Santé en péril

Les habitants du Loir et Cher sont confrontés à des inégalités de plus en plus graves en matière d’accès aux soins. Ces difficultés sont dues à une politique de santé consistant à diminuer la prise en charge par la sécurité sociale, à baisser le nombre de médecins, à fusionner et supprimer des services de soins voire des établissements hospitaliers de proximité.

Au nom d’une réduction drastique et arbitraire des dépenses publiques de santé les prises en charge de la maternité, de la maladie, des accidents du travail comme de la vie courante, de la perte d’autonomie, du handicap sont de moins en moins accessibles, particulièrement pour les personnes à faibles revenus et éloignés des grandes villes.

L’accès au soin diminue

Réforme après réforme, d’un gouvernement à l’autre, on assiste à un mouvement d’appauvrissement et de désertification de la couverture du territoire d’accès aux soins.

Ainsi sur notre département les populations font face, depuis plusieurs années, à une diminution du nombre d’ophtalmologistes, de dentistes, de médecins généralistes au fur et à mesure de leurs départs à la retraite parce qu’arbitrairement nos décideurs politiques ont acté de diminuer le nombre de prescripteurs de soins pour baisser les dépenses de santé.

Simultanément les financements des établissements d’hospitalisation par la tarification à l’activité (T2A) ont développé une mise en concurrence des établissements de soins dans une logique d’entreprise et de gains de productivité favorisant la privatisation et la marchandisation de la santé.

La loi Hôpital, Patient, Santé, Territoires dite loi Bachelot renforce ce processus et accélère le regroupement, la centralisation des soins au travers de la mise en place des communautés hospitalières territoriales autour d’un seul centre hospitalier de référence par département : le centre hospitalier de Blois en Loir et Cher.

Après avoir fermé une clinique sur Romorantin et transféré ses lits de chirurgie dans le Loiret, supprimés les lits de médecine à Selles sur Cher, Montrichard et Marchenoir pour transformer ces hôpitaux locaux de proximité en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), fermés la maternité et la chirurgie du centre hospitalier de Vendôme pour transférer en partie les lits dans la clinique du Saint Cœur, la transformation du centre hospitalier de Saint Aignan en hôpital local, ce sont les services de laboratoires de Romorantin qui sont « mutualisés » avec le C.H. Blois. S’ajoute à cela l’annonce de la fermeture des services de blanchisserie du C.H. Romorantin dont une partie risque d’être confiée au privé pour le linge de forme et le lavage des draps transférés au C.H. Blois avec une économie de personnels par tonne de linge. Sur le C.H. Vendôme, la cardiologie sera « mutualisée avec le C.H. Blois.

Conditions de travail

De plus dans tous les établissements, les personnels font face à une dégradation de leurs conditions de travail par un sous-effectif chronique croissant, par un non respect de la réglementation de l’organisation du temps de travail, le non remplacement grandissant et systématique des absences pour maladie voire congés maternité, par la suppression des contractuels recrutés sur les mensualités de remplacements.

Les conséquences sont une souffrance au travail de plus en plus insupportable qui se conjugue aux défections dans l’accueil, dans la qualité de la prise en charge et le traitement des personnes hospitalisées pouvant conduire à des drames comme, dernièrement, la mort d’une patiente dans le hall d’accueil des urgences d’un hôpital parisien.

La CGT impulse à se mobiliser contre la logique comptable qui, au nom de la compétitivité, de la réduction de la dette publique imposée par l’Europe, sacrifie le financement des services publics de santé et de la sécurité sociale. La santé et la vie des salariés et des populations sont sacrifiés sur l’autel des profits.

Seules les augmentations de salaires et de leur partie socialisée que sont les cotisations sociales peuvent garantir un financement solidaire de la protection sanitaire et sociale.

 

Toute l’éducation est prioritaire

Qui croyait vraiment que l’École serait sanctuarisée sous la mandature Hollande et que les conditions de travail des personnels et d’apprentissage des élèves s’amélioreraient véritablement après les attaques massives du quinquennat Sarkozy ? Soit, les promesses étaient belles… Mais dans la réalité, peu de changements…

La rentrée scolaire 2014 en Loir et Cher

Pour la rentrée 2014, les prévisions d’heures postes statutaires pour les collèges du département sont encore à la baisse : -79. Soit 12 collèges sur 27 qui sont touchés alors que certains voient leurs effectifs d’élèves encore augmenter ! En revanche les Heures Supplémentaires Annuelles (HSA), qui vont encore alourdir le temps de travail des enseignants, sont encore en hausse. Normal puisque le quota de HSA par établissement passe de 9,12 % à 9,45 %. Et le nombre d’élèves par classe reste le même c’est-à-dire 26,5 pour les 6e et 29 pour les autres niveaux dans les collèges non classés Eclair. Et les lycées, généraux et professionnels sont à peine mieux lotis. Cela va à l’encontre de ce que revendique la CGT, à savoir l’utilisation d’heures supplémentaires pour les seuls projets pédagogiques, l’attribution à chaque établissement d’une dotation en heures postes suffisante pour réaliser les horaires minima dans toutes les disciplines et la baisse significative des effectifs élèves par classe.

Dans le 1er degré, même si le rectorat fait de l’affichage en n’attribuant aucune dotation négative dans les 6 départements de la région, le seul poste créé annoncé dans le Loir & Cher ne pourra pallier les nombreuses suppressions des années précédentes. Et la réforme des rythmes scolaires qui devrait se généraliser à la rentrée 2014, n’améliorera pas les choses. Modifications des horaires des écoles (variables en fonction des locaux disponibles), multiplication de différents intervenants durant le temps périscolaire, etc. : aucun progrès des conditions de travail de l’ensemble des personnels.

La situation des Centres d’Orientation et d’Information du département, dont 2 sur 3 sont menacés de fermeture ou au mieux de délocalisation dans de nouveaux locaux (si un financement est trouvé suite au désengagement du Conseil Général) est tout autant inacceptable tant pour les personnels qui ne savent pas s’ils doivent ou non préparer leur déménagement mais qui continuent, dans cette incertitude, à assurer les forums sur l’orientation, l’accueil des élèves et de leurs famille, que pour les usagers qui verront peut-être à la fin de l’année scolaire se réduire l’offre publique d’information sur l’orientation.

Oui, le service public d’éducation est primordial !

Dans le climat actuel de montée des extrémismes, il est inquiétant et même affligeant que le gouvernement ne prenne pas toute la mesure de l’importance des services publics de l’Éducation, de l’Enseignement Supérieur et de la Culture comme vecteurs de connaissance, de compréhension du monde, du développement du vivre ensemble. Comme l’ensemble des services publics, l’Éducation doit participer à l’instauration de la justice sociale et être un rempart à la reproduction des inégalités. Mais pour cela, il faut que la souffrance des personnels, qui s’exprime de plus en plus souvent dans les établissements scolaires face à la montée du management et des violences quotidiennes, tant physiques que verbales, soit entendue. Et que le gouvernement crée les postes statutaires pour répondre aux besoins éducatifs des enfants.

 

Agir ensemble mars 2014

Dossier revendicatif : services publics

SOMMAIRE

P.1 : Edito

P.2 : Casse de l’emploi chez Delphi

P.2 : Halte à l’obscurantisme!

P.3 : Toute l’éducation est prioritaire

P.3 : Pour un service public de la communication

P.4 : Pour un service public de la communication

P.4 : Et la Fonction Publique territoriale ?

P.5 : Santé en péril

P.6 : Prud’hommes en danger, l’accès à la justice du travail menacé

P.7 : L’activité locale

P.8 : Echo de la presse / Bulletin adhésion