Totalement enlisé dans la bouillie libérale dictée par les grands groupes industriels et financiers qui dirigent l’Union Européenne, le président Hollande persiste et signe avec la nomination de Valls à la tête du gouvernement. À peine nommé, ce dernier s’empresse d’annoncer une cure d’austérité inédite dans le cadre d’un pacte dit « de stabilité » reposant sur un plan d’économies de 50 milliards d’euros dans le prolongement du pacte honteusement qualifié de « responsabilité » offert en cadeau au patronat et aux plus riches en début d’année par le président de la république.
Ce plan d’austérité est le plus violent dispositif de réduction des dépenses sociales et de baisse de revenus des salariés que la France ait connu depuis l’après guerre.
Quelles économies?
Ces économies sont augurées essentiellement sur la sécurité sociale, les dépenses de santé, les services publics et de l’Etat.
18 milliards d’économies à réaliser par l’Etat essentiellement par la baisse des dépenses de fonctionnement dont la poursuite du gel du point d’indice pour les fonctionnaires bloqué depuis 2010. Après la journée de grève du 15 mai dans la fonction publique, la réponse du gouvernement porte sur une réduction des cotisations sociales. Il s’agit de la même imposture que la question des 40 € d’augmentation pour les salariés du privé qui sont également pris sur la part des cotisations sociales. C’est la poursuite déguisée de la casse de la sécurité sociale, de son asphyxie volontaire en fermant toujours plus le robinet des cotisations. C’est dans la réalité une fausse augmentation de salaire dans la mesure où cette stratégie pousse l’ensemble des salariés, privés d’emploi et retraités, à l’assuranciel privé qui au final leur coûtera plus cher que cette prétendue augmentation.
11 milliards d’euros d’économies à réaliser par les collectivités territoriales en organisant des fusions d’entités visant à réduire le nombre de fonctionnaires territoriaux. Cette mesure se révèle annonciatrice de la grande réforme territoriale aujourd’hui dans l’actualité. Pour moins de services de proximité, d’entretien des infrastructures, routes etc. Avec toujours dans les tuyaux la privatisation des routes nationales.
En clair, taxer encore plus les populations tout en générant des zones de pauvreté.
10 milliards de baisse des dépenses de santé qui font peser de graves menaces en termes d’accès aux soins. Cette mesure, d’une ampleur inédite, intervient en lien avec toutes les restructurations et les dispositifs successifs qui fragilisent tous les établissements publics de santé pour pousser vers la santé privée lucrative dépouillée de déontologie, porteuse de tous les abus et inégalités d’accès.
11 milliards sur l’ensemble des branches de la Sécurité sociale avec le gel des prestations familiales, des allocations logement jusqu’au 1er octobre 2015, du revenu de solidarité active (RSA), de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), de l’allocation adulte handicapé, des pensions de retraite, mais aussi une coupe démentielle de 1,2 milliards dans les frais de fonctionnement des organismes de Sécurité sociale, soit 10 % du fonds national de gestion administrative. Ce sont près de 15 000 postes qui sont menacés dans les organismes de Sécurité sociale.
Des cadeaux financiers au patronat
A qui vont profiter ces 50 milliards d’économies sur les dépenses publiques et ce cadeau de 30 milliards d’euros d’exonérations sociales pour les entreprises argumentés depuis trente ans sur le même mensonge, entretenu par les gouvernements successifs, sur l’emploi ?
Quel bilan aujourd’hui avec un nombre de chômeurs qui atteint 5,2 millions et avec presque dix millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ?
D’ailleurs est-il étonnant, que ces derniers jours, certaines organisations syndicales s’étant déclarées favorables a ce pacte, s’interrogent aujourd’hui tant sur l’efficacité politique du dispositif que sur l’attitude du patronat qui, comme on pouvait s’y attendre, bloque sur les contreparties en emploi?
L’objectif du patronat demeure le même, capter par tous les moyens l’argent public, sous forme d’exonérations ou d’aides directes pour en réalité alimenter les dividendes des actionnaires et les fortunes personnelles.
La fortune des 500 personnes les plus riches de notre pays à augmenté de près de 25 % pour atteindre 330 milliards soit presque 7 fois le pacte de responsabilité de Hollande.
Ces fortunes ont quadruplé en 5 ans. Ce sont 10 % des richesses créées par le travail qui sont chaque année détournés à hauteur de 200 milliards qui sont passés des salaires vers les profits pour satisfaire les intérêts de quelques uns.
Plus que l’austérité, c’est la répartition des richesses créées par le travail qui sera l’unique réponse !