Le chef de l’Etat, fidèle défenseur des intérêts des riches, du capital a dévoilé un nouveau plan d’austérité contre les salariés et leurs familles.
Ce sont toujours les mêmes recettes employées depuis ces dernières décennies pour transférer encore plus le financement des salaires, du travail, des cotisations sociales vers l’accumulation de profits pour les tenants des capitaux.
Dans son discours télévisé de dimanche 29 janvier, il a abattu ses cartes :
– TVA antisociale : hausse de 1,6% de la TVA,
– Remise en cause de la réduction du temps de travail par la généralisation d’accords modulant le temps de travail pour réduire la masse salariale au prétexte de la compétitivité des entreprises françaises,
– Développement de l’apprentissage,
– Dérèglementation sur les autorisations de construire,
– Mise au pas des collectivités territoriales par restriction des dotations à celle qui ne ferait pas preuve de rigueur budgétaire ; attaque amplifiée contre les services publics,
– Taxe boursière symbolique.
Plus précisément, la TVA augmentera de 19,6% pour atteindre 21,2% le 1er octobre 2012, pour financer une baisse du coût du travail. Il s’agit bien d’un nouveau cadeau fait aux entreprises au détriment du pouvoir d’achat des salariés sur leur consommation et un nouveau coup contre notre système de sécurité sociale assis sur le financement des cotisations sociales à partir des richesses créées par le travail salarié.
Les cotisations patronales finançant la branche famille de la sécurité sociale qui représentent 5.4% du salaire brut, seront totalement supprimées, sur les salaires allant jusqu’à 2.1 fois le SMIC, la suppression sera dégressive jusqu’à 2.4 fois le SMIC.
Le temps de travail quant à lui, devrait être à nouveau assoupli pour les entreprises. Très clairement, c’est une remise en cause directe de la réduction du temps de travail par une incitation à des accords majoritaires permettant de baisser le temps de travail et le salaire ou bien d’augmenter le temps de travail sans revalorisation du salaire.
L’apprentissage est présenté par le chef de l’Etat comme une nécessité absolue de faire rentrer les jeunes en entreprise sans que cela ne pénalise leur compétitivité. Il a annoncé un relèvement du taux d’apprentissage exigé dans les entreprises de plus de 250 salariés pour la période 2012- 2015. Ce taux passera de 4 à 5% avec l’objectif de doubler le nombre d’apprentis pour atteindre le chiffre de 1 million, à terme.
Encore un moyen de développer l’emploi des jeunes à pas cher pour les entreprises et de faire baisser le chômage des jeunes…
Sur le logement, les droits à construire vont être relevés de 30%. Par ce biais, les propriétaires auront un droit individuel d’augmenter la taille de leur logement. Ce droit sera relevé automatiquement par rapport aux plans locaux d’urbanisme (PLU) et aux plans d’occupation des sols (POS), sauf décision contraire du Conseil Municipal. Par ailleurs, cette densification des constructions voulue par le gouvernement, passera donc au-dessus des règles locales préétablies en matière de construction, hormis une décision expresse contraire des conseils municipaux à accélérer, elle incite par ailleurs à l’usage de terrains publics (Etat, collectivités, entreprises publiques) pour libérer du foncier et favoriser la construction. A qui cette mesure va-t-elle profiter en premier ? Ne va-t-elle pas favoriser la spéculation sur les terrains de riches propriétaires et contraindre les collectivités locales à solder des terrains publics pour des opérations immobilières en faveur de promoteurs peu scrupuleux ? Qui y a-t-il pour le logement social ? Rien…
La modulation des dotations d’Etat aux collectivités territoriales sera instaurée pour les contraindre à un effort de discipline budgétaire.
C’est une nouvelle attaque contre la fonction publique et les moyens des services publics en territoire. Après avoir généralisé la casse des services publics de l’Etat, par la suppression de missions ou leurs transferts à la fonction publique territoriale, le chef de l’Etat préconise le renforcement et la généralisation de la Révision Générale des Politiques Publiques en contraignant les régions à appliquer les mêmes orientations et plans d’austérité à la fonction publique territoriale : réduction drastique des moyens et non remplacement de départ à la retraite d’un fonctionnaire sur deux… Les régions qui ne se soumettraient pas à ce diktat se verraient couper les dotations…
C’est une marche forcée pour répondre aux critères européens de réduction des dépenses publiques présentées comme des dettes publiques puisque parallèlement les recettes publiques sont diminuées : bouclier fiscal, niches fiscales, exonérations fiscales des plus riches et toujours plus d’exonérations de cotisations sociales patronales faites aux employeurs.
L’instauration d’une taxe de 0.1% sur les transactions financières à compter du 1er août 2012 est l’arbre qui cache la forêt pour tenter de faire croire que le capital est mis à contribution. Cette mesure qui doit rapporter 1 milliard d’euros/an reste bien en deçà de ce que va produire la TVA (anti)-sociale 13.6 milliards ; une nouvelle fois le capital est bien épargné puisque ce sont avant tout les salariés et leurs familles qui paieront l’ensemble de ce dispositif qui a tout d’un énième plan d’austérité…
Devant ce nouvel arsenal de mesures antisociales, la CGT impulse les luttes pour faire entendre les besoins des salariés, en appelant à la résistance contre la soumission aux plans d’austérité et à l’offensive de conquêtes sociales.
La primauté d’une revalorisation générale des salariés, des pensions et des minima sociaux pour tous, d’au moins 300 euros par mois, doit être sur le devant de nos luttes revendicatives, que ce soit pour la défense du travail stable, qualifié par des emplois pérennes rémunérés à la hauteur des qualifications, du financement de la protection sanitaire et sociale par des recettes supplémentaires assurées par une augmentation des salaires, des emplois stables, une meilleure reconnaissance des qualifications, donc d’un financement garanti par les richesses créées par le travail.
Après le contre-sommet social de la CGT du 18 janvier qui a rassemblé des délégations de nos syndicats d’environ 200 personnes sur le département : 80 à Blois, 70 à Vendôme et 40 à Romorantin avec des remises de motions de l’UD et de syndicats du département en sous-préfecture et Préfecture, la CGT s’adresse partout aux salariés pour construire la riposte aux mauvais coups, les revendications partant des lieux du travail et des lieux de vie et faire grandir les luttes dans un mouvement convergeant de masse.
En cette période de campagne électorale, rien n’est plus urgent pour la CGT que de combattre la résignation, l’impuissance et dégager des perspectives de victoires revendicatives par les luttes !