Alors que les salariés, les jeunes, les privés d’emploi, les retraités sont mobilisés depuis plus deux mois pour le retrait du projet de la loi travail et l’obtention de nouveaux droits, alors que l’opinion publique reste massivement opposée à ce texte, le gouvernement vient de décider de passer en force en utilisant à nouveau, comme pour la loi Macron, le 49-3.
Cette nouvelle agression du gouvernement à la démocratie, qui passe par-dessus le vote des députés à l’Assemblée Nationale, contre sa propre majorité est un acte digne du patronat le plus réactionnaire.
Le patronat doit être fier de ce gouvernement qui l’a servi durant tout le quinquennat socialiste, en votant des lois pour rendre les salariés toujours plus corvéables, en rognant sans cesse leurs droits, en donnant toujours plus d’argent public aux employeurs, présentant chaque loi comme « la » solution pour l’emploi. Mais la réalité, c’est la progression du nombre d’exclus du travail, l’augmentation de la pauvreté et de la souffrance au travail, c’est la progression des profits des multinationales et des salaires des PDG.
La loi EL KHOMRI vient achever cette œuvre de destruction du code du travail, des conventions collectives, et demain des statuts de la fonction publique qui définissent aujourd’hui un socle commun de garanties collectives permettant de contrer le dumping social d’une entreprise à l’autre.
Demain, le dumping social serait la règle, en fonction de rapports de forces inégaux face à des employeurs rompus à la répression et/ou aux pressions de toutes natures pour imposer leurs diktats financiers.
Si le gouvernement agit ainsi, c’est pour aller vite, empêcher le débat démocratique face à une opinion publique qui, après des semaines de mobilisations, reste à plus de 70% opposée à cette loi.
Si le gouvernement agit ainsi, c’est dans l’espoir d’étouffer les mobilisations en comptant sur l’esprit de fatalité né de politiques d’austérité permanentes, imposées par de multiples gouvernements, toujours au service des multinationales.
Si ce gouvernement agit ainsi, c’est parce qu’il est battu sur la bataille idéologique.
Nous ne laisserons pas faire : comme hier avec le CPE, ce n’est ni un vote, ni un 49-3 qui fera taire la voix de la démocratie, des salariés, de leurs familles, des futures générations à l’avenir sacrifié.
Si au niveau parlementaire, la seule solution contre cette dictature est le vote d’une motion de censure, il nous faut élargir, amplifier la mobilisation à partir de chaque entreprise par des grèves et des manifestations massives.
L’expérience des luttes de 2003, 2007 et 2010 doit nous faire réfléchir.
En effet, s’il est incontournable de mettre des milliers de salariés, de retraités et privés d’emploi, de jeunes dans la rue, c’est par le blocage de la production des richesses par le travail, par la grève et sa reconduction sur chaque lieu de travail que l’on mettra le rapport de force au niveau nécessaire pour gagner le retrait de ce texte inacceptable et de nouvelles conquêtes sociales.
Dans chaque entreprise et service mettons en débat, organisons la grève sur ces enjeux. Décidons des revendications pour améliorer nos droits et libertés, pour les salaires, la réduction du temps de travail à 32h00 etc.
D’ores et déjà, des appels à la grève avec la perspective de sa reconduction sont lancés chez les cheminots, dans les transports, dans l’énergie, les ports et docks, la chimie ou encore le spectacle.
C’est dans cet état d’esprit et cette perspective que nous vous proposons de travailler et réussir les journées de grève et de manifestation des 17 et 19 mai prochains et c’est surtout à ce prix, et seulement à ce prix que, tous ensemble, nous gagnerons le retrait de ce texte et inverserons la spirale de la régression sociale.
Alors, à la semaine prochaine le 17 et 19 mai, encore plus nombreux en grève et en manifestation et les jours qui suivent jusqu’à la victoire.