Élections MSA : la CGT en progrès

Du 20 au 31 janvier 2020, dans le cadre des élections à la Mutualité Sociale Agricole, les assuré·es sociaux de la MSA Berry Touraine, qui regroupent les départements du Loir-et-Cher, de l’Indre-et-Loire et de l’Indre, soit pas moins de 14 088 électeur·trices, ont élu par correspondance et vote électronique leurs délégué·es cantonaux. La CGT a présenté 45 candidat·es en Loir-et-Cher dans le 2e collège (parmi les salarié·es de la production, des coopératives et des organismes agricoles, les retraité·es et les ayant·es droit à la MSA) répartis sur 15 cantons après le dernier redécoupage administratif départemental.

Avec une participation en progression par rapport à 2015, les résultats de ce scrutin, qui a lieu tous les 5 ans, placent pour la MSA Berry Touraine, la CFDT en tête avec 38,30 % des voix et 54 délégué·es, devant la CFE-CGC avec 34,75 % des voix et 49 délégué·es et la CGT avec 26,95 % des voix et 38 délégué·es. En Loir-et-Cher, la CGT arrive en tête avec 22 délégué·es sur les 41 élu·es, la CFDT arrive 2e avec 11 délégué·es et la CFE-CGC 3e avec 8 délégué·es.

Les délégué·es cantonaux vont élire les administrateur·trices des caisses lors des assemblées générales. L’assemblée générale de la MSA Berry Touraine aura lieu le 3 avril 2020.

Pour la CGT, ce scrutin est un moteur de notre engagement à reconquérir des élections directes dans tout le champ de la Sécurité Sociale.

Nos futurs représentant·es porteront nos revendications d’une sécurité sociale intégrale et la transformation de notre système de sécurité sociale pour améliorer l’accès aux usager·es (emplois, conditions de travail des personnels et guichets uniques), la qualité des prestations et renforcer la gestion de la caisse par les représentant·es des salarié·es, des retraité·es et ayant·es droit à la MSA.

 

Victoire des ex-Matra

Le 26/02/03, Lagardère fermait Matra avec un PSE (exemplaire) avait-il dit. Tellement exemplaire que 7 ans après plus de 300 salarié·es ont déposé des dossiers aux prud’hommes pour non-respect de la procédure de licenciement, soutenus par l’UL de Romorantin. 8 années de procédure jusqu’à la cour d’appel de Bouges en passant par celle d’Orléans et la cour de cassation de Versailles. Le dénouement a eu lieu le 31/01/20, à l’issue de la cour d’appel de Bourges qui a condamné le groupe Lagardère à verser aux 296 ex-Matra la somme de 4,2 millions d’euros. Bien que ce genre de procédure soit indispensable pour faire valoir le droit des travailleur·ses, il n’en reste pas moins que  la lutte pour le maintien de l’emploi reste la seule option que la CGT doit défendre et imposer. Les camarades du groupe Renault auraient dû s’impliquer dans la lutte avec plus de conviction pour sauver le site de production en particulier ceux et celles du site de Sandouville, qui auraient dû batailler pour impulser un autre projet industriel pour leurs usines plutôt que de récupérer l’assemblage de l’espace au détriment de Romorantin.

Cette procédure a permis de suivre la situation des ex-salarié·es. Bien que les représentant·es de l’État et les élu·es locaux se félicitent des plans de revitalisation et des milliers d’euros déversés au détriment des bassins de vie et de l’emploi, la réalité est tout autre. Dès le 1er jour de réception des dossiers et d’échanges avec les salarié·es, nous avons pu faire un état des lieux des situations individuelles sur l’après licenciement. Un grand nombre d’entre eux et elles sont dans une misère sociale éprouvante entre emplois précaires et période de chômage entraînant suicides, divorces, maladies ainsi que des addictions de toutes sortes. Un bilan qu’aucun·e responsable public n’aime entendre. Les emplois induits ont aussi souffert : déflation immobilière,  fermeture des petits commerces,  démographie négative entraînant la diminution de l’offre des services publics (maternité, école, etc.). La seule et unique raison de ce désastre est l’irresponsabilité du capitalisme et d’un de ses représentant·es. Pour s’être délesté de 1,26 % d’action Renault, Lagardère a ruiné des vies et tout un territoire.

Mais ce qu’il faut retenir de cette lutte collective, c’est la condamnation de Lagardère et de son groupe. En conclusion il faut féliciter l’engagement des camarades de l’UL CGT de Romorantin, et de leur l’avocat, qui a été sans faille pendant ces 8 années de combat judiciaire. Seule la lutte Paie  !

 

14 février : journée d’action dans la santé

Fixé au cœur des mobilisations contre le projet de réforme des retraites, l’Union Syndicale Départementale CGT a relayé l’appel national et appelé à la grève et à la mobilisation, tous les salarié·es de la Santé et de l’Action Sociale, ce 14 février 2020. A 11H30, un barbecue revendicatif organisé par l’UL de Blois rassemblait déjà plus d’une cinquantaine de personnes devant le Centre Hospitalier de Blois. A 14h, un cortège d’environ 150 personnes empruntait l’avenue Maunoury pour réaliser les 3 actions organisées par les professionnel·les de la santé et de l’action sociale.

