28 janvier 2021 : énergie la lutte continue !

Une belle action des énergéticien·nes de la région Centre Val-de-Loire à l’appel de la seule CGT.

Plus de 250 salarié·es de l’Énergie se sont rassemblés devant le stockage de Chemery pour montrer et démontrer leur détermination à lutter contre les plans Clamadieu et Hercule. Ils et elles sont résolument opposés à la casse des entreprises, de leurs emplois et de leurs garanties collectives inscrites dans leur « Statut National ».

Mais ils et elles luttent également pour le droit à l’énergie pour tou·tes, pour le maintien de la péréquation tarifaire, pour la continuité de l’alimentation électrique et du gaz, pour l’indépendance énergétique du pays, pour le maintien des services publics de l’énergie et pour la mise en place d’un projet alternatif : le Programme Progressiste de l’Énergie.

Quatre prises de parole ont été lues dont une par Sébastien Menesplier, secrétaire général de la FNME CGT, et une par une élue politique. En effet, plusieurs élu·es politiques du Loiret et du Cher sont venus rejoindre le combat des 250 salarié·es considérant que les projets Hercule et Clamadieu fragiliseraient la souveraineté énergétique.

Le gouvernement, et les député·es de la majorité accompagnés des Directions d’EDF et d’ENGIE sont en train de sacrifier les fleurons de l’industrie française sur l’autel du profit.

Pour rappel, l’ouverture des marchés en 2007 devait faire baisser le coût des factures d’électricité et de gaz. Sauf que qu’elle a eu un effet inverse. En 15 ans, le gaz a augmenté de plus de 75 % et l’électricité de plus de 40 %. C’est un mépris affiché envers les usager·es et les précaires de ce pays. La crise économique engendrée par la crise sanitaire Covid a fait exploser le nombre de pauvres en France, désormais près de 12 millions de personnes soit 18,46 % de la population française.

Quelle forme prendrait ce démantèlement d’EDF (Projet Hercule) ?

Il est envisagé de démanteler EDF en 3 entités :

  • EDF « Bleu » qui resterait public pour toute la filière nucléaire.
  • EDF « Vert » coté en bourse pour la distribution (Enedis), Dalkia et tout ce qui concerne les énergies renouvelables (aujourd’hui, c’est là que se trouve la rentabilité d’EDF avec 6,5 Mds d’euros d’excédent qui permettent l’autofinancement du groupe).
  • EDF « Azur », enfin, ouverture aux marchés des contrats de concession des barrages hydroélectriques.

Quelles conséquences pour les usager·es et les salarié·es ?

Ces projets ne visent absolument pas à améliorer le service rendu aux usager·es ni à contenir la hausse des prix de l’électricité et du gaz. Ils sont uniquement destinés à satisfaire les intérêts privés sans aucune considération de l’intérêt général. Les actionnaires privés chercheront inévitablement à accroître leurs profits au détriment des usager·es et des salarié·es en augmentant les tarifs, en rognant sur la qualité du service public et en remettant en cause le niveau de l’emploi et les garanties collectives du personnel.

Non seulement les tarifs augmenteraient significativement mais ils pourraient également être différents dans chacune des nouvelles sociétés privées : ce serait la fin de la « péréquation tarifaire » mise en œuvre par EDF et donc la fin de l’égalité de traitement des ménages qui seraient vraisemblablement les premières victimes. Les impératifs du service public (fourniture d’électricité 7 j/ 7 et 24 h/24 en tous points du territoire quels que soient les aléas climatiques) ne pourraient plus être garantis.

Enfin, ces nouvelles entités réduiraient inévitablement leurs investissements dans la transition écologique. Cela porterait également atteinte à l’entretien, la maintenance, la sécurité et à l’indépendance énergétique puisque la France devrait accroître ses importations.

Seul le rassemblement des forces associatives, syndicales et politiques sera en mesure de garantir le droit à l’énergie à un coût accessible en tous points du territoire. Ce droit est fondamental et essentiel notamment pour les ménages les plus précaires et les territoires les plus fragilisés.

Il est temps de replacer l’électricité et le gaz dans un réel Service 100 % Public !