Pour la CGT, pas une voix pour l’extrême droite !

L’extrême-droite connaît une audience inédite depuis plusieurs décennies. Mais, tout en adoptant faussement les codes, il est important de rappeler qu’elle ne soutient toujours pas la classe des travailleurs et travailleuses.

Avec l’arrivée de Marine le Pen à la tête du FN (devenu RN) la stratégie du parti a évolué vers l’idée de tout mettre en œuvre afin de conquérir le pouvoir par les élections. La stratégie de « dédiabolisation » s’est mise en place et force est de constater que 10 ans après elle a malheureusement porté ses fruits. En alliant thématiques pseudo-sociales, image de respectabilité et thématiques classiquement racistes, le RN a réussi à imposer une partie de son discours dans la société, certains médias et dans d’autres organisations politiques non classées à l’extrême-droite. Aujourd’hui de nombreux partis, notamment durant le début de la campagne électorale, n’hésitent plus à franchir un cap dans la diffusion de ces idées notamment à travers des propos ou lois racistes et/ou stigmatisant une catégorie de la population. « Loi séparatisme », « l’islamo-gauchisme » de F. Vidal et de JM. Blanquer, idée de « grand remplacement » reprise par Valérie Pécresse, la gestion des « flux migratoires » et non des réfugié·es qui fuient les guerres impérialistes, les bouleversements climatiques, la pauvreté induite par l’exploitation des ressources due à la voracité des multinationales… Tout cela lié à une politique de plus en plus répressive, liberticide, de casse du code du travail et de la Fonction Publique : l’extrême-droite a un boulevard devant elle !

L’arrivée de Zemmour dans l’arène politique entraîne le curseur des débats publics de plus en plus à l’extrême-droite. Avec l’aide de Bolloré notamment, la parole se « libère » sur les thématiques racistes, sexistes et LGBTQIphobes, et certains groupuscules violents sont « chauffés à blanc », comme l’a prouvé l’agression qu’ont subie les militant·es de SOS Racisme lors du meeting de Zemmour en décembre 2021, ou la dégradation de locaux syndicaux progressistes. Par ailleurs, le plus grand nombre n’est plus dérangé qu’un homme condamné plusieurs fois pour « injures raciales » et « provocation à la haine » (en appel), « provocation à la discrimination raciale » (définitif), « provocation à la haine religieuse » (rejet en cassation et pourvoi à la CEDH) se porte candidat à la présidence de la République.

Il est essentiel de comprendre et de porter partout sur nos lieux de travail que l’extrême droite est l’ennemie des travailleur·ses. Si un temps Marine Le Pen a su donner le change, le vernis social craque. Elle promet une hausse des salaires… qui passera par l’exonération de cotisations patronales. Ce qui revient à détruire le salaire socialisé et la Sécurité sociale qui en découle. Les augmentations de salaires dans la Fonction publique (profs, soignant·es), passeront par des suppressions de postes. Elle revient sur ses promesses sur la retraite, et réserve la retraite à 60 ans avec 40 annuités aux Français·se entrés dans la vie active avant l’âge de 20 ans. Pour les autres, cela restera plus long ! Quant à Zemmour, il est aussi libéral que Macron : fin des aides sociales et de l’aide médicale d’État pour les étranger·es hors-UE. Comme M. Le Pen, il ne veut pas augmenter le salaire brut mais augmenter les primes et faire sien le « travailler plus pour gagner plus ». Il veut baisser les impôts de production pour les entreprises et ne rétablira pas l’ISF. Il veut augmenter l’âge de la retraite à 64 ans

L’égalité femmes-hommes, 1ere préoccupation des Français·es, ne fait pas partie des leurs. Quels que soient les partis d’extrême-droite, ils entérinent l’ordre patriarcal, voire le radicalisent. Pour Zemmour, les femmes et le féminisme sont l’ennemi principal. Les femmes seraient à l’origine d’un affaiblissement du pays et n’auraient d’autre qualité que celles de procréatrices et d’objets sexuels. Le Rassemblement National affiche des positions de dénonciation des discriminations ou agressions subies par les femmes tout en alimentant des politiques sécuritaires et xénophobes. L’extrême droite est contre le droit des femmes à disposer librement de leur corps (IVG) ; contre l’émancipation économique des femmes et pour leur domestication ; pour une structure familiale hétéronormée ; et vise à imposer une conception néocoloniale de la condition féminine.

Pour une société émancipatrice et porteuse de progrès social, pas une voix pour l’extrême droite !

 

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