« 1er mai, « fête du travail », dans une France plongée dans le chômage, est-ce que ça a encore un sens ? » « Revendiquer quand la crise est là et que la dette publique explose, n’est-ce pas irresponsable ? » « Aller manifester alors que les organisations syndicales ne sont pas capable de faire un appel unitaire, à quoi ça rime ? » Autant de questions que les médias s’ingénient à répéter en boucle à l’occasion du 1er mai, préférant mettre en avant les divisions syndicales plutôt que les manifestants. Alors posons la question : la journée internationale de la fête du travail a-t-elle encore un sens dans notre société du XXIe siècle ?
La réponse est OUI, mille fois oui. Si cette journée sert de commémoration aux travailleur-se-s qui sont morts pour gagner de nouveaux droits et de meilleures conditions de travail, elle doit aussi permettre aux salariés, aux privés d’emploi et aux retraités d’aujourd’hui de manifester pour en conquérir de nouveaux. A l’heure où les actionnaires engrangent de plus en plus de profits sur le dos de ceux qui travaillent, à l’heure où ils exigent toujours plus de rentabilité, préférant maintenir un nombre croissant de personnes hors de l’emploi et contraindre ceux qui travaillent à se tuer à la tâche, il est plus que légitime de se battre pour que cela cesse.
Ce qui est irresponsable, c’est de ne pas augmenter les salaires alors que la paupérisation de la population croît et que les dividendes explosent. C’est de préférer faire des cadeaux aux entreprises qui en demandent toujours plus plutôt que de défendre notre système de protection sociale. C’est de s’attaquer aux retraités plutôt qu’aux grands patrons du MEDEF. C’est d’accepter les suicides au travail plutôt que de répartir ce dernier au profit du plus grand nombre. C’est d’enchainer les plans d’austérité pour réduire la dette publique plutôt que de combattre la finance qui orchestre cette dette. C’est préférer les pactes « compétitivité emploi », de « responsabilité », plutôt que d’entendre les populations. Alors oui, tant que les gouvernements, y compris ceux dits de gauche, préfèreront distribuer leurs largesses aux libéraux et aux patrons plutôt que de s’attaquer au capital, il sera toujours nécessaire de manifester et de revendiquer le 1er mai. Et tant pis si cela ne se fait pas dans l’unité syndicale puisque certaines organisations ne se privent pas signer des accords néfastes aux intérêts des salariés, des retraités et de leurs familles.
La CGT choisit sans hésitation la lutte pour faire entendre l’intérêt du plus grand nombre et elle s’attache partout à faire l’unité des salariés pour construire des revendications communes qui répondent aux besoins de chacun. Cette année, malgré un temps peu clément, les manifestations ont rassemblé 250 personnes à Blois et 70 à Romorantin. Et les trois fêtes organisées par la CGT ont vu passer des centaines de participants. Avec une nouveauté, ou plutôt un retour : une fête à Blois, port de la Creusille. Elle a été l’occasion d’échanges entre salariés, retraités, privés d’emploi pour parler du travail mais aussi de conditions de vie en général. Echanges qui démontrent sans équivoque que la population attend autre chose de son gouvernement et qu’elle aspire à une autre société.
Nul doute que cette fête sera reconduite l’année prochaine car, oui, la CGT continuera d’appeler à manifester à l’occasion du 1er mai !