Devant le Conseil Départemental, nous avons réclamé « De la dignité pour nos enfants, nos ados et nos ainé·es. »  L’absence de moyens alloués aux services de la protection de l’enfance a plongé les professionnel·les dans une situation de recours accrue à des travailleur·ses précaires, à l’impossibilité de se former et d’être présent·es en nombre suffisant pour répondre aux besoins des enfants et de leurs familles. En matière de protection de l’enfance aujourd’hui, on n’agit plus dans l’intérêt de l’enfant mais on colle des rustines. Dans les EHPAD et les services de soins à domicile, les conditions de travail ne cessent de se détériorer. La plupart des salarié·es n’arrivent pas au bout de leur carrière car usés et cassés avant l’âge de départ à la retraite. La réforme des retraites envisagée par Macron supprimerait la catégorie active pour tous les personnels en leur imposant d’exercer jusqu’à 64 ans, voire plus. Pour marquer notre refus de cette nouvelle mesure d’austérité, nous avons décoré les grilles et la pelouse du Conseil Départemental avec des protections urinaires usagées, jouets et biberons.

Devant la DTARS, nous avons dessiné les contours d’hommes et de femmes étendus sur le sol pour représenter les nombreux suicides des professionnel·les de santé et ceux et celles qui sont mort·es dans l’exercice de leur fonction, comme Elodie, une jeune infirmière de psychiatrie assassinée la veille par un patient. La casse des services publics de santé, menée avec la participation active des ARS, a pour conséquence la dégradation de la qualité des soins et de la sécurité sanitaire, à la fois des personnes soignées comme des soignant·es. L’austérité tue la Santé ! Et pour leur rappeler, ô combien, ils et elles ont du sang sur les mains, nous avons lancé des poches de faux sang sur leurs fenêtres.

Pour finir, nous sommes retournés au Centre Hospitalier de Blois, avec des ballons en forme de cœur, pour déclarer notre Amour à l’hôpital public. Toute la population est utilisatrice des services de santé et donc la dimension interprofessionnelle des revendications et des luttes pour la défense de notre santé publique concerne tout le monde. Elle est indissociable de nos luttes pour défendre la sécurité sociale garante de son financement. L’enjeu c’est la garantie d’accès pour tou·tes aux soins, à la prévention, à des retraites décentes. Le statut public des agent·es est le garant du service rendu à la population, à l’hôpital comme dans le médico-social et les EHPAD. La population est attachée à son système public de santé et à la sécurité sociale, dont elle attend qu’elle garantisse une solution de prise en charge de chaque difficulté de la vie, quels que soient les moyens financiers dont on dispose. Nous continuerons de défendre les principes à l’origine de la création de la sécurité sociale : « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ». C’est dans le hall, cœur de l’hôpital, que nous avons accroché nos ballons en forme de cœur avant de dissoudre la mobilisation.

 

Retraites et situation des femmes

Les organisations CGT, FSU, Solidaires et Unsa ferroviaire ont appelé à un rassemblement, le 7 mars à la veille de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes car contrairement à ce que prétend la Macronie depuis des mois, le projet de réforme des retraites par points ne fera pas des femmes les « grandes gagnantes » ! Parmi la multitude d’inexactitudes et autres mensonges prodigués par le gouvernement, ceux sur la prétendue revalorisation des retraites des femmes atteignent un paroxysme. Pour le gouvernement, être gagnante c’est :

  • perdre les annuités de cotisations pour les enfants ;
  • perdre la pension de réversion en cas de divorce ;
  • perdre la « catégorie active » et partir à 62 ans (au mieux et pas pour toutes et tous) au lieu de 57 ans ;
  • prendre en compte les temps partiels imposés, les périodes de chômage, les périodes de congés familiaux, plutôt que les 25 meilleures années ou les 6 derniers mois dans la Fonction publique.
  • Pour Macron, être gagnant ou gagnante c’est travailler plus longtemps pour gagner moins !

Voir la réforme des retraites par points de Macron sous le prisme du féminisme ce n’est pas vouloir mettre de côté les hommes en disant qu’ils ne sont pas concernés. C’est rappeler que si cette réforme est néfaste pour toutes et tous, travailleurs et travailleuses du public comme du privé, elle est encore plus défavorable aux femmes du fait des inégalités qui existent déjà. C’est ce qu’ont prouvé les réformes de 1993 lorsque le privé est passé des 10 meilleures années à 25 ans et de l’AGIRC-ARRCO qui est un système par points.

Forte de tous ces constats, la CGT porte de vraies propositions pour conquérir de nouveaux droits, gagner l’égalité femmes/hommes et lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans et hors le monde du travail.

