moins de 1 500 000 euros qui sont mis sur la table, grâce à la lutte des grévistes qui ont obtenu également l’engagement de la direction d’augmenter des heures de temps de travail pour réduire les temps partiels imposés et la précarité. L’UD continue à apporter son soutien aux salariées en lutte.

 

Communiqué FNDOS/UD – 60 jours de grève : le mépris pour seule réponse !

Les salariées de l’ADMR 41, 1eres de corvée encensées par Macron comme tant d’autres durant le 1er confinement, sont en grève depuis le 21 décembre pour exiger des augmentations de salaires, de meilleurs remboursements de frais kilométriques, des conditions de travail correctes.

Hier, lors d’une nouvelle journée de manifestation, en présence de la Fédération Nationale des Personnels des Organismes Sociaux de la CGT, les grévistes et la CGT ont demandé pour la 3e fois une audience à Nicolas Perruchot. En effet, comme principal financeur de cette association à but non lucratif, il est de la responsabilité du président du Conseil départemental de tout mettre en œuvre pour sortir par le haut de cette crise. Mais pour la 3e fois, malgré l’appui des services de la préfecture, Nicolas Perruchot a fait connaitre une fin de non-recevoir : un progrès puisque jusqu’à présent, sa seule réponse était le silence ! Avec pour seule explication le fait que le Conseil départemental avait déjà reçu les organisations syndicales. Mais de qui parle-t-on ? La CGT n’a jamais été reçue par N. Perruchot. Est-ce à dire que ce dernier à préférer parler avec une autre organisation syndicale, qui ne porte pas la parole des grévistes et qui accepte que le code du travail et la convention collective ne soient pas appliqués au sein de l’ADMR ?

Aujourd’hui, la CGT dénonce cette position dogmatique de Nicolas Perruchot qui refuse de parler avec la CGT, laissant, de fait, pourrir la situation quand il lui serait facile d’intervenir. En 1er lieu pour faire en sorte que toutes les sommes allouées à l’ADMR 41 par le Conseil départemental dans le cadre de l’application basique de la convention collective soient reversées dans leur intégralité comme cela devrait l’être aux salariées. En 2e lieu, pour débloquer des fonds en urgence pour satisfaire à certaines revendications des grévistes. Et pour finir, pour exiger que la direction de l’ADMR 41 débloque des fonds sur les excédents dégagés chaque année, une association à but non lucratif n’ayant pas à thésauriser et à faire des bas de laine, pour faire que les aides à domiciles vivent de leur travail et ne survivent pas.

Le mépris, ça suffit ! M. Perruchot, acceptez de recevoir les grévistes et leur organisation syndicale ! 

Blois le 19/02/2021

 

Démenti UD CGT 41 article ADMR de la Nouvelle République

Notre courrier fait suite à l’article paru ce jour sous le titre « Loir et Cher : la tension monte d’un cran entre l’ADMR et la CGT ».

L’Union Départementale CGT tient à apporter quelques précisions sur les évènements qui se sont produits lors du dernier Conseil d’Administration qui devait être, rappelons-le, une réunion de sortie de grève.

En premier lieu, il n’y a eu aucune violence physique ni aucune injure envers les membres du CA à l’occasion de l’envahissement de la salle lors de la réunion. Cette action s’est faite après 2h30 de discussions, alors qu’une nouvelle fois, M. Hausknost refusait de donner suite à aucune des revendications des salariées de l’ADMR en grève, y compris dans la simple application de la Convention Collective Nationale.

Les camarades qui sont intervenus sont celles et ceux, qui en plus des grévistes, soutiennent la lutte depuis le 21 décembre car le rôle de la CGT est de travailler toutes les questions de manière interprofessionnelle et non-corporatiste. Il n’y a rien d’illégal ni d’incongru à exiger d’une association à but non lucratif qu’elle justifie des subventions qu’elle reçoit des collectivités et des pouvoirs publics.

Par ailleurs, si la police a été appelée, elle n’est en aucun cas intervenue pour mettre fin à l’action ni pour expulser les camarades de la CGT ou les grévistes. L’ensemble des membres du CA est sorti sans encombre de la salle et les manifestant·es en ont fait de même de leur propre initiative.

Pour finir, contrairement à ce que soutient M. Hausknost, la CGT a effectivement un engagement de l’Union Nationale ADMR qu’un CA extraordinaire aurait lieu sous 8 jours pour examiner les revendications des grévistes et pour apporter des propositions sur chacune d’entre elles.

Blois le 5 février 2021

Pétition ADMR 41 : Non au « livre d’or » et aux médailles ! Les salarié·es veulent vivre et non survivre !

Les aides à domicile du Loir et Cher se mobilisent depuis des semaines pour exiger la reconnaissance du travail effectué durant la crise du Covid-19 où elles et ils ont risqué leurs vies pour assurer la continuité du service. Mardi … Continuer la lecture

ADMR : vivre, pas survivre !

Ces derniers mois beaucoup d’élu·es et tous les ministres ont découvert l’existence de gens invisibles, bien cachés dans la misère et la souffrance : les aides à domicile.

Ben oui au fait, qui s’occupe de nos vieux et vieilles seuls, isolés et fragiles aux quatre coins de notre beau département où l’on vante d’habitude nos superbes châteaux, notre réserve à pandas, la Sologne des riches enfermés dans leurs propriété et occupés à dépenser le pognon de dingue volés à leurs salarié·es français et étrangers ? Ben oui ! Qui, dès 7 heures le matin jusqu’à 21 heures, court d’un domicile à l’autre pour laver, habiller, coiffer, porter, nourrir et parler à une personne âgée bien souvent seule qui ne peut, pas plus que sa famille bien souvent, se payer une place en maison de retraite et qui attend de l’aide chaque matin, midi et soir, de l’humanité pour continuer à se dire qu’elle existe en vrai chaque jour ? Ben oui ! Ce sont beaucoup de femmes et quelques hommes qui, pour un salaire de misère et des contrats à temps partiel subi, travaillent du matin au soir et du soir au matin à aider celles et ceux qui en ont le plus besoin.

On pourrait se dire que ce métier est tellement utile socialement et humainement qu’il mérite considération, moyens matériels et humains et salaires décents.

Ben non ! En système capitaliste, le pognon c’est aux actionnaires parasites qu’il va, pas à celles et ceux qui répondent aux besoins sociaux. Ben non ! En système capitaliste, du pognon il n’y en a pas pour fournir des protections aux aides à domicile ! Leur direction leur a dit et répété : vous n’êtes pas prioritaires et les masques ça ne sert à rien ! Mais on vous aime bien quand même et, pour le SMIC, le directeur de l’ADMR leur adresse des SMS pour leur dire qu’elles sont formidables et que ce sont les risques du métier.

Depuis la création du syndicat CGT, ces travailleuses ont décidé que ça ne pouvait plus durer ! Derrière leurs représentantes CGT, les « AD » de l’ADMR ont exigé des protections et avec toute la CGT elles ont interpelé les élus et les représentants de l’État pour palier l’incurie et le mépris de leur direction.

Elles ont arraché des protections et elles savent qu’après le respect, par la lutte, elles gagneront du salaire et des droits pour VIVRE ! PAS SURVIVRE !