Non aux lois liberticides !

Le gouvernement développe un arsenal répressif et autoritaire qui remet en cause nos libertés fondamentales. Il profite de l’état d’urgence sanitaire qui confie à l’exécutif des pouvoirs exceptionnels pour faire passer des lois et promulguer des textes portant atteinte à nos libertés et droits sociaux. Face aux licenciements, à la croissance des inégalités, à l’explosion de la pauvreté, au démantèlement des services publics, le gouvernement se dote des moyens de surveiller et réprimer la contestation et les luttes sociales. Depuis le 16 mars, la loi « sécurité globale » est étudiée au Sénat et ensuite suivra la loi « confortant les principes de la République » autrefois nommée loi « contre le séparatisme ».

Alors que des milliers de citoyen·nes ont manifesté dans la rue leur opposition à la loi sécurité globale, que la CNCDH et le Défenseur des Droits se prononcent contre, que l’ONU rappelle la France à l’ordre quant aux atteintes aux droits humains qu’instaurerait cette loi, le gouvernement persiste dans l’offensive sécuritaire ! En décembre sont parus des décrets élargissant les possibilités de fichage avec la collecte d’informations sur les « opinions » politiques, des « convictions » philosophiques, religieuses, une « appartenance » syndicale, les « habitudes de vie » ou encore l’activité sur les réseaux sociaux. Les décrets prévoient que les données collectées concernent notamment les photographies de la personne concernée.

Le gouvernement avait déjà publié, le 17 septembre, un nouveau schéma national de maintien de l’ordre (SNMO) entérinant l’utilisation des LBD 40, des grenades de désencerclement et la technique de la nasse. Parmi les mesures du schéma, lors des manifs, la mise en place d’une accréditation « auprès des autorités » pour les journalistes « titulaires d’une carte de presse » : bref, un tri parmi les journalistes qui couvrent les manifestations. Pire encore, ils et elles commettraient un délit en cas de non-dispersion après des sommations. Faut-il rappeler que sans présence de journalistes dans les manifs, les violences policières seraient restées invisibles aux yeux de la société ?

Pour information, le Ministère de l’Intérieur vient de publier un appel d’offre pour « la fourniture de munitions cinétiques de défense unique (MDU) de calibre 40 au profit des forces de la sécurité intérieure ». Ouvert jusqu’au 22 avril, cet appel concerne 160 000 munitions de défense unique et 10 000 « munitions de défense marquante visible ». 170 000 munitions pour les lanceurs de balles de défense (LBD), classés comme « arme de guerre » dans la réglementation internationale ! Bienvenue en Macronie et dans son « dialogue social » !

La loi de sécurité globale instaure le transfert de compétences régaliennes aux policier·es municipaux et aux agent·es de sécurité privée ; l’équipement en vidéo surveillance généralisé, y compris avec des caméras sur les drones ; l’enregistrement des images en simultané et leur traitement automatisé pour reconnaissance faciale en temps réel des manifestant·es. Ce couplage « vidéosurveillance/reconnaissance faciale » entraînerait une capacité de surveillance généralisée de l’espace public, ne laissant plus de place au respect du droit à la vie privée, aboutissant à un effet coercitif sur la liberté d’expression et de manifestation.

C’est aussi l’interdiction de diffusion des images du visage des forces de l’ordre dans l’exercice de leur fonction. Attaque frontale du droit de presse comme du droit au contrôle citoyen des agissements des forces de police qui aggraverait le sentiment d’impunité des policier·es violents avec le risque de multiplier les violences commises illégalement contre des manifestant·es.

Ce tournant sécuritaire et autoritaire est inacceptable et remet en cause gravement nos libertés fondamentales (libertés d’expression, d’informer, de manifester). Avec la loi confortant les principes républicains (séparatisme), il est le pendant de la politique néolibérale du gouvernement et des lois qui restreignent les droits des organisations syndicales et des salarié·es à se défendre dans les entreprises, les établissements et les services comme les Lois Travail, les ordonnances Macron, la Loi de transformation de la Fonction publique.

Il est donc impératif de continuer de combattre différentes lois afin qu’elles ne soient pas adoptées ou qu’elles soient abrogées !

 

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