Penser global, agir local.

n-63-agir-ensemble_p2Depuis plusieurs années, les populations du Moyen Orient et d’Afrique Orientale subissent de multiples conflits, provoqués et entretenus dans l’intérêt capitaliste de grandes puissances telles que la France, l’Angleterre, les États-Unis, privant au passage ces peuples et leurs pays de leurs richesses, les laissant dans la misère, la pauvreté et le désarroi.

Pour sauver leur vie, celles de leurs familles et se donner un avenir, des milliers de réfugiés ont fui ces conflits et les bombes, notamment occidentales, pour rallier l’Europe et en particulier l’Angleterre, injustement présentée comme un Eldorado alors qu’il s’agit d’un vivier de main d’œuvre bon marché et exploitée.

La France, l’Angleterre et les États-Unis (entre autres) portent une lourde responsabilité sur les flux migratoires, en menant des guerres sur fond d’intérêts économiques et en créant les conditions politiques pour priver les peuples du droit de disposer d’eux-mêmes, du droit de décider de ce qui répond à la satisfaction de leurs besoins et non aux intérêts économiques d’entreprises internationales, y compris françaises.

Sous prétexte d’imposer la démocratie à des populations qui seraient incapables de décider souverainement de leur avenir, les pays occidentaux dominés par les États-Unis font et défont les gouvernements au gré des intérêts du capital international.

Du jour au lendemain, des États dont le régime autoritaire et anti démocratique ne justifiait pas, selon les diplomaties occidentales, leur renversement, deviennent des ennemis à abattre au nom de la démocratie. C’est le cas de la Syrie qui est devenue une dictature à faire tomber, à partir du moment où son gouvernement a décidé que l’installation d’un pipeline qatari ne servait pas ses intérêts géopolitiques dans la région.

Comment prétendre apporter la démocratie, lutter contre une dictature sanglante avec l’aide d’autres dictatures, des pétromonarchies qui font de l’esclavage des migrants la modalité de gestion de leur main-d’œuvre ?

Face à cette vague migratoire, l’Union Européenne, au service des intérêts des firmes multinationales, a choisi la fuite en avant sécuritaire qui ne résoudra pas la crise des migrants.

En restreignant l’accès au droit d’asile et en rétablissant des contrôles à ses frontières, l’Union Européenne a permis aux réseaux mafieux de prospérer et d’exploiter la misère des réfugiés.

Ce faisant, elle a réservé la migration aux catégories les plus aisées ou les moins pauvres des pays en guerre et a accentué les inégalités parmi ceux qui souffrent.

Elle a semé la désespérance parmi les plus pauvres et contribue par cette injustice supplémentaire à l’impasse du fanatisme religieux.

Plus d’un million de demandes d’asile ; des centaines d’embarcations accostent chaque jour sur les plages grecques ; des dizaines de migrants meurent en mer pour échapper aux bombardements et à la misère sociale et économique.

En Loir et Cher, les voix les plus réactionnaires du département se sont élevées pour dénoncer l’invasion de quelques dizaines de migrants au cœur de la Sologne dans le but d’effrayer des populations durement éprouvées par la désindustrialisation et la désertification du territoire.

Ces élus de droite comme ceux qui gouvernent, au service de ceux qui décident de la mort sociale des travailleurs de PHILIPS ou de FAURECIA à grands coups de plans de suppressions d’emplois, se gardent bien de dénoncer l’accumulation des profits des licencieurs à l’origine de la dégradation des conditions de travail et de vie des travailleurs.

Ils se gardent bien de rendre publiques les sommes déversées par les collectivités dont ils ont la charge aux entreprises qui décident pourtant de licencier les salariés du département, de quitter le territoire en laissant des ruines ou d’imposer le chantage à l’emploi aux salariés de DELPHI, CDM ou FAURECIA pour les contraindre à abandonner les conquêtes sociales gagnées par les luttes.

