Communiqué UD/FNAF – Poulain Blois : un petit 3 % pour un grand avenir !

En 2017, Eurazeo, fonds d’investissement privé français, a racheté à Mondelez 14 marques européennes emblématiques de chocolat et de confiserie dans l’objectif de créer et développer un nouveau groupe, Carambar&Co avec notamment les marques Poulain, Carambar, Kréma, La Pie Qui … Continuer la lecture

Grève chez GRDF puis dans tout le secteur de l’énergie

Les technicien·nes GRDF, qui s’occupent de la distribution de gaz naturel chez les particulier·es et les entreprises, se sont réunis pour faire remonter toutes leurs problématiques tant au niveau salarial que pour le manque de personnel pour assurer les tours d’astreinte. A la fin de cette réunion, ils et elles ont décidé de se mettre en grève reconductible le mardi 17 novembre. Ils·elles se sont mis devant leur site à la Chaussée St Victor assurant le strict minimum comme les dépannages et urgences Gaz. Leurs revendications étaient :

  • l’embauche de 2 gazier·es supplémentaires sur l’agence du 41 (sur Blois et Vendôme) afin de remplacer les personnes manquantes dans les tours d’astreintes ;
  • revoir à la hausse les salaires de 200 euros ;
  • revaloriser les postes car plus ça va et plus les chef·fes ouvrier·es ont des responsabilités payées au ras des pâquerettes.

La CGT est venu en renfort pour assurer l’intendance et aider à remonter les revendications au niveau de la direction régionale. Le directeur délégataire est descendu d’Orléans pour essayer de casser le mouvement en essayant de rencontrer les agent·es un·e par un·e.

Ils·elles ont maintenu le piquet de grève jusqu’au jeudi 26 novembre, jour où toutes les Organisations syndicales dans l’énergie appelaient les salarié·es à débrayer contre le projet Hercule pour EDF. Ce même projet, nommé Clamadieu, se met en place chez ENGIE (anciennement GDF). Une restructuration totale de toute la filière énergétique en France. Rarement les syndicats d’EDF avaient été aussi remontés. De la CGT à la CFDT en passant par FO et la CFE-CGC, tous tirent à boulets rouges sur le projet Hercule, avantageusement présenté par le gouvernement comme une « nouvelle régulation économique du nucléaire », mais qui risque fort d’éparpiller l’opérateur historique à la façon d’un puzzle. Le 30 novembre, ils ont demandé à être reçus en urgence par le 1er ministre pour remettre le sujet sur la table, faute de quoi ils appelleront à une nouvelle journée de grève, le 10 décembre. Les parlementaires sont interpellés sur les risques pesant sur l’avenir des opérateurs historiques, EDF et Engie. Au-delà de leurs aspects techniques, ces dossiers recouvrent des enjeux décisifs, tant pour les consommateur·trices que pour les salarié·es.

Un pôle « bleu » public, un autre « vert », ouvert aux investisseur·ses et capitaux privés

Le projet Hercule vise à éclater EDF en plusieurs entités. Dans sa 1ere mouture, l’opérateur serait scindé en deux parties étanches : EDF « Bleu », à 100 % public, qui réunirait le nucléaire et le thermique (centrales au gaz, charbon…) ; EDF « Vert », qui rassemblerait pour l’essentiel Enedis (distribution d’électricité) et les énergies renouvelables. Ce second pôle serait ouvert au privé, à hauteur de 35 % pour le moment. Pour le dire autrement, cela revient à garder dans le giron public ce qui « coûte » très cher (le nucléaire implique des investissements colossaux, qui rebutent le secteur privé) et à laisser au marché ce qui rapporte gros. En effet, selon les comptes d’EDF pour 2019, le pôle Vert ne « pèserait » pas moins de 6,5 milliards d’euros d’excédent brut d’exploitation. Un joli pactole pour les futurs entrant·es au capital, concurrent·es d’EDF ou fonds d’investissement en quête de rentabilité financière. La production d’électricité hydraulique serait dans un 3e pôle afin de mieux brader les barrages aux plus offrant·es.

Hercule et Clamadieu représentent bel et bien la fin d’un modèle intégré qui permet aujourd’hui à la France et à ses consommateur·trices de bénéficier d’une production d’électricité compétitive et « bas carbone » qui assure un prix de l’électricité parmi les plus bas d’Europe. Les conséquences seront multiples et aucun métier ne sera épargné. Les consommateur·trices risquent de voir leurs factures augmenter.

