Notre système de santé, considéré comme une référence, s’est pratiquement écroulé face à la crise Covid, à cause des restrictions budgétaires subies depuis 30 ans, menées par les gouvernements de droite comme de gauche, dont sont issus une partie des responsables politiques du gouvernement actuel, avec leurs politiques néolibérales.
Cette crise a rappelé à quel point les salaires des personnels de santé en EHPAD, Médecine Chirurgie Obstétrique, psychiatrie, dans le monde du handicap, le social, le médico-social privé, public ou associatif sont piètres et combien leurs conditions de travail sont dégradées. Dans un semblant de prise de conscience, le gouvernement a mis en place le Ségur de la santé qui a conduit à de maigres revalorisations salariales et divisent les professionnel·les de la santé et de l’action sociale par l’exclusion de nombreuses professions et champs professionnels.
L’USD CGT 41 revendique le dégel du point d’indice et une augmentation de salaire d’au moins 300 € net. Nos exigences portent également sur des mesures à même de répondre humainement et dignement à l’exigence de qualité des soins pour les patient·es, résident·es et usager·es. Le monde d’après tant espéré dans le domaine de la santé et de l’action sociale n’est pas au rendez-vous. La casse se poursuit dans toutes les disciplines. Pas plus de moyens… Les fermetures de services, de lits, de places et de structures de proximité, éloignant les Français·es des lieux de soins et de prise en charge, perdurent. Plus de 5700 lits d’hospitalisation complète ont ainsi été fermés en 2020 et d’autres sont prévus pour les mois à venir. Selon la DREES, en 2020, 20 % de lits ont été fermés à cause du manque de personnels. Sur le CH Blois, cet été, 9 lits de réanimation et 5 en unité de court séjour gériatrique ont été gelés par manque d’effectif paramédical. L’ensemble des personnels de la santé et de l’action sociale est lessivé, épuisé et depuis le 15 septembre, de nombreux professionnel·les sont tombés sous le coup de la mise en application de l’obligation vaccinale. Elles/ils ont été suspendus et financièrement sanctionnés par un gouvernement qui les a pourtant portés aux nues. Suspendus par les mêmes qui, par leur manque de réactivité, les ont laissé travailler dans des conditions déplorables, les mettant en danger. Soyons clair·es, si la CGT est favorable à une vaccination volontaire, ces mesures sont consternantes. Nous n’admettons pas que des collègues soient suspendus sans salaire. Ces mesures créent des tensions inutiles et divisent les professionnel·les. Le penchant de ce gouvernement pour des mesures autoritaires et répressives constituent un problème idéologique pour nombre de militant·es CGT. Éthiquement, l’hôpital public prend un tournant très inquiétant. Ces suspensions s’ajoutent à une hémorragie de personnels épuisés, lassés d’être surexploités, déconsidérés et mal payés aggravant la situation des effectifs dans des établissements déjà à l’os. Il en résulte une sollicitation de plus en plus importante des personnels restants avec de gros Risques Psycho Sociaux. Mais surtout, une perte de sens dans l’accomplissement du travail. Comment parler d’attractivité dans ces conditions ?
Le gouvernement avec les ARS, et les directions à leur botte, vont avec cynisme et opportunisme s’appuyer sur ce constat pour accélérer les réorganisations et fermetures de lits sous prétexte de sécurité des soins et atteindront leurs objectifs de réduire l’offre de santé publique. Le directeur du CH Blois est un bon exemple de « petit soldat » félicité pour sa gestion exemplaire (une centaine de lits fermés en 6 ans !). Et ce n’est pas fini ! De nouveaux projets, dits de « modernisation », vont encore conduire à la perte de lits et postes, en EHPAD notamment.
Plus généralement, le gouvernement actuel et ces sbires utilisent la crise pour accélérer la casse de la sécurité sociale, en fragilisant son financement par les exonérations des cotisations sociales. Il continue d’asphyxier les services publics en organisant la dégradation des conditions de travail et l’accès des usager·es à ces services. Les élections présidentielles et législatives approchent. Il est urgent que les revendications des salarié·es soient au cœur des priorités. Il est inadmissible qu’en 2021, alors que la médecine a fait des progrès considérables, il y ait des pertes de chances pour des patient·es à cause du refus des politiques d’investir massivement pour préserver et améliorer notre service public de santé.