Comme les salariés, privés d’emploi, retraités et l’ensemble de ceux qui produisent des richesses captées par le capital et les actionnaires en Loir et Cher, les réfugiés et les salariés détachés partagent les mêmes revendications : à savoir, travailler librement pour satisfaire leurs besoins et décider souverainement de leur avenir dans leurs lieux de vie et de travail.

C’est par la solidarité de classe avec tous ceux qui sont exploités par le capital rapace, parasitaire et hégémonique, ici comme en Afrique et au Proche Orient, que nous améliorerons nos conditions de vie et de travail.

Parce qu’il ne faut pas se tromper d’ennemi et parce que nous devons penser globalement et agir localement, mobilisons-nous ici, dans nos services, nos entreprises et nos territoires pour la satisfaction de nos revendications. 

 

19 octobre : toutes et tous à Amiens pour défendre les Goodyear!

Les 19 et 20 octobre, nos 8 camarades de Goodyear sont convoqués devant la Cour d’Appel d’Amiens pour avoir défendu leur entreprise et leurs emplois. Pour rappel, ils ont été condamnés en première instance à 24 mois de prison dont … Continuer la lecture

Edito de rentrée

Pendant l’été, alors que le gouvernement passait une nouvelle fois en force, par l’utilisation d’un troisième 49-3 pour faire entériner la loi El Khomri, la CGT continuait à se mobiliser contre ce projet inique destructeur du code du travail par des manifestations, des actions locales, des signatures de pétitions et de cartes postales au président de la République. Loin de renoncer à la lutte et aux revendications de respect et renforcement des droits des salariés, elle le fera encore dans les mois à venir pour exiger son abrogation et la non application des multiples décrets qui vont en découler.

Mais  la période estivale aura aussi été marquée par de nouveaux attentats à Nice et à Saint-Etienne-de-Rouvray. Si l’Union Départementale CGT de Loir et Cher tient à témoigner tout son soutien et sa solidarité à l’ensemble des familles touchées, à dénoncer ces actes de barbarie et à saluer une nouvelle fois le travail des personnels des services publics, notamment de santé, qui se sont rendus disponibles immédiatement lors de l’attaque de Nice, elle condamne la 4e prolongation de l’état d’urgence et son utilisation liberticide.

Elle continue d’affirmer que la lutte contre le terrorisme ne passera pas par une politique du tout sécuritaire et par l’entrave aux droits individuels et collectifs. C’est bien par la défense de la paix, l’arrêt des guerres qui, au prétexte de défendre la démocratie, ne visent qu’à renforcer la suprématie des groupes industriels mais aussi par le renforcement de la justice sociale, que nous ferons reculer toutes les formes d’obscurantisme. Mais c’est aussi en luttant contre tous les amalgames et les stigmatisations qui ont marqué les propos politiques durant les dernières semaines et n’ont pour but que de diviser la population. Cette surenchère de propositions populistes ne sert qu’à préparer les prochaines échéances électorales et à occulter les réels problèmes des salariés induits par la politique antisociale menée par le gouvernement sous l’égide de l’Union Européenne.

L’UD CGT de Loir et Cher mettra toutes ses forces dans la construction de mobilisations pour défendre le monde du travail contre les attaques frontales dont il fait l’objet : lutte pour les droits des salariés à défendre leur emploi et améliorer leurs conditions de travail, lutte contre la criminalisation de l’action syndicale. Ce sera le cas lors des actions à venir mais aussi à l’occasion de la campagne des élections TPE, du 28 novembre au 12 décembre, pour l’obtention de nouveaux droits.

 

De l’état d’urgence à l’état d’intelligence

Faire reculer le terrorisme, l’obscurantisme et la régression nécessite de réorienter totalement les politiques étrangères de la France, sortir de l’engrenage infernal des interventions guerrières au service des intérêts des grandes multinationales et de l’impérialisme américain.

En effet, les campagnes militaires de la coalition menées au nom de la guerre contre les djihadistes s’avèrent totalement inefficaces.