Pour la CGT, le secteur de l’énergie doit rester dans le giron des entreprises publiques et ne pas servir le profit des actionnaires.

 

Déclaration des syndicats CGT de l’industrie de Loir et Cher – Non aux licenciements, non au chantage à l’emploi !

L’actuelle crise économique touche de plein fouet les entreprises de l’industrie et plus particulièrement celles de la métallurgie et de l’aéronautique, avec des plans de licenciements et des baisses de salaires. Le patronat, prenant prétexte de la crise sanitaire Covid-19, … Continuer la lecture

Assises des luttes dans l’énergie

L’objectif de la journée était de réunir une centaine de camarades de la fédération pour débattre de l’élévation du rapport de force, des coordinations et convergences des luttes pour atteindre l’objectif de gagner un nouveau Service Public.

Les questions posées : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour parvenir à gagner des avancées sociales de haut niveau pour les travailleuses, travailleurs et retraité·es sur la base de nos repères revendicatifs et des cahiers revendicatifs de terrain ? Quelle communication, quel rapport aux salarié·es, nos convergences des luttes, notre structuration dans la proximité ainsi que notre syndicalisme de classe et de masse ?

Les constats nous montrent que suite aux derniers mouvements de grèves, les directions cherchent de plus en plus à sanctionner les agent·es. Mais le tribunal nous donne raison, les sanctions infligées sur le dernier mouvement de grève sont illégales et l’entreprise RTE a été condamnée à verser 1000 € aux salarié·es concernés et 500 € aux syndicats. Par cette manœuvre la direction tente d’instaurer la peur chez les salarié·es pour qu’ils/elles ne se réapproprient pas leurs outils de travail.

Alors que les agent·es sont de plus en plus individualistes, nous avons besoin d’un esprit collectif pour gagner de nouveaux droits. S’il n’y a pas besoin de convaincre les premiers militant·es, le temps de débat est nécessaire avec les salarié·es qui peuvent ne pas avoir la même notion d’engagement voire de syndicalisme. Si syndicalisme et politique ne doivent pas être déconnectés, la CGT doit plus s’exprimer sur ce qui touche les salarié·es, sur le travail. Sa communication doit être claire, moins lourde et plus innovante (comme des vidéos sur les réseaux sociaux) pour que le message passe. Sinon, même sur des sujets qui touchent les salarié·es (canicule, projet Hercule), la CGT est inaudible car le salariat actuel veut des résultats rapides, y compris au niveau des revendications. La communication doit se faire par des relais dans les services, sans forcément passer par de longs mails.

Il faut aussi travailler à la syndicalisation des femmes et des jeunes pour défendre leurs droits et leur avenir. Le constat se fait aussi d’une déconnexion entre les classes populaires d’aujourd’hui et certaines revendications de la CGT (le conflit des gilets jaunes s’est construit sans la CGT).

Il faut porter les propositions de la CGT auprès de la population. Des supports fédéraux permettent d’aller à la rencontre des usager·es pour les convaincre du bien-fondé d’un service public : deux numéros d’un journal de masse (100 % public) et un film « Main basse sur l’énergie » qui retrace l’ouverture des marchés de l’électricité. Un second sur la filière gazière est en cours de réalisation « Gaz et flouze à tous les étages ». Il faut regagner l’ouverture de points d’accueil de proximité physiques car les usager·es sont perdus avec les plateformes téléphoniques.

Le travail collectif passe par le fonctionnement des différentes structures CGT. Depuis la privatisation des entreprises et l’ouverture des marchés, le syndicalisme territorial est mis à mal : on se retrouve avec de plus en plus de syndicats de métier qui négocient par entreprise leurs propres accords. Il n’y a plus d’unité dans les accords de branche. Or, les décisions et actions ne peuvent relever que de quelques militant·es. Certaines entités (GRT gaz, Storengy, RTE, les barrages hydrauliques, etc.) sont capables de se mettre en relation téléphonique afin de partager sur des mouvements de grève et ainsi décider des actions futures. C’est un axe de travail à développer.

 

 

Matra la lutte continue

A l’endroit exact où Léonard de Vinci, en 1517 ,voulait poser la première pierre de la cité idéale et faire de Romorantin la capitale du royaume de François 1er, trois cent ans plus tard, fut érigée par trois frères, une usine de filatures.

