Nous voici réunis une nouvelle fois pendant les congés scolaires pour démontrer au gouvernement que nous ne lâchons rien, y compris pendant une période où il espérerait que nous levions le pied. Et comme durant ces quelques semaines, certains travailleurs et travailleuses restent surexploités et surtout touchés de plein fouet par la réforme de l’assurance chômage, autre attaque contre les acquis sociaux, ce sont eux et elles qui relaient les nombreux grévistes en lutte depuis le 5 décembre en débrayant sur les pistes enneigées de la montagne. Je veux parler des multiples saisonniers et saisonnières et des salarié·es qui travaillent sur les remonte-pentes. Et oui, même sur la mer de glace où Macron se targue de parler d’écologie, il rencontre nos camarades et le monde du travail pour lui rappeler que nous rejetons toujours majoritairement sa politique de casse de la sécurité sociale.
Les dernières turpitudes de la Macronie pourraient prêter à sourire si l’enchaînement des bourdes, toutes plus grosses les unes que les autres, n’était pas affligeant ; cette démonstration d’amateurisme laisse craindre le pire pour les semaines à venir. Touche le fond mais creuse encore pourrait-on dire… Macron est tellement dépourvu qu’il est obligé de demander à Buzyn de se présenter pour les municipales à Paris, ministre incapable de résoudre la crise dans la santé publique faute de réponses adaptées aux revendications des personnels, comme l’a montré notre dernière journée de mobilisation. Cela pourrait soulager nos camarades de l’USD… mais quand on sait que son remplaçant est Olivier Veran, on se dit que la crise n’est pas en passe de se finir. Veran, l’homme qui voulait retirer la Sécurité sociale de la Constitution… ce qui aurait permis l’application des directives européennes sur la concurrence libre et non faussée dans ce domaine encore en partie préservé… Veran, ministre de tutelle pour la réforme des retraites qui préfère se pavaner dans les médias plutôt que d’assister à la 1ere réunion de la conférence sur le financement du système des retraites. Preuve que pour lui, cette dernière ne sert à rien et que tout est déjà écrit : âge pivot, rallongement du nombre d’années de travail, baisse des pensions pour rester dans les 14 % du PIB…
Par contre la CGT a choisi de jouer le jeu (vous vous souvenez celui de Berger tant persuadé qu’il avait gagné quelque chose) et est allée porter ses propositions, appuyée par un économiste, pour financer le régime des retraites d’une autre manière que celle prévue par le MEDEF et le gouvernement. Pas dans l’espoir de convaincre Macron, nous ne sommes pas dupe de cette mascarade, mais pour dire qu’il existe d’autres choix de société. Quelques propositions pour ne pas être trop longue dont vous pourrez débattre :
- l’égalité salariale femmes-hommes rapporterait 6,5 milliards d’euros de cotisations retraites ;
- la réduction du temps de travail, avec l’abaissement de l’âge de départ en retraite à 60 ans rapporterait 12 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-chômage (l’indemnisation des plus de 60 ans) ;
- la hausse des salaires de 5 % dans le privé rapporterait 18 milliards de cotisations supplémentaires pour la Sécu, dont 9 milliards pour la branche retraites et, dans le public, une hausse du point d’indice de 5 %rapporterait 4 milliards d’euros.
- en finir avec les exonérations de cotisations a minima pour le CAC 40 rapporterait 5,5 milliards d’euros ;
- mettre en place une sur-cotisation sur les emplois précaires (CDD, intérim…) d’un point rapporterait un milliard d’euros ;
- élargir l’assiette (avec un taux à 28 %) aux dividendes versés aux actionnaires. Pour les seules entreprises du CAC 40, cela rapporterait 14 milliards d’euros ;
- soumettre les plates-formes numériques à la cotisation pour les retraites rapporterait 500 millions d’euros.
Bref… Comme nous le disons souvent, de l’argent il y en a… Ce n’est pas une question de moyens mais de volonté politique. Alors à nous toutes et tous de continuer la lutte pour convaincre le monde du travail que nos combats sont justes et être encore plus nombreux et nombreuses en grève et dans les manifs à venir !