Éducation : ni sélection, ni prérequis !

On connait maintenant la méthode Macron : sous couvert de « concertation », il mène un véritable projet de changement de société, axé sur l’ultralibéralisme, l’individualisme, la destruction des droits individuels et collectifs. Après s’être attaqué au code du travail, le gouvernement a … Continuer la lecture

19 MAI : Grève dans les collèges

Si la création du collège unique a permis la massification de l’enseignement en France, l’absence de moyens budgétaires et pédagogiques n’a pas permis de passer à la phase de démocratisation. Depuis longtemps, la CGT Educ’Action alerte sur le fait que l’organisation du collège ne permet pas la réussite de l’ensemble des élèves en rompant avec la reproduction des classes sociales. Le collège demeure un outil de tri social et d’orientation subie pour une partie des élèves en fin de 3e.
Mais la réforme annoncée ne permettra pas de faire mieux. En effet, ancrée dans la politique d’austérité et le manque de moyens, elle entérine un collège à deux vitesses. Pire, accentuant la visée libérale de l’éducation, elle s’appuie sur le socle commun et le renforcement des compétences minimales à acquérir. Cette logique renforce l’aspect inégalitaire du collège, prétendument unique, en se contentant d’un minimum de savoirs utilitaristes pour les élèves les plus fragiles, loin du développement d’une culture commune de haut niveau.
Comme avec les réformes des lycées et de l’enseignement supérieur, la réforme annoncée renforce l’autonomie des établissements et par là-même le pouvoir des chefs d’établissements sur l’aspect pédagogique de l’organisation du collège. On est très loin de la promotion de la liberté pédagogique des personnels. Ainsi 20 % des horaires seront distribués par le chef d’établissement sur avis du conseil pédagogique (représentants nommés et non élus). Les 4000 Équivalents Temps Plein promis par le ministère pour assurer cette réforme ne suffiront pas à mettre la réforme en place pour assurer le bon déroulement des cours et l’amélioration des conditions de travail. Cette autonomie aggravera donc la concurrence entre disciplines, entre collègues, entre établissements. Elle entrainera surtout une territorialisation de l’éducation nationale dans les collèges, rendant encore plus inégalitaire l’apprentissage des savoirs.
Avec d’autres organisations, la CGT Educ’Action 41 appelait les personnels à faire grève le 19 mai pour une véritable réforme du collège qui promeuve la réussite de toutes et tous et qui permette l’amélioration des conditions de travail des personnels. Ce sont plus de 50% de grévistes qui ont répondu présents. Malgré cette forte mobilisation, le gouvernement a promulgué décret et arrêté fixant la réforme dans la nuit suivante.

La CGT Educ’Action 41 continue la mobilisation pour dénoncer le fond et la forme de la réforme et revendique :

– un nombre maximal de 20 élèves par classe et 15 en éducation prioritaire,
– des personnels en nombre suffisant pour couvrir l’ensemble des besoins,
– des moyens pour travailler en groupes à effectifs réduits avec un cadrage national,
– un temps de concertation (par classe, niveau, discipline, projet) inclus dans le temps de service devant élèves abaissé à 16h pour les certifiés et PLP et 14h pour les agrégés.

Éducation : où est la priorité?

