12 juin 2021 – Marche pour les libertés et contre les idées d’extrême droite

Prise de parole commune CGT – FSU – Solidaires – EELV – FI – Génération.s – NPA – PCF – PCOF – PS – UCL – AFPS – Collectif pour les Droits Des Femmes – Colleur·ses blaisois·es – LDH

Le racisme, délit condamné par la loi, et les idées d’extrême droite ont toujours été à l’encontre des intérêts du monde du travail et des travailleur·ses. Opposer des peuples, diviser les travailleur·ses, exacerber des tensions avec des mensonges et des fausses informations, telles qu’un rapport entre immigration et délinquance, immigration et terrorisme, etc. telles sont les armes de celles et ceux qui veulent détourner la population des véritables causes de la crise sociale : les politiques libérales qui cassent les services publics, détruisent notre système de protection sociale, privilégient l’augmentation des dividendes pour les actionnaires plutôt que les salaires pour les travailleur·ses. Non ! Ce ne sont ni les réfugié·es (climatiques, de guerre, économiques) qui piquent le travail des Français·es, ni les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire qui creusent le trou de la sécurité sociale : ce sont les grands groupes qui détruisent les emplois en délocalisant les entreprises et les exonérations de cotisations sociales patronales qui attaquent notre Sécu !

Diviser pour mieux régner, voilà la doctrine de l’extrême droite ! Le racisme est une idéologie au service d’un système d’exploitation et de domination. En créant des différences factices dans la classe ouvrière, il conforte le pouvoir des capitalistes et des dirigeant·es. L’histoire nous le rappelle : esclavage pour exploiter des êtres humains, colonisation pour exploiter les richesses des pays, ségrégation pour réduire les droits de certain·es, antisémitisme poussé à son paroxysme pour assoir une idéologie de suprématie d’un peuple … Les idées d’extrême droite ne visent qu’à casser les conquis sociaux, à remettre en cause les dispositifs de solidarité et notre système de protection sociale, elles portent l’interdiction des syndicats, etc. On le voit, dans tous les pays où accèdent au pouvoir des gouvernements d’extrême droite, les dividendes des actionnaires sont préservés alors que les inégalités s’aggravent, que les services publics sont réduits au profit du développement du privé avec une attaque contre les fonctionnaires, garant·es de l’intérêt général et de l’égalité de traitement de l’ensemble de la population sur tout le territoire. Le droit à l’Éducation pour toutes et tous est remis en cause, tout comme les libertés pédagogiques et académiques des enseignant·es, au profit d’une éducation sélective et libérale. Les droits des femmes (droit au travail, égalité salariale, droit à disposer de son corps, droit à l’IVG, etc.) sont remis en cause. Les personnes LGBTI+ et des minorités sont prises pour cibles, stigmatisées et discriminées et les violences sociales y grandissent. Sans remonter dans l’histoire du XXe siècle, les politiques de Bolsonaro au Brésil, de Trump aux États-Unis, d’Erdogan en Turquie, de Morawiecki en Pologne, d’Orban en Hongrie, de Netanyahu en Israël, en sont la preuve tous les jours. Et la liste n’est malheureusement pas exhaustive !

Aujourd’hui, force est de constater que les idées nauséabondes de l’extrême droite sont portées sur tous les plateaux de télévision, dans chaque débat : on ne peut que s’insurger que les propos d’Éric Zemmour en octobre 2020 « les mineurs étrangers tous voleurs, assassins et violeurs » soient restés impunis par la justice, même si le CSA a infligé une amende à l’encontre de CNews. Les idées de l’extrême droite irriguent largement le spectre politique jusqu’au plus haut niveau de l’État, à l’exemple des récentes prises de position du ministre de l’Intérieur (qui juge Marine Le Pen trop molle) mais aussi de dirigeant·es des LR, Morano, Ciotti, Peltier, lesquels n’hésitent plus à dire ce que certain·es pensent tout bas : ils et elles peuvent désormais partager les convictions de l’extrême droite, quel que soit le nom de cette dernière.

