Dialogue social : un leurre contre les intérêts des salarié·es

Pour mettre en cohérence leurs intentions et leurs actes, le gouvernement d’Édouard Philippe et le locataire de l’Élysée ont décidé de frapper très fort le syndicalisme et toutes celles et ceux qui s’opposent à la tyrannie de la finance.

Cette stratégie définie dans les hautes sphères du capital bien avant l’élection par défaut d’Emmanuel Macron avait conduit le gouvernement Valls à des attaques d’une extrême gravité pour la démocratie au moment des mobilisations contre la loi travail.

Après avoir instrumentalisé des groupuscules de casseurs pour accuser ensuite les manifestant·es et la CGT d’être responsables du désordre public et du vandalisme opéré, Valls s’était véritablement lâché contre la CGT dans les médias en promotionnant au passage le syndicalisme qui accompagnait le saccage de la réglementation du travail, CFDT en tête.

Après les lois Macron, Rebsamen et El Khomri qui ont profondément réduit les droits des salarié·es, Macron et son gouvernement, pour parfaire le travail réclamé par le patronat, ont à coup d’ordonnances répondu à des décennies de combat du MEDEF pour en finir avec le syndicalisme dans les entreprises.

Les mêmes de cette gauche et de cette droite, rompus au libéralisme et acquis aux thèses de l’Église et de sa doctrine sociale, se sont évertués depuis des années à prêcher pour la fin de la lutte des classes, pour l’alliance entre le capital et le travail en cultivant au passage la résignation dans le salariat et le renoncement à lutter.

Mais comme il n’est pas si facile de domestiquer le peuple de France et ses salarié·es comme c’est fait dans d’autres pays, ils se sont appliqués à nous vendre du vent, non sans un certain succès chez quelques-un·es depuis plusieurs décennies.

C’est ainsi que la tarte à la crème du dialogue social est née et nous a été servie à toutes les sauces par la puissance publique, le patronat et les médias.

Après avoir mis en cause les institutions représentatives des salarié·es, remis en cause de plus de moitié le nombre d’élu·es et mandaté·es dans les entreprises, modifié les règles pour les élections professionnelles en supprimant les élections pour les administrateur·trices de la Sécurité Sociale et maintenant des conseiller·es prud’homme, ils veulent à présent parfaire leur dispositif en mettant en place des observatoires départementaux du dialogue social, issus des ordonnances Macron.

Ces observatoires n’ont pas pour objectif de favoriser la négociation collective, l’application des droits des salarié·es mais bien de réunir les acteurs sociaux pour les gagner à devenir des partenaires privilégiés au service de la cause capitaliste.

Le dialogue social n’est en fait qu’un prétexte de plus pour essayer d’entretenir des illusions sur les bonnes intentions de ceux qui ont substitué aux négociations collectives cette formule concoctée dans les officines patronales et relayée par l’Union Européenne.

Où en sont les relations sociales dans le Loir et Cher quand les attaques se multiplient contre le syndicalisme au niveau de sa présence dans les entreprises, de l’exercice du droit syndical, objet de remises en cause constantes de la part du patronat, comme chez Alliance Automotive Group à la Chaussée St Victor, à l’ACESM à Blois, chez AZALYS à Blois, ou CDM à Montrichard pour ne citer que les tous derniers exemples.

Dans l’Éducation Nationale, la procédure scandaleuse, engagée par le rectorat, pour exclure de leur travail les représentant·es académiques de la CGT et de FO à Romorantin illustre bien ce que sont les intentions réelles de la puissance publique aujourd’hui vis-à-vis du syndicalisme salarié.

Et dans le même temps, jamais les groupes, leurs dirigeant·es et actionnaires n’ont réalisé autant de profits et plus ils augmentent leurs dividendes et rémunérations plus ils cassent, délocalisent, plus ils étranglent les sous-traitants, plus ils pillent les fonds publics et mettent à sac les collectivités territoriales.

C’est donc dans ce contexte que les organisations syndicales de salarié·es et d’employeur·es ont été conviées le 2 juillet dernier pour mettre en place en Loir et Cher cet observatoire du dialogue social, dont l’objectif est de véhiculer dans l’opinion publique que l’ensemble des acteurs sociaux s’inscrit dans une logique de partenariat avec ce que font le gouvernement et les services de l’État.

La CGT, qui a pour habitude d’exprimer librement et publiquement ce qu’elle revendique et propose, a exprimé son opposition à cette offensive des forces réactionnaires contre le social qui a garanti la cohésion sociale dans notre pays depuis plusieurs décennies. Après la lecture d’une déclaration, la CGT a quitté la séance, refusant de cautionner cette mascarade.

Modifier les rapports sociaux dans les entreprises, gagner de nouveaux droits et garanties collectives, passera, comme le démontre notre histoire, par le rassemblement et la mobilisation des salarié·es.

La CGT appelle tous les salarié·es à s’organiser, à adhérer ou créer leur syndicat CGT dans leur entreprise et à agir ensemble pour défendre efficacement leurs intérêts.

 

Intervention des représentants de la CGT à la réunion d’installation de l’observatoire départemental du dialogue social du 2 juillet 2018

Monsieur le représentant de l’unité départementale de la Direccte Centre Val de Loire, Mesdames, Messieurs les mandaté·es dans ce nouvel observatoire. La situation que vivent les salarié·es de Loir et Cher et de notre région appelle d’autres mesures que de … Continuer la lecture