Malgré les promesses et les perpétuels discours, réitérés en début d’année suite aux tragiques évènements de Charlie Hebdo, qui rappellent que l’Education est une priorité pour le gouvernement, la concrétisation par les actes n’est toujours pas au rendez-vous.
Les réformes mises en œuvre, parce qu’elles se font sans tenir compte de l’avis des personnels et à moyens constants, créent des inégalités fortes sur le territoire et aggravent les conditions de travail des personnels (cf. les réformes des rythmes scolaires et de l’éducation prioritaire). Les créations de postes, en grande partie absorbées par la compensation du mi-temps de formation octroyé aux stagiaires, sont très largement insuffisantes pour revenir sur les 80 000 postes supprimés sous l’ère Sarkozy et intégrer les nouveaux dispositifs horaires de l’éducation prioritaire ou encore la reconnaissance de certaines missions des personnels hors temps de classe (concertation, coordination, etc.). Les dotations horaires, discutées en février dans les établissements du 2nd degré, ne permettent pas d’assurer un meilleur accueil des élèves ni d’améliorer les conditions de travail des personnels. Preuve en est le maintien des seuils par classe qui restent trop élevés. Et malgré les votes des syndicats des personnels contre les propositions de l’administration lors des Comités Techniques Départementaux, aucune avancée n’est à attendre pour le moment. Dans le 1er degré, le tableau est aussi noir puisque le rectorat prévoit la suppression de 5 postes d’enseignants, synonyme d’une rentrée aux conditions à nouveau dégradées. Bien que le collège Bégon ait rejoint le collège Rabelais dans la catégorie REP+ (niveau le plus élevé de l’éducation prioritaire), les moyens sont toujours sous dotés pour assurer un accueil optimum des élèves et la reconnaissance de l’ensemble du travail des personnels (qui étaient d’ailleurs en grève à quasiment 100% le 3 février, suite à un appel CGT-FSU).
A cela s’ajoute la question salariale, de plus en plus prégnante pour les personnels. Les salaires sont gelés pour la 5e année consécutive. Résultats : une baisse continue du pouvoir d’achat, 15% de perte depuis 2000 et un tassement vers le bas de l’ensemble des rémunérations. L’annonce de la prime aux recteurs et rectrices (part fixe de la prime revalorisée de 68,5%, passant à 25620€ et part variable pouvant toujours atteindre 45% de cette somme, portant ainsi la prime à un montant compris entre 25620 et 37140€), a sonné comme une véritable provocation quand on sait que les salaires nets ont encore baissé en janvier suite à la hausse des cotisations sociales due aux dernières réformes sur la retraite.
L’austérité prônée par l’UE n’épargne donc pas l’Education. C’est pourquoi la CGT Educ’Action appelle l’ensemble des personnels à participer à la journée de grève interprofessionnelle du 9 avril pour une autre politique éducative émancipatrice et une revalorisation salariale immédiate.

Rentrée scolaire à ryhtme effréné

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Alors que les atermoiements de ministres ont contraint Valls à former un nouveau gouvernement qui lui soit fidèle et qui respecte la ligne libérale de sa politique, si chère au patronat, le monde éducatif fait sa rentrée. L’arrivée de Najat Vallaud-Belkacem au ministère de l’Education Nationale est-elle vraiment annonciatrice de changement ? Les promesses de créations de postes (60 000 d’ici 2017) ne verront très certainement pas le jour. En Loir et Cher, des établissements ont encore vu leurs moyens réduits pour cette rentrée 2014 et, de fait, des classes avec des effectifs de plus en plus élevés. Dans certains collèges, on voit des 6e à 28 élèves, des niveaux 5e, 4e, 3e atteindre 29 à 30 élèves. Idem dans certaines classes de primaire, quand ce n’est pas plus. Classes surchargées qui vont de pair avec l’augmentation du temps de travail puisque les heures supplémentaires sont toujours pléthores dans notre académie (frôlant les 10% de la dotation horaire). La non attractivité du métier d’enseignant induite par la réforme du concours et le gel des salaires a pour conséquence une baisse très nette du recrutement. Cumulée à des démissions, des personnels qui ne se présentent pas, les postes vacants sont encore trop nombreux à la rentrée. On peut citer comme exemple un poste de maths et 1,5 poste de mécanique auto au lycée professionnel Ampère à Vendôme, un poste de lettre-espagnol au lycée hôtelier à Blois, des postes d’administratifs. Le rectorat renvoie alors vers Pôle Emploi pour recruter des contractuels augmentant toujours plus la précarité dans le Service Public d’éducation.

