Où en est la santé ?

Depuis l’annonce de la vaccination obligatoire au 15 octobre pour tous les personnels des établissements de santé, sociaux et médico-sociaux, beaucoup de débats ont lieu. Le personnel de santé qui durant la 1ere vague avait été privé d’équipement de protection individuelle (masque, surblouse, charlotte) est maintenant pointé du doigt. Elles et eux qui durant des mois n’ont pas pu prétendre à leurs congés, qui ont été applaudis tous les soirs à 20h mais qui refusent aujourd’hui l’obligation vaccinale sont traités d’irresponsables. Le gouvernement veut se dédouaner de ses responsabilités et de ses erreurs.

Les salarié·es non vaccinés ne sont pas anti vaccins mais argumentent leurs réticences par le manque de recul face à ces nouveaux vaccins. La critique et les inquiétudes sont d’autant plus légitimes dans une période où la confiance en nos responsables politiques est loin d’être acquise. La défiance est en partie liée au manque de cohérence du gouvernement et de certain·es scientifiques tout au long de la gestion de la crise sanitaire. Doit-on rappeler la polémique sur le port des masques ?!

La stigmatisation et le clivage ne feront que renforcer cette défiance. Ils/elles sont menacés de sanctions, qui vont exercer une pression supplémentaire sur l’hôpital en conduisant ces personnels à prendre des disponibilités ou à démissionner. Pourtant, durant les vagues successives, il et elles devaient venir travailler, même en étant cas contact ou positifs sans symptôme. Au centre hospitalier de Blois une dizaine de personnes a fait savoir le refus de se faire vacciner. Or les soignant·es sont déjà trop peu nombreux et certains services ne peuvent plus fonctionner normalement par manque de personnels (la réanimation du CH Blois a dû fermer 6 lits cet été faute de personnel).

Mais où est la logique ? Peut-on vraiment se passer de personnel ?

Les directions avouent avoir du mal à recruter par manque d’attractivité des métiers. Cette pandémie a mis le système de santé au bord de l’implosion, conséquence des politiques d’austérités des gouvernements successifs. L’été a été difficile dans les services de soins (droit aux congés non respecté, manque de personnel). Cette date butoir sonne comme un ultimatum aberrant pour le personnel hospitalier au sens large. Ce ne sont pas uniquement les soignant·es qui sont concernés mais tou·tes les agent·es. Et par conséquence même celles et ceux qui ne sont jamais au contact des patient·es doivent également montrer patte blanche.

La CGT a rappelé à plusieurs reprises que pour des raisons de confidentialité, la transmission du passe sanitaire relève du secret médical et de la compétence de la santé au travail. On ne peut donc que s’interroger sur les modalités de mise en application des sanctions. Et pour lever toutes ambiguïtés, le syndicat rappelle être pour la vaccination mais pas sous la contrainte. Il faut que ce soit un acte volontaire du personnel. D’ailleurs selon le dernier point épidémiologique de Santé publique France, au 24 août, plus de 80 % des personnels des hôpitaux et des EHPAD avaient reçu au moins une injection. Au 2 septembre, 85 % des personnels dans la région Centre ont un schéma vaccinal complet ce qui semble être la même chose à Blois.

Depuis le 20 août, un préavis de grève reconductible contre ce passe sanitaire qui diminue l’égalité d’accès aux soins pour l’ensemble de la population est en cours. Les agent·es hospitaliers sont en très grande souffrance et réclament l’embauche de personnel, du matériel, des conditions de soins satisfaisantes, une augmentation de salaire. La vaccination obligatoire rajoute un sentiment de d’injustice surtout que le gouvernement refuse toujours la reconnaissance du statut de maladie professionnelle pour le Covid, pour les effets secondaires de la vaccination et pour le syndrome d’état post-traumatique ainsi que l’abrogation du jour de carence. Ce gouvernement continue à mépriser ses soignant·es malgré toutes les promesses faites lors du SEGUR.

 

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