Intervention du Comité de défense du 41 des droits et libertés

Blois le 27 septembre 2016

Chers amis, chers Camarades,
Je tiens à vous remercier au non du comité de défense du Loir et Cher pour les droits et libertés et des 8 organisations qui le composent de votre présence à ce rassemblement pour exiger la relaxe des 16 camarades de chez Air France qui sont trainés aujourd’hui devant le tribunal de Bobigny.
Ce qui est reproché à ces camarades c’est d’avoir contesté et lutté contre les 2900 suppressions d’emplois que voulait imposer la direction de cette entreprise. Ce tribunal aux ordres du pouvoir en place doit les juger pour, d’après la direction, avoir forcé l’ouverture de la grille du siège et aussi concernant l’affaire dite de la chemise arrachée.
Nous nous sommes déjà réunis devant ce tribunal le 27 mai de cette année pour contester les accusations portées envers ces camarades.
Après cette mobilisation qui s’inscrivait dans les actions grèves et manifestations contre la loi travail, la direction d’Air France persiste et signe avec l’appui du gouvernement dans leur funeste besogne de criminaliser le fait et l’action syndicale dans toutes les entreprises privées et fonction publique inclus.
Nous ne sommes pas dupes. Ce gouvernement et la direction d’air France sont complices pour mener la même politique au service du capital et faire taire, y compris par la force et l’emprisonnement, celles et ceux qui la contestent.
Abattre toutes formes de résistance pour exploiter plus fortement les salarie-e-s, voilà leur seul objectif.
Casser les salarié-e-s qui défendent leurs emplois, briser les élans sociaux créer des peurs… la répression syndicale mais aussi l’atteinte aux libertés individuelles reste un moyen patronal pour freiner le développement des consciences et l’action syndicale et citoyenne.
Ainsi le déroulement de la manifestation parisienne du 15 septembre pour exiger le retrait de la loi travail illustre dans les faits la volonté du pouvoir de porter atteinte aux libertés. En effet à cette manifestation les participants étaient fouillés, palpés, bousculés comme des délinquants, voire comme des terroristes ce qui illustre dans les méthodes une dérive fascisante de la part du pouvoir.
Prolongation de l’état d’urgence, manœuvre pour interdire les manifestations, répression et criminalisation de l’action syndicale sont autant de menaces graves pour les droits et libertés dans notre pays.
Cet été, le jour de la promulgation de la loi travail, la ministre du travail validait dans le même temps l’autorisation de licenciement du camarade d’Air France, Vincent Martinez, délégué CGT accusé d’avoir déchiré la chemise du DRH.
Peu importe que l’inspection du travail avec une décision argumentée de 4 pages ait refusé le licenciement.
Peu importe les preuves de non implication du camarade dans de prétendues violences.
Peu importe que la colère des manifestants le 5 octobre 2015 soit justifiée ou légitime.
Le rouleau compresseur du politiquement correct est en route pour affronter le socialement décent et c’est notre liberté qui est violée, confisquée, nos droits bafoués par ce gouvernement
au service exclusif du patronat dont l’objectif est de briser toute forme de contestation et de mobilisation.
Cette dérive liberticide et antidémocratique est illustrée par l’adoption arbitraire avec le recours du 49-3 de la loi travail ou encore la prolongation pour 6 mois de l’état d’urgence qui ne sert qu’a entretenir un climat de peur et de tension dans la population, qu’à remettre en cause les droits et libertés individuelles mais aussi les droits à la contestation à la syndicalisation à l’organisation de manifestations.
Cet état d’urgence, dont l’efficacité contre le terrorisme reste plus qu’à démontrer, sert en réalité de laboratoire de contrôle des populations.
Bâillonner l’expression du peuple qui rejette de plus en plus les choix politiques et les choix du patronat est leur objectif au travers de la remise en cause des locaux des organisations syndicales et leur capacité à accueillir les salariés dans de nombreuses localités.
Mais au-delà des camarades d’Air France et de Goodyear, ce sont des dizaines de militantes et militants dans toute la France mais aussi dans notre département qui sont licenciés pour avoir contestés les décisions patronales et gouvernementales.
Pas de conquêtes sociales sans libertés syndicales. Relaxe et amnistie pour les 16 militants d’Air France.
Au nom du comité de défense des droits et libertés du Loir et Cher, nous appelons tous les démocrates toutes celles et ceux épris de justice et de libertés à exiger :

  • La relaxe des 16 syndicalistes d’Air France et la réintégration des camarades injustement licenciés,
  • L’arrêt des poursuites contre les militantes et militants pour leurs activités syndicales,
  • Une loi d’amnistie pour tous les syndicalistes injustement accusés,
  • Une loi garantissant la mise à disposition à titre gracieux par les collectivités territoriales de Bourses du travail
  • L’abrogation des lois Rebsamen, Macron, El Khomeri et le renforcement des droits et garanties collectives pour les salariés, des droits syndicaux et des moyens supplémentaires pour l’inspections du travail,
  • L’arrêt de l’état d’urgences, le renforcement et le respect des droits et libertés des citoyennes et citoyens et le développement de la démocratie sur les lieux de travail et dans le pays.

Les prochains rendez-vous pour l’action afin de continuer à lutter pour les libertés individuelles et syndicales sont avant tout sur tous les lieux de travail mais aussi.
Les 19 et 20 octobre pour la relaxe des Goodyear, condamnés à neuf mois de prison ferme pour avoir défendu leurs emplois et leur entreprise, sera organisée une manifestation à caractère nationale à Amiens.
Le 27 novembre au Havre où deux militants et dockers sont trainés devant les tribunaux au prétexte de violences en manifestations contre la loi travail.
Pas d’avancées sociales sans luttes et sur ces revendications comme sur la loi travail il ne faut rien lâcher.
Face aux dérives totalitaires du patronat et du gouvernement, continuons à débattre, à travailler pour rassembler largement toutes celles et ceux épris de justice, de liberté, de démocratie pour construire une société fondée sur le progrès social et l’émancipation de tous les salariés, tous les citoyens.

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