Le 19 février, face à un risque d’échec à l’Assemblée Nationale, c’est à coup de 49.3 de la constitution que le 1er Ministre Manuel Valls passe en force en 1ère lecture le projet de loi Macron. Le nouveau « chef de guerre », domestique du capital, n’a pas hésité à dégainer l’arme antisociale que son président, jadis dans l’opposition, qualifiait de brutalité et de déni de démocratie. Cette loi, que les médias réduisent volontairement au travail dominical, est une véritable déclaration de guerre au monde du travail. Elle assène le plus grand recul social depuis la libération, facilite les licenciements, piétine le droit du travail et supprime les peines de prison pour les patrons voyous. Elle est surtout une réforme en profondeur qui vise à libéraliser de nombreux secteurs d’activité et va, bien au delà du travail, avoir des conséquences dans la vie quotidienne des populations. Mais pourquoi le gouvernement de M. Valls prétend-il aujourd’hui l’imposer avec le soi-disant consentement des Français, allant même jusqu’à stigmatiser les opposants à ce prétendu élan libéral conforté par le manque de mobilisation ?
La manipulation politique et médiatique autour de l’horreur et du choc émotionnel après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper cascher de Vincennes a placé le pays entier dans une Unité Nationale de façade. Avec comme unique but celui de servir les intérêts politiques d’un Président de la République historiquement bas dans les sondages en raison de la politique antisociale de son gouvernement pourtant étiqueté à gauche. Aussi, sur les pancartes « Je suis Charlie » le gouvernement y a t-il lu le message subliminal « Je suis Macron » ? L’histoire retiendra-t-elle qu’un certain 11 janvier 2015, le gouvernement a profité du défilé de 4 millions de personnes pour conforter ce souffle libéral et même aller plus loin ?
Toutefois cette stratégie de « l’hypnose émotionnelle », profiter d’un évènement traumatique pour imposer des réformes impopulaires, a déjà trouvé ses limites dans les luttes qui se développent et qui doivent s’amplifier sur les besoins et les revendications des salariés, retraités et privés d’emploi. La mise en échec de tous les dispositifs mis en place par le patronat et ses valets pour l’austérité ne peut passer que par un grand processus de mobilisation nationale, interprofessionnelle et unitaire liant les actions dans les professions pour bloquer les productions et toucher le capital au cœur (ses profits colossaux).
C’est ce que l’appel unitaire CGT, FO, FSU et Solidaires nous invite à faire le 9 avril 2015. Contre l’austérité, la loi Macron et pour la satisfaction des revendications tous en grève et dans la rue le 9 avril !