La réforme des rythmes scolaires dans le 1er degré est généralisée à l’ensemble des écoles publiques (les écoles privées étant exemptées) souvent contre l’avis des personnels, des familles et des maires. Cette réforme, qui met à mal l’égalité de traitement des élèves sur le territoire, se fait à tout prix, y compris sous la menace de faire intervenir le préfet en cas de refus d’obtempérer. Des mobilisations s’organisent, comme à Cellettes pour dénoncer cette nouvelle organisation mais de l’avis de la hiérarchie académique, tout va bien.

Outre des conditions d’apprentissage dégradées et inégalitaires pour les enfants, qui vont à l’encontre de la réussite de toutes et tous, ce sont bien les conditions de travail de l’ensemble des catégories de personnels (enseignants, vie scolaire, administratifs, personnels de santé, etc.) qui se détériorent à grand pas, impactant de fait leur santé au travail !

Le vote CGT aux élections professionnelles c’est lutter pour :

  • La création de postes statutaires en nombre suffisant pour répondre à l’ensemble des besoins de la communauté éducative (classes avec des effectifs réduits, fin de la précarité chez les personnels, disciplines et options garanties avec les horaires prévus par les textes, fin des heures supplémentaires mais hausse des salaires),
  • Une réelle prévention et santé au travail avec la volonté de voir les CHSCT jouer leur véritable rôle d’alerte,
  • Une meilleure gestion des personnels (mutations, formation, promotions).

Enseignement Supérieur et Recherche en danger!

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La loi Pécresse sur l’autonomie des universités et la loi Fioraso, qui ne la remet pas en cause, réduisent à néant le caractère national de la politique publique de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR). Elles renforcent la logique du tout profit, de la rentabilité à tout prix et la mise en concurrence des établissements, à l’instar des universités anglo-saxonnes. La volonté d’attractivité des universités les incite à avoir recours aux financements privés et à la multiplication des partenariats public/privé qui, à termes, feront du patronat le décideur des contenus de formation et des sujets de recherche. Les diplômes peu attractifs pour les entreprises seront dévolus aux universités considérées « de seconde zone » par le patronat, éloignées des grandes métropoles prévues par la réforme territoriale et la politique européenne à l’œuvre actuellement.

La mise en place des ComUEs (Communauté d’Universités et d’Établissements), dont le pilotage se fera en grande partie par les régions, a pour vocation d’adapter l’ESR aux enjeux stratégiques économiques et politiques locaux et aux intérêts à court terme des entreprises de la région. Pour sortir des difficultés économiques et répondre aux exigences européennes pour l’attribution des subventions, une réduction drastique des moyens s’applique, se traduisant par des suppressions de formations jugées non rentables, le gel de postes des personnels et la hausse de la précarité. La mutualisation des moyens se fait au détriment des conditions de travail des personnels et des conditions d’études des jeunes.

Comptant, à tort, sur la fusion du Centre, du Limousin et de Poitou Charentes, les présidents et directeurs des universités et des écoles d’ingénieurs des trois régions ont décidé de constituer une ComUE inter-académique (non validée pour le moment) avec pour objectif avoué une « visibilité européenne et internationale du potentiel de recherche et d’enseignement supérieur » local avec notamment une spécialisation dans les domaines de l’énergie et de la santé. En aucun cas elle ne vise la réussite du plus grand nombre d’étudiants et le développement de l’offre de formation, notamment dans le Loir et Cher. Ce dernier restera sans réel pôle universitaire, contraignant les jeunes à partir sur Tours et Orléans.

La ComUE Centre-Val de Loire a ainsi créé la SATT Grand Centre (Société d’Accélération du Transfert de Technologies) qui a notamment pour missions de valoriser le portefeuille de propriété industrielle, d’augmenter le nombre de contrats de recherche public-privé (peu de chance que cela renforce la recherche publique) et de proposer des prestations de services aux laboratoires (sous-entendus, privés comme les grands groupes pharmaceutiques de la Région).

Dans toutes les instances représentatives la CGT portera son opposition à cette politique de l’ESR soumise à la loi du marché. Elle demande l’abrogation des lois Pécresse et Fioraso et l’arrêt du processus de régionalisation et de territorialisation de l’ESR pour reconstruire un service public national démocratique et émancipateur.