Réunis en congrès les 25 et 26 octobre 2012, les 160 délégués des syndicats CGT de Loir et Cher ont débattu sur la vie économique et sociale du pays et plus particulièrement sur celle du département. Dans une situation véritablement dégradée où les fermetures d’usines se multiplient, où les suppressions d’emplois s’accumulent, les chiffres du chômage ne cessent de croître pour atteindre officiellement 21000 demandeurs d’emploi dans le Loir et Cher. Dans un même temps les services publics continuent d’être frappés de plein fouet par les restructurations et les restrictions budgétaires et les conditions de travail et de vie des populations se dégradent inexorablement.
Dès lors, la CGT décide de mener, de manière offensive et résolue, une campagne auprès des salarié(e)s, retraité(e)s et privé(e)s d’emploi pour revendiquer :
– L’arrêt des suppressions de postes statutaires et l’abrogation de la Révision Générale des Politiques Publiques dans la fonction publique ;
– L’arrêt des fermetures d’entreprises et d’usines et des suppressions d’emplois dans le secteur privé ;
– La réindustrialisation du Loir et Cher par la relocalisation de productions, l’investissement dans la recherche et l’innovation en s’appuyant sur les atouts et savoir-faire des salarié(e)s du département ;
– Le renforcement d’une protection sociale solidaire qui réponde à l’ensemble des besoins des populations financée par les richesses issues du travail à travers les cotisations sociales (salaire socialisé);
– La reconquête de véritables services publics de proximité ;
– Des salaires à la hauteur de qualifications reconnues et une revalorisation immédiate de 400€ minimum des salaires, des pensions et des retraites.
– La conquête de droits nouveaux pour l’ensemble des salarié(e)s.
Face à la précarité du travail, à la mise en concurrence des salarié(e)s, à l’insuffisance du pouvoir d’achat, au chantage à l’emploi organisé par le patronat pour toujours accroître ses profits, la CGT fait la proposition de mettre en place un nouveau statut du travail salarié.
Ce dernier s’inscrit dans la mise en œuvre d’une sécurité sociale professionnelle. Celle-ci doit garantir un salaire à vie, en fonction de la qualification, quelle que soit la situation professionnelle de la personne (en études, dans l’emploi, en recherche d’emploi ou à la retraite). Alors que depuis des années le patronat et les gouvernements successifs tentent de nous enfermer dans une pensée unique, de nous faire croire qu’il n’y aurait d’autre choix que d’accepter les reculs sociaux dans cette société capitaliste en crise, les profits réalisés n’ont jamais été aussi colossaux. A l’inverse, cette sécurité sociale professionnelle permettrait de s’émanciper de cette logique du « tout pour le fric », de la compétitivité du marché du travail fondée sur la mise en concurrence des salarié(e)s, dans une vision d’une société orientée définitivement vers la solidarité et le progrès social, par la mutualisation des salaires dans un organisme collecteur qui les reverserait aux salarié(e)s à l’instar de ce que fait la sécurité sociale en matière de santé par exemple.
Cela exige que le gouvernement tourne résolument le dos aux politiques d’austérité imposées par l’Europe et à la prétendue dette publique, constituée notamment par le remboursement des intérêts aux banques. Cela nécessite aussi d’imposer une autre répartition des richesses créées par le travail des salarié(e)s et de mettre fin à la logique de sur-accumulation des profits des patrons néfaste à l’économie et à l’intérêt général.
Pour cela, la CGT du Loir et Cher s’engage :
– A mener une campagne de syndicalisation auprès du plus grand nombre de salarié(e)s, retraité(e)s et privé(e)s d’emploi pour construire le rapport de force indispensable à la satisfaction de leurs revendications.
– A porter, à partir des élections dans les Très Petites Entreprises, la nécessité de s’organiser et d’agir pour une véritable reconnaissance du syndicalisme, de ses droits et de ses moyens et pour porter l’exigence de la conquête de droits nouveaux pour toutes et tous les salarié(e)s.
– A interpeller les élus, les pouvoirs publics locaux et départementaux pour faire entendre la voix des salarié(e)s.