Après la loi Vidal et la mise en place du tri social à l’entrée de l’université via ParcourSup, voilà la petite sœur dans le second degré. Ou comment amplifier les inégalités sociales et territoriales !
L’attaque contre l’enseignement professionnel initial est sans appel : on est très loin d’une revalorisation et de l’affichage de l’égalité entre les 3 voies du lycée (générale, technologique et professionnelle). Ce sont des réductions drastiques des horaires d’enseignement des disciplines générales qui vont pénaliser les élèves et compromettre toutes chances de poursuites d’études. Et les 2ndes organisées en grandes familles de métiers, dont on se demande parfois comment elles ont été construites, impliqueront la déprofessionnalisation des filières pro.
Dans les filières générales et technologiques, la réforme imposée par le ministre s’annonce comme un véritable outil de tri social avec en plus l’arrivée d’un baccalauréat « diplôme local » via l’importance donnée au contrôle continu. Du coup, de nombreux enseignements seront moins proposés dans les lycées ruraux et périphériques (notamment les spécialités et options artistiques et les langues anciennes et vivantes). Les classes et les groupes de certaines spécialités seront surchargés : les effectifs du tronc commun sont fixés à 35, voire 37, dans la plupart des académies. Non seulement cette réforme organise le tri social, mais elle impose l’austérité éducative au détriment des élèves et des conditions de travail. Alors que la Rectrice de l’Académie d’Orléans-Tours a décidé de ne plus accorder de dérogation à la carte scolaire pour les élèves choisissant un enseignement optionnel, la mise en œuvre de la réforme différente d’un établissement à l’autre (choix des spécialités laissés aux élèves, trinômes de spécialités imposés, seuils d’ouverture différents, etc.) va accroitre les inégalités territoriales et met en danger l’offre de formation diversifiés sur tout le territoire. De plus, la liberté de choix laissée aux élèves et aux familles, tant vantée par Blanquer, n’est qu’un leurre car elle sera totalement inféodée au choix que les élèves devront faire pour ParcourSup.
La rentrée qui s’annonce, c’est :
- + 390 élèves dans le 2nd degré pour l’académie ;
- – 300 heures-postes en lycée (suppression de l’équivalent de 18 postes) pour le Loir et Cher ;
- – 232 heures-postes pour les collèges du 41 (suppressions de l’équivalent de 12 postes) ;
- l’augmentation des heures supplémentaires imposées aux personnels.
- la poursuite de l’attaque contre le service des CIO et leur disparition programmée.
C’est pourquoi, à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires, les personnels étaient en grève et en manifestation le 24 janvier dernier (150 personnes à Blois).