Le 4 février Ensemble pour exiger : De l’argent pour l’hôpital, les salaires, l’emploi et les services publics ! Pas pour le capital !

Depuis le début de la pandémie le gouvernement mène une politique au service d’un système capitaliste incapable de répondre aux besoins de la population. Au contraire, en plaçant les profits des grands groupes et de leurs grands sous-traitants au-dessus de … Continuer la lecture

Appel unitaire – 4 février exigeons la création massive d’emplois, l’augmentation générale des salaires, la réduction du temps de travail

La pandémie et ses conséquences sanitaires, économiques et sociales perdurent depuis des mois et sont aggravées par des décisions gouvernementales désastreuses pour le monde du travail et la jeunesse. Les organisations syndicales CGT, FSU, Solidaires décident d’impulser un processus de … Continuer la lecture

Grève chez GRDF puis dans tout le secteur de l’énergie

Les technicien·nes GRDF, qui s’occupent de la distribution de gaz naturel chez les particulier·es et les entreprises, se sont réunis pour faire remonter toutes leurs problématiques tant au niveau salarial que pour le manque de personnel pour assurer les tours d’astreinte. A la fin de cette réunion, ils et elles ont décidé de se mettre en grève reconductible le mardi 17 novembre. Ils·elles se sont mis devant leur site à la Chaussée St Victor assurant le strict minimum comme les dépannages et urgences Gaz. Leurs revendications étaient :

  • l’embauche de 2 gazier·es supplémentaires sur l’agence du 41 (sur Blois et Vendôme) afin de remplacer les personnes manquantes dans les tours d’astreintes ;
  • revoir à la hausse les salaires de 200 euros ;
  • revaloriser les postes car plus ça va et plus les chef·fes ouvrier·es ont des responsabilités payées au ras des pâquerettes.

La CGT est venu en renfort pour assurer l’intendance et aider à remonter les revendications au niveau de la direction régionale. Le directeur délégataire est descendu d’Orléans pour essayer de casser le mouvement en essayant de rencontrer les agent·es un·e par un·e.

Ils·elles ont maintenu le piquet de grève jusqu’au jeudi 26 novembre, jour où toutes les Organisations syndicales dans l’énergie appelaient les salarié·es à débrayer contre le projet Hercule pour EDF. Ce même projet, nommé Clamadieu, se met en place chez ENGIE (anciennement GDF). Une restructuration totale de toute la filière énergétique en France. Rarement les syndicats d’EDF avaient été aussi remontés. De la CGT à la CFDT en passant par FO et la CFE-CGC, tous tirent à boulets rouges sur le projet Hercule, avantageusement présenté par le gouvernement comme une « nouvelle régulation économique du nucléaire », mais qui risque fort d’éparpiller l’opérateur historique à la façon d’un puzzle. Le 30 novembre, ils ont demandé à être reçus en urgence par le 1er ministre pour remettre le sujet sur la table, faute de quoi ils appelleront à une nouvelle journée de grève, le 10 décembre. Les parlementaires sont interpellés sur les risques pesant sur l’avenir des opérateurs historiques, EDF et Engie. Au-delà de leurs aspects techniques, ces dossiers recouvrent des enjeux décisifs, tant pour les consommateur·trices que pour les salarié·es.

Un pôle « bleu » public, un autre « vert », ouvert aux investisseur·ses et capitaux privés

Le projet Hercule vise à éclater EDF en plusieurs entités. Dans sa 1ere mouture, l’opérateur serait scindé en deux parties étanches : EDF « Bleu », à 100 % public, qui réunirait le nucléaire et le thermique (centrales au gaz, charbon…) ; EDF « Vert », qui rassemblerait pour l’essentiel Enedis (distribution d’électricité) et les énergies renouvelables. Ce second pôle serait ouvert au privé, à hauteur de 35 % pour le moment. Pour le dire autrement, cela revient à garder dans le giron public ce qui « coûte » très cher (le nucléaire implique des investissements colossaux, qui rebutent le secteur privé) et à laisser au marché ce qui rapporte gros. En effet, selon les comptes d’EDF pour 2019, le pôle Vert ne « pèserait » pas moins de 6,5 milliards d’euros d’excédent brut d’exploitation. Un joli pactole pour les futurs entrant·es au capital, concurrent·es d’EDF ou fonds d’investissement en quête de rentabilité financière. La production d’électricité hydraulique serait dans un 3e pôle afin de mieux brader les barrages aux plus offrant·es.

Hercule et Clamadieu représentent bel et bien la fin d’un modèle intégré qui permet aujourd’hui à la France et à ses consommateur·trices de bénéficier d’une production d’électricité compétitive et « bas carbone » qui assure un prix de l’électricité parmi les plus bas d’Europe. Les conséquences seront multiples et aucun métier ne sera épargné. Les consommateur·trices risquent de voir leurs factures augmenter.

Pour la CGT, le secteur de l’énergie doit rester dans le giron des entreprises publiques et ne pas servir le profit des actionnaires.

