Les 11 et 12 mai derniers, les membres des directions des 6 Unions Départementales qui composent la région Centre Val de Loire ont tenu la 14ème conférence du Comité Régional CGT Centre Val de Loire à Vatan dans l’Indre.
La première journée a été consacrée aux enjeux dans la période qui s’ouvre et aux responsabilités et ambitions revendicatives de la CGT à mettre en débat avec les salariés.
Il est ressorti des débats, une volonté de sortir de la logique destructrice de la concentration des activités et des populations et de la mise en concurrence des salariés et des territoires que travaillent depuis des décennies l’Union Européenne, le patronat et les politiques qui lui ont prêté main forte.
Les stratégies ont conduit à la désertification des zones rurales, des zones populaires, destruction des activités industrielles, des services publics, réduction des dotations publiques aux collectivités territoriales, vieillissement des populations et forte diminution de la présence humaine sur toutes ces surfaces sacrifiées sur l’autel de la rentabilité et du profit immédiat.
Face à la situation dramatique de notre région, sinistrée par la casse de l’industrie, la CGT fait le choix du développement industriel, comme axe de bataille.
Cela nécessite de mettre en discussion avec tous les salariés, toutes les questions fondamentales : la réponse aux besoins des populations ; la coopération au lieu de la concurrence ; les enjeux environnementaux ; l’utilisation des ressources ; les biens communs ; la recherche et les nouvelles technologies : les services publics ; les garanties collectives (la qualification, les salaires) ; la formation (initiale, professionnelle, continue…) ; l’organisation du travail ; la diminution du temps de travail ; la sécurité Sociale Professionnelle et le nouveau statut du travail salarié ; le droit d’intervention des salarié-e-s dans les entreprises ; la propriété des moyens de production ; le rôle de l’Etat stratège, de la puissance publique ; l’appropriation publique des secteurs d’activités stratégiques de production et de financement.
C’est une question structurante pour la société française.
Un emploi industriel induit de trois à quatre emplois dans les territoires ; en quinze ans, la France a perdu plus d’un million d’emplois industriels –le taux de désindustrialisation de la France est le plus haut au niveau en Europe- et près de 250 000 emplois ont disparu dans le bâtiment.
C’est une question politique, sociale et écologique de première importance : en France, nous importons 60% de ce que nous consommons, au mépris des productions locales, des droits des travailleurs et de l’environnement.
C’est aussi mettre sur la table la question de l’utilisation des fonds publics, de notre argent.
Quelques pistes et exemples possibles de reconquête industrielle en Région Centre Val-de-Loire.
Il est urgent d’inverser la tendance : une région sans industrie est une région sans avenir.
La Région Centre-Val-de-Loire possède des atouts qui méritent une valorisation, une autre logique de développement. Premier atout les capacités de ses habitants, (savoirs, savoir-faire), de la jeunesse en devenir, des actifs comme des retraités qui participent à la vie et au fonctionnement de la société. Ces savoirs et savoir-faire existant dans notre région peuvent constituer des éléments de réponses pour y parvenir.
Parmi les activités qu’il est possible de développer, la conférence régionale a pointé la filière bois, la valorisation des matières issues de la déconstruction automobile, aéronautique, etc., le tourisme, l’armement ou encore le transport ferroviaire de passagers et de marchandises.
La journée s’est clôturée par la nécessité d’impliquer tous les salariés sur ces enjeux de l’industrie et de la réindustrialisation des territoires de notre région qui sont indissociables du développement des services publics, mis en place pour répondre aux besoins des populations, quels que soient leurs moyens, leur situation géographique articulée autour d’un réaménagement du territoire harmonieux.
Le deuxième jour, qui s’est déroulé en présence du secrétaire général de la Cgt, Philippe Martinez, a été consacré à la syndicalisation, à l’indispensable nécessité d’aller à la reconquête de nouvelles forces syndicales afin d’élever le rapport de force et le niveau des mobilisations pour gagner de nouvelles conquêtes sociales.
La conférence s’est fixée des objectifs de déploiement pour aller à la rencontre des salariés afin de les convaincre de s’organiser pour être plus forts collectivement pour défendre leurs intérêts.
La conférence s’est clos par l’élection de la nouvelle direction collective du Comité Régional Cgt.