Témoignage dans une TPE de l’agriculture

Je suis salarié d’une entreprise agricole depuis 20 ans dans laquelle j’entretiens, je cueille, je trie et je prépare des légumes pour la vente.

Je suis payé au rendement lors des cueillettes et à l’heure de travail pour les autres travaux. Je suis employé en contrats à durée déterminée successifs pour tous les travaux saisonniers de l’entreprise. Je travaille 10 voire 11 mois sur 12 dans la même entreprise.

Mon patron me dit que je ne peux pas être un salarié permanent vu que je suis saisonnier et qu’il ne paye pratiquement pas de cotisations sur mon salaire.

Comme tous les saisonnier·es agricoles je suis payé au SMIC et plus si je fais 10 heures par jour de travail pour cueillir plus et donc être payé plus. L’employeur est souvent en retard pour nous payer.

En été, je dois commencer à travailler la nuit pour pouvoir cueillir le plus de légumes possibles avant les grosses chaleurs de la journée. Mais pour gagner suffisamment d’argent je dois souvent poursuivre ma journée de travail même s’il fait chaud.

Le travail est très dur et exigeant, dans la chaleur et le froid, c’est très intense parce que les légumes doivent être expédiés dans la journée.

Comme les collègues je mange au bord du champ ou dans ma voiture pour ne pas perdre de temps et dépenser trop de carburant.

Je voudrais que mon emploi soit stable pour ne pas avoir peur de perdre mon travail du jour au lendemain, je voudrais savoir quel serait mon salaire minimum si j’étais payé à l’heure. 10 à 12 heures de travail par jour, 6 jours sur 7, c’est non seulement épuisant mais l’inspection du travail m’a confirmé que c’était illégal et que je devais être payé au moins au SMIC pour chacune des heures de travail accomplies et avec les majorations pour les heures supplémentaires.

Mais je ne peux pas me permettre de demander un contrôle ou de mettre mon patron aux prud’hommes, j’ai trop peur de perdre mon emploi. Il y a deux ans l’inspection du travail est passée et le patron nous a donnés des bottes, des chaussures de sécurité dans le hangar, des vêtements de pluie mais depuis plus rien et nos équipements sont morts.

Ce qu’il nous faudrait ce sont des représentant·es qui parlent au nom des salarié·es dans l’entreprise pour demander à l’employeur le salaire et les équipements dont on a besoin au fur et à mesure du travail. Mais dans une petite entreprise on n’a rien de tout ça … et notre vie elle dépend de la gentillesse ou pas du/de la patron·ne et ça ce n’est pas normal !

 

Témoignage dans une TPE de l’artisanat

Salariée à temps partiel en CDI dans une entreprise de boucherie/charcuterie, je suis bouchère depuis 10 ans dans cette boîte qui compte 6 salarié·es. Le travail est dur, il commence tôt le matin et peut se terminer tard le soir, pendant certaines périodes. J’ai été embauchée légèrement au-dessus du SMIC et mon salaire a augmenté de 70 € depuis mon embauche. L’entreprise a de plus en plus de client·es, on court partout et on n’a pas toujours les moyens de bien faire notre travail mais il FAUT le faire.

Quand je fais part à l’employeur de la dégradation de nos conditions de travail, on me répond qu’il n’y a pas de syndicat ici, pas de place pour les feignant·es, on n’est pas des fonctionnaires !

Si je veux que mon travail soit mieux payé (11,26 € de l’heure pour 30 heures par semaine, un loyer et deux enfants, une assistante maternelle, une compagne en intérim et une heure de trajet aller/retour en voiture chaque jour : vivre c’est survivre) je n’ai qu’à faire des heures supplémentaires…

Mon patron me dit que dans une entreprise familiale, on doit s’adapter aux contraintes, plannings de travail modifiés au dernier moment, reproches et critiques lorsque je dis non parce que mon assistante maternelle ne peut pas commencer à garder mon enfant plus tôt. Comme dit mon patron, quand on veut l’égalité il faut la mériter ! Parfois j’ai envie de lui dire qu’il n’a qu’à prendre ma place et moi la sienne… mais dans ce cas il me mettra dehors, c’est ça l’égalité au travail !

Alors pendant le confinement, c’est moi qui étais au chômage partiel pas mon collègue…

Si je demande à mon patron un planning qui me permet de moins recourir à la nounou, on me répond que les enfants c’est MON problème pas celui de l’entreprise. Si je ne suis pas assez solide je n’ai qu’à partir, une rupture conventionnelle ? Non tu n’as qu’à démissionner. Un arrêt de travail et je serai une paria qu’on n’hésitera pas à remplacer et à mon retour on me donnera la « merde » à faire parce que mon/ma remplaçant·e travaille sans se plaindre et accepte de faire des heures quand il y a besoin.

