Pour la 1ere fois, l’UD CGT 41 appelait les salarié·es, retraité·s et privé·es d’emploi à un rassemblement à Blois pour dire stop au violences sexistes et sexuelles que subissent les femmes au travail comme dans leur vie personnelle. Au-delà de la lutte contre les discriminations femmes/hommes, notamment au niveau du salaire, primordiale pour la CGT, la mobilisation féministe a mis en exergue la question des féminicides, devenue un débat de société. Il est clair que le « Grenelle » sur les violences faites aux femmes n’est que de la poudre aux yeux, avec en particulier l’absence de vraies mesures pour défendre les victimes. Pour le plus grand bonheur du patronat, la question du travail est totalement occultée du débat. Et pourtant, les chiffres restent affligeants !
- 80 % des femmes disent être victimes de sexisme au travail,
- 20 % de harcèlement sexuel au travail,
- 10 viols ou tentatives de viol ont lieu chaque jour en France sur un lieu de travail,
- 70 % des victimes disent ne pas en avoir parlé à leur supérieur·e,
Quand elles l’ont fait, 40 % estiment que le règlement leur a été défavorable (elles ont été mutées, placardisées, voire licenciées).
En moyenne, 223 000 femmes sont victimes de violences au sein du couple par an. Chaque jour, des femmes sont victimes de violences psychologiques, verbales, économiques, médicales, physiques ou sexuelles. Une femme meurt tous les 2 jours assassinée par son compagnon ou son ex-compagnon. La 1ere conséquence est souvent la perte de l’emploi de la victime, ce qui ajoute à la violence physique la précarité et donc la dépendance économique vis-à-vis de l’agresseur. Pourtant, les violences sexistes et sexuelles ne sont pas un sujet de dialogue social dans l’entreprise, rare sont celles qui ont pris des mesures de prévention.
Les 50 personnes présentes au rassemblement étaient là pour interpeller patronat et gouvernement gagner la ratification par la France de la norme OIT votée en juin dernier. Elle doit se traduire par un renforcement des obligations de prévention des employeur·ses et par de nouvelles protections pour les victimes, notamment :
- la protection contre le licenciement et les sanctions
- la prise en charge de l’ensemble des frais de justice par l’employeur·se
- la reconnaissance automatique de la situation des victimes en Accident du Travail/Maladie Professionnelle
- la création d’un statut de la victime dans les procédures disciplinaires
- l’extension des prérogatives et moyens des inspecteur·trices et des médecin·es du travail.