Au contraire, les dégâts collatéraux, meurtriers et ravageurs nourrissent haine et frustration, renforçant la propagande immonde de Daech.

Après ses interventions en Lybie et au Mali, en Irak au sein de la coalition, la France par la voix de son président, annonce vouloir intensifier ses frappes en Syrie.

Il est au contraire urgent de stopper ces interventions guerrières, de faire preuve d’intelligence et de discernement en ouvrant de réelles perspectives de paix et de soutien aux exigences de démocratie des peuples, au sud comme au nord de la méditerranée.

La France, pas plus que les Etats-Unis, n’est le gendarme du monde.

Il existe une organisation internationale qui a été créée voilà plus de soixante-dix ans pour promouvoir le désarmement et assurer la paix dans le monde : c’est l’ONU.

L’ONU doit en effet retrouver toute sa place et le rôle qui est le sien. Cela passe d’abord par la dissolution de l’OTAN avec dans l’immédiat le retrait de la France de cette organisation. Une réforme de l’ONU est nécessaire et notamment de son Conseil de Sécurité, élargi à l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Sud, ce qui constituerait certainement une des solutions.

Il est indispensable de donner ou redonner la capacité à l’ONU, par le débat démocratique et le déploiement d’une force internationale de paix, à ouvrir des perspectives de stabilisation et de reconstruction des Etats du Proche-Orient et du Moyen-Orient, par un long processus de remise en place d’Etats de droit, démocratiques, en organisant des élections et en redonnant aux peuples la maitrise des richesses naturelles de leurs pays, convoitées et exploitées par les grandes firmes internationales.

Cela commence par faire appliquer les résolutions de l’ONU pour la reconnaissance d’un véritable Etat palestinien, libre et souverain.

Dans le même temps, s’attaquer aux racines du terrorisme, impose de sortir de la politique de régression sociale et d’austérité menée depuis des décennies en France.

Au lieu de dépenser des sommes colossales dans l’armement et dans des frappes meurtrières à l’étranger, la France devrait consacrer son argent à financer et développer les services publics comme la santé, l’éducation, la culture, l’aide à l’emploi, etc.

Réduire la fracture au sein de la société, combattre le sentiment d’exclusion d’un nombre de plus en plus important de citoyens, notamment des jeunes, dont certains se réfugient dans la radicalisation islamiste, combattre les replis communautaires tout comme les réflexes xénophobes nécessite de rompre avec la logique du tout pour le fric, de mener une autre politique résolument orientée vers la réponse aux besoins des salariés et de la population.

Augmenter les salaires, retraites et minima sociaux, développer l’emploi stable et qualifié, renforcer les services publics et notre sécurité sociale solidaire pour construire une société de progrès social, c’est aussi s’attaquer aux racines du terrorisme.

C’est par la mobilisation de tous les salariés, tous les citoyens que nous pourrons imposer cette perspective autrement plus juste et efficace qu’une guerre sans fin et qu’un tout sécuritaire inopérant, sauf à nourrir les peurs, voire les haines et les divisions mortifères dans nos sociétés.

 

État d’urgence : laboratoire de contrôle des populations

Le 21 juillet 2016, le parlement a prolongé pour 6 mois ce régime d’exception qu’est l’état d’urgence. Le parlement, à cette occasion, a même durci les mesures sécuritaires et autoritaires, notamment en ce qui concerne la surveillance administrative sans contrôle judiciaire.

Parmi les mesures à l’œuvre lors des précédents états d’urgence et qui restent en vigueur, il y a la possibilité pour la police :

  • d’effectuer des perquisitions administratives de jour comme de nuit (ordonnées par les Préfets),
  • d’assigner à résidence, sur décision du ministre de l’intérieur, toute personne présentant selon lui une menace pour l’ordre public,
  • d’interdire administrativement de manifester sur la voie publique,
  • de bloquer administrativement des sites internet,

Pour faciliter la mise en œuvre de ces mesures, le contrôle judiciaire a été écarté. Après avoir obtenu l’autorisation d’un Préfet pour une perquisition, les agents de police peuvent sans nouvelle autorisation écrite et motivée, recourir à d’autres perquisitions.

