Chers ami·es, chers camarades,
Nous sommes une nouvelle fois réunis, à l’appel de l’intersyndicale départementale, après la reprise massive de la mobilisation jeudi dernier. Une seule raison à cela : la surdité aigüe de Macron et de son gouvernement aux revendications qui s’expriment partout en France depuis plus de 5 semaines. Alors que la majorité de la population rejette le projet de retraite par points, en multipliant les journées de grèves, les actions et les manifestations interprofessionnelles, Edouard Philippe s’ingénie à faire croire qu’il est à l’écoute des organisations syndicales, ouvert aux négociations et qu’un compromis va sortir.
Où est la négociation quand le projet de loi est déjà connu de journalistes, triés sur le volet, et qu’il a été envoyé à quelques négociateur·trices de la Caisse Nationale de l’Assurance Vieillesse plutôt qu’aux organisations syndicales ?
Où est l’écoute quand E. Philippe nous fait croire, à l’issue de la réunion d’hier, qu’un compromis pourrait être mis sur la table sur la question de l’âge pivot, alors que les millions de personnes qui sont descendus dans la rue depuis le 5 décembre n’en font qu’une revendication parmi d’autres et exigent le retrait du projet ? Et que de toute façon, l’âge pivot existe déjà de fait depuis les dernières réformes qui ont entériné les 172 trimestres de cotisation, ce que n’ont pas signé nos organisations ?
Ou est l’écoute quand Blanquer, face à une conductrice de bus de la RATP qui exprime l’impact de la pénibilité de son travail sur son corps et son esprit, rétorque qu’il n’y a pas de raison qu’elle soit mieux lotie qu’une conductrice d’une autre ville ? Ou est-elle quand Pietraszewski choisit de répondre à la question simple « qu’est-ce qu’une carrière complète ? » (pour obtenir l’aumône des 1000€, ce qui est en dessous du seuil de pauvreté) en parlant de trimestres cotisés qui ne seront plus opérants dans un système par points ?
Où est la négociation quand le gouvernement maintient le fait que le financement des retraites ne pourra pas excéder les 14 % du PIB, ce qui de fait fera baisser les retraites d’ici quelques années ?
Où est la négociation quand les propositions qui mettraient à mal les ami·es patron·nes de Macron, comme la hausse généralisées de salaires et le dégel du point d’indice dans la Fonction publique, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, la hausse des cotisations patronales, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, par exemple, sont balayées d’un revers de main ? C’est vrai que Macron peut les qualifiées de non crédibles… les dividendes des actionnaires du CAC 40 n’ont atteint QUE 49,1 milliards d’euros en 2019, soit 12 % en plus qu’en 2018, un nouveau record… Et on ose prétendre qu’il y a de l’argent dans les poches du patronat ?!!
Alors oui, nos organisations continueront à porter un autre projet de société que celui de Macron, vendu au libéralisme qui veut brader notre sécurité sociale aux multinationales et aux officines privées. Oui nous nous battrons pour l’amélioration du droit à la retraite dans le cadre du système par répartition et solidaire et des régimes existants, en exigeant que les richesses créées par les travailleurs et travailleuses reviennent dans leurs poches pour répondre à leurs besoins. C’est maintenant que nous devons faire plier le gouvernement. Parce que pour nous, la retraite par points c’est de la retraite en moins, que public et privé nous sommes tous et toutes concernés, nous appelons les salarié·es à décider de la grève ou de sa reconduction dans un maximum d’entreprises et de services d’ici mardi prochain, date de la prochaine journée de grève interprofessionnelle, où nous partirons à Blois de l’hôpital !
A bientôt, toutes et tous ensemble dans la lutte !