Intervention de la CGT aux rassemblements du 14 décembre 2018

Chers ami·es, chers camarades,

Depuis plusieurs semaines, la colère monte dans la population face aux injustices sociales et fiscales, mises en place, depuis des décennies, par les gouvernements successifs, au profit des plus riches, du patronat, des grands groupes et des marchés financiers.

Macron a accéléré le processus en s’attaquant, dès le début de son quinquennat, aux droits du travail, aux droits sociaux, notamment ceux des plus démuni·es, tout en favorisant davantage les riches, à l’instar de la suppression de l’ISF.

Aujourd’hui, bousculé par le mouvement des gilets jaunes, conspué par les lycéen·nes et étudiant·es, rejeté massivement par les salarié·es, les retraité·es et les chômeur·ses, le président des riches a dû annoncer quelques mesurettes, comme la suppression de la hausse de la CSG pour une petite partie des retraité·es.

Le temps d’une allocution télévisée, teintée de menaces répressives et d’un mea-culpa hypocrite, il a dû ravaler son mépris de classe et son arrogance envers, je cite, « ceux qui ne sont rien », « les illettrés », « les réfractaires », « les petites gens », « ceux qui n’ont qu’aller sur le trottoir d’en face pour trouver du boulot ».

C’est une première victoire pour toutes celles et ceux qu’il a stigmatisés, insultés, piétinés parce qu’ils et elles ne font pas partie de sa caste de premier de cordée, parce qu’ils et elles contestent et combattent sa politique de casse de notre modèle social.

Cependant, après des mois de mobilisations syndicales et des semaines de profondes colères sociales qui s’expriment dans les ronds-points, le compte n’y est toujours pas.

Malgré l’urgence économique et sociale, acculé par les luttes et mouvement populaire en cours, Macron 1er répond par de l’enfumage et un authentique tour de passe-passe.

En asséchant les caisses de l’État pour redonner, de manière factice, du pouvoir d’achat, Macron confirme l’exonération totale des plus fortuné·es, des banques et des entreprises à répondre aux revendications qui s’expriment.

La mascarade sur la hausse du SMIC de 100 euros, sans 1 euro à payer par l’employeur·e, n’aura pas tenu le temps d’une soirée. Plus ou moins déjà prévue par la revalorisation mécanique légale, cette pseudo hausse, aux frais du contribuable, ne bénéficiera qu’à celles et ceux qui perçoivent la prime d’activité, conditionnée aux ressources du foyer.

Rien sur la revalorisation des salaires, du point d’indice dans la Fonction Publique.

Rien sur la revalorisation des retraites et pensions limitée à 0,3 % alors que l’inflation va dépasser les 2 % en 2018.

Rien sur les privé·es d’emploi, mais, au contraire la remise en cause de leur indemnisation.

Rien pour la jeunesse qui se bat contre l’inégalité d’accès aux études, pour avoir un véritable avenir, hormis des violences et une répression inacceptable, à l’image des arrestations à Mante-la-Jolie dont les images ont soulevé l’indignation générale.

Rien sur la justice fiscale, sur le rétablissement de l’ISF ou la suppression du CICE.

Le cap est maintenu sur les réformes annoncées de l’assurance chômage, les retraites, le démantèlement de la Fonction Publique et la privatisation des services publics, la destruction de la sécurité sociale.

Les grands épargné·es de ce discours sont les plus riches, le patronat et les actionnaires à qui aucune contribution n’est imposée, hormis un appel incantatoire à verser une prime exceptionnelle, que bon nombre de salarié·es ne verront pas et feront profiter aux patron·nes de nouvelles exonérations sociales et fiscales.

Et pourtant, Macron et son gouvernement ne savent plus comment se sortir de la contestation et mobilisation populaire.

Le patronat fait le mort, baisse la tête en espérant que l’orage passe.

Plus que jamais, l’argent existe pour satisfaire les revendications des salarié·es, des retraité·es, des chômeur·ses et de la jeunesse, à l’image des 50 milliards de dividendes versés aux actionnaires cette année, des plus de 200 milliards déversés aux entreprises sans contre partie ni effet sur l’emploi, ou encore des plus de 3 milliards de cadeaux d’ISF aux plus riches.

Cet argent doit revenir à celles et ceux qui créent les richesses par leur travail, doit servir à l’intérêt général et non les intérêts particuliers d’une minorité de nanti·es.

Alors que le mouvement des gilets jaunes gagne des pays comme la Belgique, par exemple, c’est le moment d’élargir, d’amplifier la mobilisation par le développement des luttes revendicatives sur chaque lieu de travail et de vie pour l’augmentation des salaires, retraites et minima sociaux, le développement de l’emploi stable et qualifié, à temps plein, le renforcement des services publics de proximité et de notre sécurité sociale solidaire, ainsi qu’une fiscalité juste, avec, notamment le rétablissement immédiat de l’ISF.

C’est bien par l’occupation des usines, des services et des administrations par les salarié·es en grève ou toute forme d’action que nous mettrons le rapport de force au niveau nécessaire pour gagner.

S’il peut être compliqué de se mettre en grève, plus nous serons nombreux et en même temps en grève, moins longtemps ça durera.

C’est bien par l’élargissement, le rassemblement de toutes les mobilisations, quelle que soit leur modalité, des salarié·es, des retraité·es, des chômeur·ses, des jeunes que nous contraindrons patronat et gouvernement à consacrer les richesses, que nous sommes seuls à créer, à la satisfaction des revendications, au progrès social.

Plusieurs fédérations de la CGT se sont engagées dans un processus de reconduction de la mobilisation comme les transports, l’énergie, les ports et docks ou le commerce.

D’autres avaient déjà lancé un appel à l’action pour le 18 décembre, comme les organismes sociaux ou les retraité·es.

La  confédération CGT a donc décidé de donner un prolongement à la mobilisation d’aujourd’hui en appelant à nouveau le 18 décembre prochain que nous espérons unitaire en Loir et Cher.

D’ici là, nous appelons tous les salarié·es à se réunir, à tenir des assemblées générales dans les entreprises et services et décider ensemble de la reconduction de l’action et de sa forme.

Encore une fois, c’est par le développement des luttes revendicatives sur chaque lieu de travail, leur mise en convergence et leur rassemblement avec les retraité·es, les chômeur·ses, les jeunes, que nous créerons les solidarités et le rapport de force nécessaire pour gagner.

Gilets jaunes, gilets rouges, sans gilets, par notre unité dans la multiplication des actions, nous allons gagner.

Alors, rendez-vous encore plus nombreux dans l’action et dans la rue le 18 décembre. On ne lâche rien jusqu’à la victoire.

Intervention de la CGT aux rassemblements du 14 décembre 2018

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