Les filatures Normant connurent aussi de grands mouvements sociaux, notamment pendant l’été 1911 où les salariés se révoltèrent contre un contremaitre, Landard. Cette usine fut liquidée à la fin des années soixante sous prétexte d’une grave crise dans le textile.

Au début des années 70, un passionné de course automobile y installa une petite unité de fabrication de voiture sportive.

JL Lagardère, fabriquant de missiles et autres armes de guerre, décide de redorer le blason de son groupe et investit dans l’entreprise.

En 20 années, le groupe Matra automobile devient le 4ème constructeur de France.

La collaboration s’étend de Simca à Chrysler et de Peugeot à Renault. Au départ les fabrications sont limitées à la production de véhicules sportifs puis élargit sa gamme à des véhicules grands publics.

Les sites de Theillay et Romorantin connaissent un accroissement de charge de leurs activités industrielles.

De nouvelles techniques de fabrication sont très vite développées avec l’arrivée de matières composites issues de l’aéronautique et de l’aérospatial.

Les premières batailles syndicales ont lieu sur les conditions de recrutement, les conditions de travail et de sécurité. La santé des travailleurs est une des préoccupations majeures pour la CGT. Les opérateurs sont exposés à des produits nocifs et très volatiles lors de la fabrication des carrosseries, des ponçages et des peintures des véhicules. Ces tâches sont exécutées dans des conditions déplorables et inacceptables. Malgré les divisions syndicales organisées part la direction, de nombreuses actions collectives sont menées par la CGT.

Au début des années 80, Lagardère décide de mettre fin à sa collaboration dans la branche automobile : la C.G.T. s’engage seule pour le développement et le maintien de l’emploi et de la production sur les sites de Theillay et Romorantin.

Malgré les pressions des représentants de l’Etat, des politiciens et du grand capital, les luttes et les positions soutenues et portées par nos camarades CGT Matra portent leurs fruits. La fabrication de l’Espace Renault se fera à Romorantin. Le succès du monospace permet aux sites de production de passer à Romorantin de 700 salariés à 2300 et à Theillay de 250 à 500 salariés.

La CGT organise une fois de plus la lutte contre la précarité des travailleurs, jeune pour la plupart d’entre eux. La lutte porte pour que les C.D.D. deviennent des C.D.I. 1000 salariés précaires obtiendront leur C.D.I grâce à la détermination des camarades.

Les ventes de l’Espace explosent et permettent à Renault et Matra de se partager 6 milliards de francs.

Le groupe Lagardère décide dès le début des années 2000 de se recentrer sur des activités plus lucratives, à savoir l’armement et les médias.

Ses dirigeants manœuvrent pour inciter les salariés, avec la complicité de syndicats complaisants, à des négociations transactionnelles avant l’arrêt définitif de la production industrielle et les licenciements de 1600 salariés, ce qui entrainera la mise au chômage de plus de dix milles personnes dans les métiers de la sous-traitance et des emplois induits.

La CFDT, la CFTC et le SLI ont œuvré avec la complicité des dirigeants à une propagande idéologique pour encourager les salariés au départ volontaire :700 salariés partirons avec une enveloppe financière.

En 2003, le groupe Lagardère met la clé sous la porte avec ses mêmes complices, l’Europe, l’Etat et les élus politiques de tous bords à coup de millions d’euros condamnant un bassin de vie et d’emplois

«mettre en œuvre un plan de sauvegarde exemplaire» (Lagardère 27/02/03) c’était l’une des promesses du groupe.

En 2008, 86 salariés de Matra Venture Composites attaquent Lagardère et obtiennent 23000 euros en cassation.

Le 24/02/11, un ex salarié de Matra, avec le soutien de la CGT obtient de la Cour d’appel d’Orléans la condamnation de Lagardère pour non respect des procédures de  reclassement lors de son licenciement.

En 2013, l’Union Locale des syndicats C.G.T de Romorantin rassemble presque 500 ex salariés de Matra pour les inciter à engager une procédure contre le groupe Lagardère pour non respect des procédures de licenciement. 360 d’entre eux déposeront au tribunal des prud’hommes de Blois un dossier. Le jugement sera effectué à Romorantin. La cour des prud’hommes condamnera Lagardère.

En septembre 2015 la cour d’appel déboutera les salariés. Début 2016 la cour de cassation est saisie par les salariés et en octobre 2017 elle déboute Lagardère. A ce jour nous ne savons pas si Lagardère fera appel.

Sources : archives UL CGT de Romorantin et Comité Régional CGT Centre Val de Loire.