Les nouvelles dispositions permettent de renforcer :

⇰ les perquisitions administratives,

⇰ les fouilles et saisies en donnant la possibilité à la police, sans instruction d’un Procureur, de fouiller les bagages et les véhicules des individus, ainsi que la saisie et l’exploitation des données des ordinateurs et téléphones,

⇰ la mainmise des Préfets et du Ministre de l’intérieur, sur l’interdiction des rassemblements, alors que jusque-là, cela ne concernait que l’Ile de France.

Mais la prolongation de l’état d’urgence a également introduit un changement majeur du code de sécurité intérieure de la loi sur le renseignement adoptée en 2015. Alors que cette loi permettait à la police d’avoir accès uniquement aux données des personnes suspectées de terrorisme, les nouvelles dispositions étendent ces mesures de surveillance à l’entourage et « aux personnes susceptibles d’être en lien avec une menace ».

De plus, cette mesure sera valable et applicable même en dehors de l’état d’urgence.

Ainsi, chaque citoyen, sous de fallacieux prétextes pourra demain, tomber sous le coup de ces mesures. Déjà, l’état d’urgence n’a pas seulement été utilisé dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Les tentatives pour interdire les manifestations contre la loi travail en sont un des exemples. Mais plus grave encore, il aura permis à des Préfets d’ordonner des perquisitions chez des militants de diverses organisations se battant pour une autre société, d’assigner à résidence des activistes écologistes par exemple, ou de nombreux citoyens simplement musulmans.

Mais il permet également de tenter de banaliser la criminalisation de l’action syndicale, de nombreux militants, notamment de la CGT étant trainés devant la justice, traités comme des criminels avec des prélèvements ADN, au seul motif d’avoir agi pour défendre les intérêts des salariés.

En fait, l’état d’urgence est  l’alibi pour tenter de geler la contestation sociale, pendant que le patronat et le gouvernement poursuivent leurs attaques contre le social. L’état d’urgence c’est aujourd’hui « silence dans les rangs ». Il est surtout utilisé pour tenter de museler toutes celles et ceux qui voudraient faire entendre d’autres voix, agir ensemble pour imposer d’autres choix orientés vers le progrès social.

L’état d’urgence depuis novembre 2015 fait la démonstration de l’échec de l’antiterrorisme préventif. Ses milliers de perquisitions et ses centaines d’assignations à résidence n’ont conduit qu’à un nombre très faible de procédures réellement engagées pour le terrorisme. Mais son incapacité à déjouer tous les attentats doit également nous amener à regarder avec lucidité ce qu’il y a de dangereux dans l’état d’urgence.

L’état d’urgence est avant tout un régime répressif, liberticide, qui réduit le pouvoir judiciaire au profit du renseignement et de l’administration et renforce la possibilité de l’utiliser contre les militants, toutes celles et ceux qui s’opposent à la logique et la politique du patronat et du gouvernement.

L’état d’urgence ne sera probablement pas permanent.

Par contre, certaines mesures d’exception adoptées, comme les perquisitions de nuit, vont intégrer le droit commun. Ainsi, l’état d’urgence sert à expérimenter des mesures qui, par la loi, intègrent le droit commun pour cesser d’être exceptionnelles et devenir banales et ordinaires. Par leur normalisation et leur intégration dans la loi, c’est le renforcement de l’appareil répressif de remise en cause de l’Etat de droit qui est programmé pour demain au risque de nous faire basculer dans une société totalitaire avec un retour au fascisme. Il y a donc urgence que toutes celles et ceux épris de justice, de respect des droits et libertés individuelles, des droits syndicaux, se rassemblent, se mobilisent pour exiger la fin de l’état d’urgence et la mise en œuvre d’une politique visant véritablement à faire reculer le terrorisme, promouvoir la paix, le désarmement et le progrès social.