En revanche, dans une petite entreprise, pas de chèques cadeaux, pas de colonies de vacances, pas de représentant·e du personnel pour nous défendre, pas de négociation sur les salaires. J’aime mon travail, souvent j’ai envie d’arrêter mais je ne peux pas… il faut survivre.

 

Les commissions paritaires régionales interprofessionnelles : à quoi ça sert ?

Ce scrutin permet aux salarié·es des TPE d’élire leurs représentant·es aux CPRI. Ces Commissions sont :

  • « Régionales »: il existe 13 CPRI en métropole (une par région) et 5 dans les départements d’Outre-Mer ;
  • « Paritaires »: employé·es et employeur·ses sont représentés également (10 sièges pour les syndicats de salarié·es et 10 sièges pour les syndicats patronaux). Des sièges qui seront répartis proportionnellement à l’audience recueillie lors du scrutin TPE par les organisations syndicales sur la région concernée ;
  • « Interprofessionnelles »: les syndicats qui siègent peuvent représenter toutes les activités professionnelles.

Elles ont pour objectif principal :

  • d’informer salarié·es et employeur·ses sur les dispositions légales et conventionnelles ;
  • de faciliter le dialogue dans l’entreprise pour anticiper les conflits ;
  • de statuer sur les questions centrales liées au travail comme l’emploi, la formation, les conditions de travail, la santé au travail, l’égalité, le temps partiel, la mixité… ;
  • de proposer des activités sociales et culturelles.

 

 

Élections TPE : des droits, des emplois qualifiés et des hausses de salaires !

Les élections dans les très petites entreprises (TPE), entreprises de moins de 11 salarié·es, ont été décalées une première fois du 25 janvier au 7 février 2021, puis ont été reportées à nouveau par le ministère du travail et se tiendront du 22 mars au 4 avril 2021.

Les salarié·es des TPE auront ainsi à choisir l’organisation syndicale qui portera leurs voix durant les 4 prochaines années. Ce scrutin clôturera en effet le cycle permettant la nouvelle mesure de la représentativité des organisations syndicales. Le résultat de ces élections sera additionné à ceux obtenus dans les entreprises entre 2017 et 2020, et participera à mesurer le poids des syndicats au plan national interprofessionnel, dans les branches et sur les territoires. Cela permettra par exemple de déterminer quelles organisations syndicales peuvent négocier les conventions collectives, ainsi que leurs poids respectifs.

Plus vous voterez pour la CGT et plus vous donnerez de la force à nos revendications !

Dans la période récente, avec le second confinement et la fermeture des petits commerces de proximité et des TPE des secteurs dits « non essentiels », bon nombre de salarié·es des TPE se sont retrouvés en activité partielle et ont vu leur feuille de paie amputée d’une portion de leur salaire tandis que les entreprises réclamaient les aides de l’État pour survivre à la crise et maintenir leur activité. Le gouvernement a versé des milliards d’euros d’aides publiques supplémentaires aux TPE pour soutenir leur activité.

Aujourd’hui, ces entreprises ont rouvert leurs portes et veulent rattraper à tout prix leur chiffre d’affaire, quitte à rallonger les journées de travail, à travailler tous les jours, y compris les dimanches, avec des cadences infernales.

Les TPE ne sont pas uniquement concentrées dans l’artisanat et le petit commerce. Elles sont aussi nombreuses dans le secteur associatif, dans les professions libérales. Avec le développement des emplois de service, les particulier·es employeur·ses sont considérés comme des TPE et sont également concernés par ces élections.

La crise sanitaire a mis au grand jour les « premiers de corvées » et les « deuxième ligne », parmi lesquel·les beaucoup de salarié·es travaillant dans les TPE. Les indicateurs confirment que la deuxième vague est d’abord sociale.

Contrairement aux grands groupes qui continuent d’annoncer des plans de suppressions d’emplois et alimentent les médias, la casse sociale dans les TPE va faire peu de bruit mais risque d’être tout aussi désastreuse pour les salarié·es, leurs familles et les territoires touchés.

Car les TPE et leurs salarié·es participent à la qualité de vie, au lien social et à la vitalité des territoires et contribuent à lutter contre la déshumanisation des quartiers, à condition de maintenir un tissu industriel local et des services publics de proximité qui permettent aux très petites entreprises d’exister.

La CGT revendique que les salarié·es des TPE bénéficient des mêmes droits que l’ensemble des salarié·es, quelle que soit la taille de leur entreprise.

Ensemble, gagnons la bataille de l’emploi, des salaires et des garanties collectives !

Pour cela, votez pour la liste CGT à la Commission Paritaire Régionale Interprofessionnelle (CPRI) Centre Val de Loire.

Vous pouvez visiter le site spécial TPE de la CGT : https://www.cgt-tpe.fr/

 

Votez CGT pour gagner le progrès social dans les TPE !

