Depuis 3 mois, les cheminot·es, dans l’unité, ont engagé un bras de fer contre la volonté du gouvernement de livrer l’entreprise publique de transport ferroviaire aux appétits financiers des grands groupes privés.
Utilisant les médias dans une large campagne mensongère de dénigrement, le gouvernement a tenté de discréditer cette lutte, engagée pour la défense du service public ferroviaire et l’amélioration des prestations rendues aux usager·ères, présentant les cheminot·es comme des nanti·es et des privilégié·es, se battant égoïstement pour leur statut qui serait responsable de tous les maux de la SNCF.
En réalité, répondant aux injonctions de la Commission Européenne de Bruxelles, Macron et son gouvernement ont décidé de casser le service public de transport ferroviaire de voyageur·euses par une privatisation à marche forcée.
Cela aura notamment pour conséquences :
- la hausse des prix des billets des usager·ères et des contributions des collectivités consécutives à l’abandon de la péréquation tarifaire.
- La fermeture de lignes dont la régénération ne sera pas financée par l’État.
- La liquidation du Fret.
Dans notre région, ce sont les lignes Paris-Tours via Châteaudun et Vendôme, mais aussi Tours-Loches, Tours-Chinon ou encore Bourges-Montluçon qui sont menacées de fermeture.
Cela se traduirait par des milliers d’étudiant·es et de salarié·es jetés sur les routes dans des bus Macron, engendrant des transports plus longs, moins confortables, moins sûrs, générant plus de pollution et aggravant l’état déjà dégradé des routes.
260 élèves qui prennent le train à Onzain pour venir dans les lycées blésois, vont faire les frais de cette stratégie, puisque les élus d’Agglopolys viennent de décider de résilier la convention avec la SNCF concernant les abonnements de transport scolaire pour la remplacer par la création de lignes de bus Azalys.
Alors qu’on nous présente l’ouverture à la concurrence comme la solution miracle, rappelons que dans d’autres secteurs, cela s’est traduit par une augmentation des prix (gaz de 75 %, électricité de 30 %, prix du timbre, etc).
L’ouverture à la concurrence du Fret, qui devait augmenter le trafic, sauver le fret SNCF, s’est en fait traduite par une diminution au profit de la route avec 1 800 000 camions de plus sur la route depuis 15 ans.
En Angleterre, précurseure des privatisations, le gouvernement avait déjà renationalisé l’infrastructure en 2002 pour mettre fin aux accidents.
En janvier dernier, des milliers de britanniques ont manifesté pour exiger la renationalisation de l’exploitation, dont la gestion par les boites privées s’est traduite par des retards catastrophiques (4 trains sur 5) et des hausses de prix de 27 % en 7 ans. Les Britanniques déboursent chaque année 6 fois plus que les Français pour se rendre au travail (14 % de leur revenu contre 2 % pour les usager·ères de l’Hexagone).
C’est donc bien pour la défense du service public ferroviaire, la défense des intérêts des agent·es et des usager·ères que les cheminot·es se battent pour les renforcer.
Les difficultés de fonctionnement, les retards d’aujourd’hui, sont le résultat d’un manque de moyens humains et d’investissements dans le matériel et le réseau, savamment orchestrés pour justifier la privatisation.
Malgré la campagne de désinformation, malgré le mépris et la volonté de passage en force du gouvernement, les cheminot·es restent déterminés et poursuivront leur lutte en juillet et août.
Alors qu’après la SNCF, c’est la totalité des services publics et leurs missions que Macron et son gouvernement, aux ordres du patronat, ont décidé de privatiser, nous appelons tous les usager·ères, les salarié·es à soutenir cette lutte, à entrer eux/elles aussi dans la mobilisation pour stopper Macron et reconquérir le progrès social.