A CDM l’action syndicale sous le contrôle des salarié·es
Pour les salarié·es de CDM à Montrichard, l’année 2018 a été marquée par le départ de la famille Gaillard et par le rachat de l’entreprise par le groupe ABRISS.
Durant des années de luttes, les travailleur·ses de CDM se sont élevés contre l’arbitraire de la famille Gaillard propriétaire de l’entreprise. Malgré les intimidations, les pressions, les entraves et les discriminations, les salarié·es ont créé leur syndicat CGT pour porter leur voix et défendre collectivement leurs intérêts de classe.
Aussi depuis la création du syndicat, la pratique syndicale mise en œuvre par les camarades a consisté à placer leurs actions sous le contrôle des salarié·es dans le cadre d’assemblées générales régulières des travailleur·ses et en échangeant directement dans les ateliers sur les postes de travail. Ces assemblées générales ont permis aux salarié·es de prendre leur avenir en main en construisant ensemble leurs revendications pour décider démocratiquement des actions collectives proposées par la CGT.
Face à la résistance et aux actions collectives, l’employeur a tenté de punir, d’isoler et discriminer les représentant·es syndicaux : c’est le fonctionnement collectif et la reconnaissance de l’engagement syndical pour la défense des intérêts des salarié·es qui ont conduit aux victoires aux élections professionnelles.
Les batailles engagées ont permis notamment la condamnation de l’employeur par le tribunal correctionnel de Blois pour entrave au fonctionnement du CHSCT c’est-à-dire aux droits des salarié·es de faire entendre leurs voix et d’imposer le respect de leur santé physique et morale.
De nombreux salarié·es ont pu compter sur le syndicat CGT pour obtenir le respect des contrats de travail, des conventions collectives et du code du travail par un employeur délinquant social récidiviste : paiement des salaires, des compléments en cas de maladie, des heures de travail, la non mise en place généralisée des 2×8, soutien des salarié·es dans leurs actions en reconnaissance de maladies professionnelles, etc.
Enfin, l’exercice des prérogatives économiques du comité d’entreprise par les élu·es CGT a permis d’alerter les salariés et les services de l’État sur la gestion catastrophique de l’entreprise par les propriétaires qui n’avaient qu’un objectif : se gaver sur le dos des salarié·es en les maltraitant au point de nuire gravement à leur santé physique, morale et à la qualité des productions.
Les interventions du syndicat CGT avec l’aide de l’Union Locale de Blois, de l’Union Départementale et le soutien de la Fédération CGT du secteur professionnel auprès de la DIRECCTE, du Préfet ont permis le rachat de l’entreprise par la société ABRISS dans le cadre d’un projet industriel garantissant les emplois des travailleur·ses à moyen terme.
Les salarié·es et leur syndicat CGT ne sont pas dupes, c’est parce que les travailleur·ses ont démontré leurs savoirs faire, leur engagement et leurs qualifications que l’entreprise est demeurée viable pour un repreneur qui a mesuré les richesses créées par les salarié·es pour le compte de VUITTON.
Grâce aux luttes victorieuses des travailleur·ses, CDM a retrouvé un avenir parce que les salarié·es ont démontré qu’ils et elles sont les seuls producteur·trices de richesses dans l’entreprise.
Nous savons tous que les intérêts des salarié·es ne sont pas ceux des patron·nes comme VUITTON et consorts. Les combats à mener par les salarié·es avec leur syndicat CGT sont donc nombreux :
- bataille pour obtenir des droits au service des salarié·es dans le cadre du nouveau CSE,
- égalité de traitement et augmentation des salaires,
- reconnaissance des qualifications,
- organisation du travail, sécurité et conditions de travail.