Du 25 janvier au 7 février 2020, les salarié·es des TPE seront amenés à élire leurs représentant·es aux CPRI (Commissions Paritaires Régionales Interprofessionnelles). Ce scrutin, reporté pour cause de crise sanitaire, concerne pour la troisième fois 160 000 salarié·es en Région … Continuer la lecture

Salariés des TPE, des droits syndicaux pour se défendre

A l’occasion des élections TPE, les salariés des Très Petites Entreprises (TPE) ont placé la CGT loin devant les autres organisations syndicales.

En Loir et Cher, la CGT a recueilli 28,42% des suffrages exprimés soit 5697 voix et précède FO et la CFDT de plus de 10%.

Cependant, la participation au scrutin 2017 s’est révélée assez faible avec  8,75% de votants (13675 sur 156354 inscrits) et inférieur au scrutin 2012 (12,49% de votants).

En refusant de proposer un vote physique aux salariés pour imposer le vote par internet ou par correspondance, le gouvernement a délibérément éloigné du vote les travailleurs des TPE.

En effet, les élections professionnelles passées démontrent que l’impossibilité du vote physique conduit les salariés à massivement s’abstenir.

Ce faisant, le gouvernement a privé les salariés de la possibilité de s’exprimer sur leurs intérêts individuels et collectifs.

En outre, l’impréparation du scrutin au sein du gouvernement, et en particulier du ministère du travail, démontre le peu de considération que le gouvernement Hollande et sa ministre El Khomri ont pour des salariés privés au quotidien de la liberté de s’exprimer au sein de leur entreprise.

Le ministère du travail a bradé la préparation et l’organisation de cette consultation. Le Comité régional de la CGT Centre a d’ailleurs relevé de graves anomalies :

  • 20% des électeurs de la région Centre, dont les adresses étaient erronées, ont été privés de matériel de vote et de la possibilité de s’exprimer.
  • 14300 salariés en région Centre n’ont pas eu de numéro d’électeur, les privant du matériel électoral et de leur droit de vote, soit 10% du corps électoral.
  • Certains salariés inscrits au siège de leur entreprise ont été privés de leur droit de vote.
  • D’autres ont été privés de matériel électoral malgré leurs recours.

Cette consultation a permis de composer les commissions paritaires régionales interprofessionnelles censées représenter les salariés des TPE et leurs employeurs. La loi Rebsamen a pris soin de priver ces commissions de moyens juridiques et matériels contraignant les patrons de TPE à respecter les droits de leurs salariés, à préserver leur santé et leur sécurité et à leur assurer des salaires répondant à leurs besoins.

A titre d’exemple, la loi Rebsamen a exclu expressément l’accès des entreprises aux membres de ces commissions sauf autorisation de l’employeur.

Malgré le mépris affiché par le gouvernement pour les organisations syndicales et pour le droit d’expression des salariés à choisir le syndicalisme qui va porter leur parole entravée par leur employeur sur leurs lieux de travail, les salariés qui se sont exprimés ont choisi la CGT.

Ce choix s’explique par la réalité des rapports sociaux dans les très petites entreprises. En effet, l’absence de représentants syndicaux dans ces établissements place l’employeur dans une position de toute puissance. L’état de subordination du salarié est total et se traduit dans certaines entreprises par le non-paiement des heures complémentaires et/ou supplémentaires, des durées de travail excessives, des conditions de travail dégradées dépendantes de la personnalité de l’employeur.

L’absence d’une organisation collective des travailleurs dans ces entreprises de moins de dix salariés expose ceux qui revendiquent ou s’expriment à des représailles allant bien souvent jusqu’au licenciement.

C’est dans ces conditions que les travailleurs peuvent compter sur la CGT pour défendre leurs droits. Cette confiance ne se dément pas parce qu’au sein des structures interprofessionnelles de proximité que sont les Unions Locales CGT du département (Vendôme, Romorantin, Mer et Blois), les salariés sont accueillis, écoutés et défendus.

La CGT s’est organisée pour porter son combat de classe pour la défense des salariés et le progrès social au sein des conseils de prud’hommes juges des litiges individuels liés à l’exécution et à la rupture du contrat de travail.

Dans cet objectif, la CGT du Loir et Cher compte 74 défenseurs syndicaux figurant sur une liste régionale qui sont formés à la défense des salariés victimes de l’arbitraire patronal devant le juge prud’homal.

L’accueil syndical proposé par la CGT en Loir et Cher doit être à même de donner des perspectives aux salariés qui ont choisi de riposter en s’engageant au sein du syndicat.

Ces perspectives ne doivent pas se limiter à la réparation des préjudices subis mais à transformer le statut des salariés dans leur entreprise par l’organisation des travailleurs pour lutter.

C’est pourquoi nous revendiquons que les salariés des TPE disposent de droits syndicaux leur permettant de s’exprimer librement et de porter leurs revendications au sein de leur entreprise en élisant des délégués du personnel dans les TPE parce que la démocratie sociale ne peut plus être exclue de l’entreprise.