 

Témoignage dans une TPE de l’agriculture

Je suis salarié d’une entreprise agricole depuis 20 ans dans laquelle j’entretiens, je cueille, je trie et je prépare des légumes pour la vente.

Je suis payé au rendement lors des cueillettes et à l’heure de travail pour les autres travaux. Je suis employé en contrats à durée déterminée successifs pour tous les travaux saisonniers de l’entreprise. Je travaille 10 voire 11 mois sur 12 dans la même entreprise.

Mon patron me dit que je ne peux pas être un salarié permanent vu que je suis saisonnier et qu’il ne paye pratiquement pas de cotisations sur mon salaire.

Comme tous les saisonnier·es agricoles je suis payé au SMIC et plus si je fais 10 heures par jour de travail pour cueillir plus et donc être payé plus. L’employeur est souvent en retard pour nous payer.

En été, je dois commencer à travailler la nuit pour pouvoir cueillir le plus de légumes possibles avant les grosses chaleurs de la journée. Mais pour gagner suffisamment d’argent je dois souvent poursuivre ma journée de travail même s’il fait chaud.

Le travail est très dur et exigeant, dans la chaleur et le froid, c’est très intense parce que les légumes doivent être expédiés dans la journée.

Comme les collègues je mange au bord du champ ou dans ma voiture pour ne pas perdre de temps et dépenser trop de carburant.

Je voudrais que mon emploi soit stable pour ne pas avoir peur de perdre mon travail du jour au lendemain, je voudrais savoir quel serait mon salaire minimum si j’étais payé à l’heure. 10 à 12 heures de travail par jour, 6 jours sur 7, c’est non seulement épuisant mais l’inspection du travail m’a confirmé que c’était illégal et que je devais être payé au moins au SMIC pour chacune des heures de travail accomplies et avec les majorations pour les heures supplémentaires.

Mais je ne peux pas me permettre de demander un contrôle ou de mettre mon patron aux prud’hommes, j’ai trop peur de perdre mon emploi. Il y a deux ans l’inspection du travail est passée et le patron nous a donnés des bottes, des chaussures de sécurité dans le hangar, des vêtements de pluie mais depuis plus rien et nos équipements sont morts.

Ce qu’il nous faudrait ce sont des représentant·es qui parlent au nom des salarié·es dans l’entreprise pour demander à l’employeur le salaire et les équipements dont on a besoin au fur et à mesure du travail. Mais dans une petite entreprise on n’a rien de tout ça … et notre vie elle dépend de la gentillesse ou pas du/de la patron·ne et ça ce n’est pas normal !

 

Témoignage dans une TPE de l’artisanat

Salariée à temps partiel en CDI dans une entreprise de boucherie/charcuterie, je suis bouchère depuis 10 ans dans cette boîte qui compte 6 salarié·es. Le travail est dur, il commence tôt le matin et peut se terminer tard le soir, pendant certaines périodes. J’ai été embauchée légèrement au-dessus du SMIC et mon salaire a augmenté de 70 € depuis mon embauche. L’entreprise a de plus en plus de client·es, on court partout et on n’a pas toujours les moyens de bien faire notre travail mais il FAUT le faire.

Quand je fais part à l’employeur de la dégradation de nos conditions de travail, on me répond qu’il n’y a pas de syndicat ici, pas de place pour les feignant·es, on n’est pas des fonctionnaires !

Si je veux que mon travail soit mieux payé (11,26 € de l’heure pour 30 heures par semaine, un loyer et deux enfants, une assistante maternelle, une compagne en intérim et une heure de trajet aller/retour en voiture chaque jour : vivre c’est survivre) je n’ai qu’à faire des heures supplémentaires…

Mon patron me dit que dans une entreprise familiale, on doit s’adapter aux contraintes, plannings de travail modifiés au dernier moment, reproches et critiques lorsque je dis non parce que mon assistante maternelle ne peut pas commencer à garder mon enfant plus tôt. Comme dit mon patron, quand on veut l’égalité il faut la mériter ! Parfois j’ai envie de lui dire qu’il n’a qu’à prendre ma place et moi la sienne… mais dans ce cas il me mettra dehors, c’est ça l’égalité au travail !

Alors pendant le confinement, c’est moi qui étais au chômage partiel pas mon collègue…

Si je demande à mon patron un planning qui me permet de moins recourir à la nounou, on me répond que les enfants c’est MON problème pas celui de l’entreprise. Si je ne suis pas assez solide je n’ai qu’à partir, une rupture conventionnelle ? Non tu n’as qu’à démissionner. Un arrêt de travail et je serai une paria qu’on n’hésitera pas à remplacer et à mon retour on me donnera la « merde » à faire parce que mon/ma remplaçant·e travaille sans se plaindre et accepte de faire des heures quand il y a besoin.

En revanche, dans une petite entreprise, pas de chèques cadeaux, pas de colonies de vacances, pas de représentant·e du personnel pour nous défendre, pas de négociation sur les salaires. J’aime mon travail, souvent j’ai envie d’arrêter mais je ne peux pas… il faut survivre.