  • Abaisser le temps de travail pour permettre aux femmes comme aux hommes de s’occuper des enfants et des tâches quotidiennes et lutter ainsi contre la charge mentale qui touche principalement les femmes.
  • Revenir à la prise en compte des meilleures années pour le calcul de la retraite.
  • Lutter contre le sous-emploi des femmes, les temps partiels et la précarité, et mettre en place un service public de la petite enfance pour permettre aux femmes de continuer à travailler.
  • Réaliser enfin l’égalité salariale pour mettre fin à une injustice flagrante mais aussi dégager les ressources nécessaires pour financer notre système de retraites.
  • Instaurer une surcotisation patronale retraite pour toutes les entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale ; une autre pour tous les temps partiels de moins de 24h de façon à garantir des droits pour les salarié·es.
  • Revaloriser les métiers dans lesquels les femmes sont concentrées.
  • Faire ratifier en France la convention de l’OIT contre les violences sexistes et sexuelles.

Si depuis plusieurs mois, un Flash mob créé par les camarades d’ATTAC et rendu célèbre par toutes les femmes, est repris dans les manifestations partout en France, c’est bien que cette contre-réforme de la retraite par points serait une véritable catastrophe pour les travailleuses. Il faut donc continuer la lutte afin de faire reculer le gouvernement et exiger l’abrogation des réformes précédentes qui déjà étaient néfastes pour le monde du travail !

L’égalité entre les femmes et les hommes dans la société et au travail est une conquête majeure que nous devons gagner. Il n’est pas question de féminisme, elle nous concerne toutes et tous. Elle doit nous permettre de transformer la société vers plus de progrès.

 

Capitalisation : liaisons dangereuses du gouvernement et de Larry flink

Par la presse nous apprenons que de nombreux gouvernements européens écoutent, idéalisent et essaient d’attirer l’attention de Larry FLINK, PDG de BlackRock, qui dans le monde de l’économie libérale semble être un « mentor » incontournable.

Le fonds d’investissement BlackRock est soupçonné de peser sur le projet de contre-réforme des retraites par points, afin d’imposer un système par capitalisation dont il profiterait.

Le président Macron (issu lui-même du système bancaire), l’a reçu à Matignon dès son élection en juin 2017. Le président a écouté et mis en application les marqueurs souhaités par BlackRock pour la France.

Il a baissé la fiscalité du capital (exonérations ++, suppression de la taxe professionnelle, de l’impôt sur la fortune, …) et a accentué les réformes sur le marché du travail (casse du code travail avec plus de flexibilité et généralisation de la précarité dans tous les secteurs), de l’assurance chômage (contrôle des demandeur·ses d’emploi et baisse des indemnisations), de la santé (casse de l’hôpital public, déremboursements des soins, etc.) et dernièrement du système des retraites français par répartition à cotisations et prestations définies afin d’obliger implicitement les générations à venir à tendre vers le système par capitalisation.

Dans une note adressée au gouvernement en juin 2019, la société BlackRock se désolait ainsi du peu d’usage des Français·es de l’épargne retraite.

Désormais, nous apprenons par un article de « Marianne » (09/01/2020) que le premier Ministre et son directeur de cabinet sont des proches de Mme Matéos (ancienne camarade de promotion à l’ENA). Cette dernière est la conseillère du vice-président de BlackRock.

Cette dernière attribue une note de 8/10 au gouvernement français avec une mention « continuez comme ça ».

Mais leurs relations les amènent à demander des affichages clairs et effectifs au gouvernement en matière de réforme du marché du travail et de faire des coupes intelligentes et durables dans les dépenses publiques avec des baisses d’impôts.

Car dès 2017, ils et elles ont pensé que « le jeu avait changé et que la France était prête à accepter des réformes positives pour son économie ». Ils et elles ont rajouté « quel soulagement que le peuple se taise enfin ! ».

Depuis la « crise » des gilets jaunes et la montée des luttes, notamment sur la contre-réforme des retraites, BlackRock ne parle plus publiquement des sujets qui fâchent mais son PDG est toujours reçu à l’Élysée.

La publication, au Journal Officiel du mercredi 1er janvier 2020, de la promotion du Nouvel an de l’Ordre de la Légion d’honneur, aura créé le premier mini-scandale de l’année. Dans la liste des noms apparaît François Cirelli, actuel patron de BlackRock France.  Jean-François Cirelli, le PDG du fonds de pension en France, connaît bien le dossier : il a piloté la réforme de 2003  (qui attaquait déjà notre système de retraites) depuis Matignon.

Cette accélération de la politique libérale vers la privatisation de secteurs publics, de casse des garanties collectives (public/privé) génère la situation que nous connaissons et provoque les exaspérations d’une grande partie de la population qui n’arrive plus à boucler les fins de mois…

Les manifestations, notamment des Rosies, qui dénoncent la collusion entre pouvoir et BlackRock ont bien raison !

Continuons la lutte afin de les arrêter dans cette logique de régression sociale généralisée !