Monsieur le représentant de l’unité départementale de la Direccte Centre Val de Loire,
Mesdames, Messieurs les mandaté·es dans ce nouvel observatoire.
La situation que vivent les salarié·es de Loir et Cher et de notre région appelle d’autres mesures que de l’affichage et de la réunionite pour ne rien changer.
Un Observatoire comme son nom l’indique, c’est fait pour observer mais sans aucun moyen pour transformer l’existant, sans aucun droit ni moyen pour permettre au syndicalisme interprofessionnel d’exercer sa mission d’intérêt général.
Nous rappelons ici que la CGT s’est opposée, avec trois autres organisations syndicales, aux lois Rebsamen, Macron et El Khomri en 2016 avec le soutien massif de l’opinion publique.
En dépit de l’opinion majoritaire des salarié·es, ces trois lois régressives pour les droits des salarié·es ont été imposées par le gouvernement Valls dans des conditions totalement anti démocratiques et accompagnées de propos indignes d’un gouvernement contre le syndicalisme.
Depuis, l’actuel gouvernement a mis en place dans des conditions tout aussi anti démocratiques, les ordonnances dites Macron qui accentuent encore un peu plus la réduction des droits des salarié·es et réduisent considérablement les institutions représentatives des salarié·es.
Si nous sommes à la CGT, pour une profonde réécriture du droit du travail qui s’appuie sur les évolutions des richesses produites par le travail salarié, les évolutions engendrées par les progrès scientifiques et techniques dans le travail, pour donner aux producteur·trices des richesses que sont les salarié·es de nouveaux droits, nous ne saurions nous intégrer à des dispositifs qui ne visent en fait qu’à intégrer davantage le syndicalisme aux méthodes de management qui détruisent les relations sociales, génèrent la souffrance au travail et l’épuisement des salarié·es.
Dans la situation présente ce qui est à l’ordre du jour, ce n’est pas l’élévation des garanties sociales des salarié·es mais bien comment niveler par le bas l’ensemble des conquêtes sociales pour toujours plus de rentabilité financière pour les grands groupes donneurs d’ordres.
Ce qui est à l’ordre du jour ici comme ailleurs ce n’est pas d’aller dans la marche en avant dans les entreprises vers d’autres conditions de travail, un allègement de la pénibilité et davantage de moyens d’intervention pour les salarié·es.
Le dialogue social n’est en fait qu’un prétexte de plus pour essayer d’entretenir des illusions sur les bonnes intentions de ceux/celles qui ont substitué aux négociations collectives, cette formule concoctée dans les officines patronales et relayée par l’Union Européenne.
Où en sont les relations sociales dans le Loir et Cher quand les attaques se multiplient contre le syndicalisme au niveau de sa présence dans les entreprises, de l’exercice du droit syndical objet de remises en cause constantes de la part du patronat, du flicage organisé dans les services de l’État contre les syndicalistes.
Peut-on parler de dialogue social quand les directions refusent d’entendre les représentant·es des salarié·es et qu’elles recourent à des consultations des salarié·es en leur mettant le couteau sous la gorge pour obtenir la mise en cause des acquis sociaux à l’exemple de Ranger et Delphi.
Ce qui se passe chez GMEA à la Chaussée St Victor, à l’ACESM à Blois, chez AZALYS à Blois, ou CDM à Montrichard pour ne prendre que les tous derniers exemples illustre concrètement la conception des directions des relations sociales.
Les propos et courriers des responsables du rectorat, les remises en cause des droits des représentant·es académiques de la CGT et de FO à Romorantin illustrent bien ce que sont les intentions réelles de la puissance publique aujourd’hui vis a vis du syndicalisme salarié.
Les méthodes utilisées par le préfet de région dans le cadre du renouvellement du CESER ou sans aucune concertation, le représentant de l’État bafoue la représentativité syndicale, sont révélatrices d’une évolution tout à fait régressive des relations sociales.
Celles utilisées à la SNCF pour torpiller le droit de grève montrent combien le droit du travail, le respect du syndicalisme par le patronat et la puissance publique ne sont pas respectés et nous renvoient aux heures sombres de l’histoire nationale.
Jamais les groupes, leurs dirigeant·es et actionnaires n’ont réalisé autant de profits et plus ils/elles augmentent leurs dividendes et rémunérations plus ils/elles cassent, délocalisent, plus ils/elles étranglent les sous-traitant·es, plus ils/elles pillent les fonds publics et mettent à sac les collectivités territoriales.
Comment pourrions-nous être dupes de l’opération engagée par le gouvernement qui n’a qu’un objectif : satisfaire avant tout les intérêts des puissances financières ?
Les organisations syndicales de salarié·es et celles d’employeur·es sont conviées à participer à la mise en place d’observatoires du dialogue social alors que tout confirme qu’il ne s’agit que de l’affichage pour véhiculer dans l’opinion publique que l’ensemble des acteurs sociaux s’inscrivent dans une logique de partenariat avec ce que mettent en place le gouvernement et les services de l’État.
La CGT, qui s’oppose à cette offensive des forces réactionnaires contre le socle social qui a garanti la cohésion sociale dans ce pays depuis plusieurs décennies, a décidé d’être présente aujourd’hui pour livrer publiquement ce qu’elle revendique et propose.
Nous avons pour habitude à la CGT d’exprimer en tous lieux et circonstances ce que nous pensons ici comme ailleurs ; pour autant nous n’avons pas l’intention de cautionner par notre présence dans des réunions institutionnelles une dérive récurrente contestée dans les entreprises qui font appel à la confidentialité des débats et sujets traités.
Dans ces conditions la CGT ne cautionnera pas la mise en place d’un observatoire dont la finalité ne vise pas à changer la situation des salarié·es et ne prolongera pas plus longtemps sa présence dans cette réunion.
Les représentants de la CGT Alain Guilmain, Philippe Cordat