Macron se prétendait « rempart contre le Front National » en 2017. Aujourd’hui, en voulant faire monter l’extrême droite pour l’avoir comme adversaire certaine au 2nd tour des présidentielles, Macron et son gouvernement, tout comme d’autres partis en leur temps, en popularisent les idées et leur donne ainsi une légitimité. Blanquer et Vidal, plutôt que de renforcer le droit à l’Éducation de toutes et tous et de répondre aux inquiétudes des jeunes, bien mis à mal par la crise Covid 19, préfèrent l’un stigmatiser les luttes féministes en interdisant l’écriture inclusive, l’autre se permettre d’affubler des enseignant·es-chercheur·ses du terme d’islamo-gauchistes. La liberté de s’organiser du syndicat étudiant UNEF et d’avoir des réunions non mixtes est remise en cause et le débat se porte sur sa dissolution. Pendant ce temps-là, les attaques d’étudiant·es ou de librairies par des milices d’extrême droite se multiplient. Par contre, les actes du gouvernement parlent d’eux-mêmes. Quand il faut plusieurs jours pour condamner des tribunes factieuses de généraux et de militaires ou les appels au meurtre contre les militant·es de gauche sur les réseaux sociaux… Quand un ministre de l’Intérieur manifeste aux côtés de l’extrême-droite et de policier·es qui revendiquent d’avoir un droit de regard sur la justice aux pieds de l’Assemblée nationale. Quand les violences policières ne sont pas condamnées et que la contestation sociale et le syndicalisme de lutte contre la surexploitation des travailleur·ses sont réprimés à force de gaz lacrymogènes et de LBD. Quand la laïcité, incarnée par la loi 1905 de séparation des Églises et de l’État, est détournée dans les discours et dans les lois (comme celle portant sur les principes de la République) et ne sert qu’à cibler un peu plus les personnes de confession musulmanes… On ne peut que s’interroger sur la volonté de renforcer le vivre ensemble et celle de lutter efficacement contre l’extrême-droite.

Et pourtant, malgré un simulacre de dédiabolisation et un vernis social incolore, le Rassemblement National, enfant du FN lui-même enfant de l’Ordre nouveau et de ses fondateur·trices pétainistes et nazis, reste constant sur le fond idéologique. Cependant, l’extrême droite ne se limite pas au RN mais a de multiples ramifications qui ont toutes en commun de créer des boucs émissaires. Aujourd’hui, ce sont les réfugié·es, notamment celles et ceux musulmans et d’origine africaine. Aujourd’hui encore en Europe, les idées d’extrême droite tuent : c’est ce que nous rappelle le procès des assassins de Clément Méric ou encore, les réfugié·es qui meurent en mer car des pays, pour la plupart gouvernés par l’extrême droite refusent de les accueillir.

Nos organisations réaffirment leur attachement au principe de laïcité tel que défini dans la Loi de 1905, aux principes de liberté, d’égalité et de fraternité, ainsi qu’aux valeurs de solidarité entre les personnes, à la lutte contre toutes les discriminations pour lutter contre toutes les formes d’obscurantisme. Elles condamnent toutes les attaques et les violences qui se font sur des bases ethniques, culturelles et/ou religieuses et continueront le combat contre toutes les mouvances d’extrême droite, quel que soit leur nom.

Nos organisations revendiquent une transformation de la société faite d’alternatives économiques, démocratiques, sociales, écologiques et féministes pour une société juste, égalitaire et émancipatrice qui réponde aux besoins de la population. Lutter contre le RN et toutes ses mouvances satellites ce n’est pas attaquer les étranger·es. Ce n’est pas vider le Code du travail des droits des travailleur·ses. Ce n’est pas opposer les un·es et les autres. Aujourd’hui, pour lutter contre les idées d’extrême droite, c’est de plus d’égalité et de droits sociaux dont nous avons besoin. Ce sont une sécurité sociale renforcée, des services publics de proximité développés, des richesses mieux partagées par la hausse immédiate des salaires, retraites et minima sociaux, des emplois pour toutes et tous par la baisse du temps de travail.

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