Il est loin le temps des promesses du changement, de la finance ennemie et la prétention d’inverser la courbe du chômage. Hollande a délibérément choisi de tourner le dos au social, de faire passer la réponse aux besoins de la population sous les fourches caudines de la rigueur budgétaire au nom de la maitrise des dépenses publiques, de la prétendue crise et du mythe de la compétitivité.
Les 20 milliards d’euros de CICE financés en partie par l’augmentation de la TVA, la suppression de la cotisation sociale patronale famille ou les intentions du ministre du travail de supprimer les élections prud’homales sont autant de réponses aux vieilles revendications du patronat de réduction de ce qu’il appelle « le coût du travail », de suppression de toute contrainte à la liberté d’entreprendre que constitue à ses yeux le code du travail. Pour les salariés c’est une pitoyable augmentation d’une douzaine d’euros nets mensuels pour le SMIC, le blocage, pour la 4e année consécutive, du salaire des fonctionnaires (13,61 % depuis 2011 de perte de pouvoir d’achat).
L’escroquerie idéologique du patronat autour du prétendu coût du travail et du mythe de la compétitivité ne vise qu’à faire admettre aux salariés de nouveaux sacrifices présentés comme inéluctables. Le zèle de François Hollande à répondre aux injonctions du MEDEF se retrouve pleinement dans le pacte de responsabilité qui porte moins de salaires, moins de financement pour la sécurité sociale et nos services publics avec des leurres en contreparties.
Malgré les 220 milliards d’euros par an généreusement octroyés aux entreprises sous forme d’exonérations sociales et fiscales, d’aides diverses et variées, les grands groupes poursuivent le saccage de l’emploi, avec parfois l’argent de nos impôts comme à Delphi à Blois. En réalité, couplé à la volonté de réduire les dépenses de 70 milliards d’euros sur 4 ans, ce pacte de responsabilité ne fait qu’entériner la poursuite du saccage des services publics et de la sécurité sociale, dans l’unique but de restaurer les marges des entreprises et les dividendes des actionnaires qui n’ont jamais été aussi importants.
La relance de l’économie passera par une revalorisation du travail, par une augmentation générale des salaires, retraites et minima sociaux d’au moins 400€ pour tous, entrainant une revalorisation des financements de la protection sociale et des services publics, par la relocalisation de productions, l’investissement dans la recherche et le développement, l’innovation, la formation professionnelle des salariés, garantissant le développement de l’emploi stable et qualifié à temps plein.
Plus que jamais, les richesses créées par le travail le permettent. Mais comme dans d’autres périodes de notre histoire, les salariés devront les conquérir, les arracher à l’avidité sans fin du patronat. La CGT appelle tous les salariés à s’organiser, à renforcer ou à créer leur syndicat CGT dans leur entreprise, pour résister, agir ensemble pour reconquérir le progrès social.