Vivre au temps du Covid…

Un témoignage de Jean-Pierre Chopart, militant de l’Union Locale de Romorantin et président de la CFC de l’UD CGT 41.

La pandémie due au Covid-19, apparue en janvier 2020, met en exergue la fragilité actuelle de notre système de santé, sapé et miné depuis plusieurs décennies par le Gouvernement actuel et ses prédécesseurs. Elle met en pleine lumière l’incapacité de nos gouvernant·es d’assurer la santé pour tou·tes les citoyen·nes. Leurs hésitations, leur incompétence et leur apparent amateurisme devant une telle pandémie nous ont amenés à un désastre humain sur notre population (plus de 95 000 mort·es à ce jour).

En septembre 2020, comme beaucoup de personnes hélas, nous avons, moi et ma compagne, été touchés par le virus. Après avoir été opérée du cœur dans des conditions satisfaisantes, elle a été dirigée sur un centre de rééducation. C’est dans ce centre qu’elle a été testée positive au Covid-19 deux jours avant sa sortie.

Néanmoins, elle a été autorisée à rentrer au domicile sous condition d’un isolement forcé de 10 jours. Le résultat ne s’est pas fait attendre : plus d’un mois d’hôpital avec réanimation et séjours multiples dans les établissements hospitaliers du département (Romorantin / Blois / Lamotte-Beuvron).

En ce qui me concerne, testé en laboratoire et reconnu cas contact le 23 octobre 2020, le résultat m’est communiqué par mon médecin traitant le 27 octobre ; il ne me reçoit à son cabinet que le 30 octobre ! S’en est suivi un confinement de trois semaines à mon domicile.

L’antenne de l’ARS de Blois, quant à elle, s’est manifestée ce même 30 octobre, c’est-à-dire à la fin de la « septaine » nécessaire à ce moment en cas de « cas contact », en me donnant comme seul conseil : « Aérez vos pièces au minimum un quart d’heure par jour » ! Mais, à aucun moment, elle ne m’a conseillé utilement pour répondre à mes besoins vitaux nécessaires dans cette situation (seul et confiné pendant 3 semaines).

Ce serait une situation cocasse si derrière cela, il n’y avait pas de victimes. En ce qui nous concerne, ma compagne a perdu ses deux frères en un an de cette pathologie.

Les Agences Régionales de Santé (établissements de l’État) ont été créées en 2010 pour, entre autres, anticiper et gérer les crises sanitaires. Elles se contentent simplement d’égrener tous les jours un tas de chiffres accompagnés de graphiques souvent incomplets ou erronés qui plongent la population dans un climat de plus en plus anxiogène.

Nos hôpitaux et nos soignant·es, dévoués mais à bout de souffle par manque de moyens, font face à cette pandémie tous les jours depuis plus d’un an.

Malgré cette situation inquiétante, les politiques  gouvernementales continuent à fermer des services  hospitaliers et des lits dans le but de « privatiser » la Santé et faire d’hypothétiques économies.

A cette situation sanitaire s’ajoute la situation économique catastrophique générée par l’idéologie mortifère de nos dirigeant·es. Beaucoup d’entreprises locales profitent de la situation sanitaire pour réorganiser, arrêter des productions afin de les délocaliser ou supprimer des emplois, ce qui aggrave une situation déjà précaire sur notre bassin d’emplois du Romorantinais.

D’autre part, notre jeune génération, déjà sacrifiée, est précarisée, et nos libertés individuelles si durement acquises nous sont spoliées.

Les mensonges du gouvernement (d’abord sur les masques et maintenant sur les vaccins) n’augurent rien de bon pour l’avenir, et il devient urgent d’arrêter cette hécatombe sanitaire et sociale. C’est en se mobilisant davantage et chaque fois plus nombreux et nombreuses pour revendiquer notre droit à la santé et au travail, entre autres, que nous pourrons y arriver. Notre syndicat s’y emploie et s’emploiera toujours à défendre les salarié·es, les personnels soignants, les jeunes et les retraité·es qui ont tou·tes subi violemment les conséquences de l’incurie du gouvernement.

Il nous faut très rapidement nous réapproprier le droit à la santé et au travail avant qu’il ne nous reste plus que le droit de mourir !

 

Pétition unitaire – Politique de santé publique : exigeons la gratuité des masques !

Le gouvernement a décidé que le port du masque serait obligatoire dans les entreprises et services à partir du 1er septembre. De la même manière, il a décidé du port du masque obligatoire pour tous les adultes dans les écoles … Continuer la lecture

Pétition ADMR 41 : Non au « livre d’or » et aux médailles ! Les salarié·es veulent vivre et non survivre !

Les aides à domicile du Loir et Cher se mobilisent depuis des semaines pour exiger la reconnaissance du travail effectué durant la crise du Covid-19 où elles et ils ont risqué leurs vies pour assurer la continuité du service. Mardi … Continuer la lecture

ADMR : vivre, pas survivre !

Ces derniers mois beaucoup d’élu·es et tous les ministres ont découvert l’existence de gens invisibles, bien cachés dans la misère et la souffrance : les aides à domicile.

Ben oui au fait, qui s’occupe de nos vieux et vieilles seuls, isolés et fragiles aux quatre coins de notre beau département où l’on vante d’habitude nos superbes châteaux, notre réserve à pandas, la Sologne des riches enfermés dans leurs propriété et occupés à dépenser le pognon de dingue volés à leurs salarié·es français et étrangers ? Ben oui ! Qui, dès 7 heures le matin jusqu’à 21 heures, court d’un domicile à l’autre pour laver, habiller, coiffer, porter, nourrir et parler à une personne âgée bien souvent seule qui ne peut, pas plus que sa famille bien souvent, se payer une place en maison de retraite et qui attend de l’aide chaque matin, midi et soir, de l’humanité pour continuer à se dire qu’elle existe en vrai chaque jour ? Ben oui ! Ce sont beaucoup de femmes et quelques hommes qui, pour un salaire de misère et des contrats à temps partiel subi, travaillent du matin au soir et du soir au matin à aider celles et ceux qui en ont le plus besoin.

On pourrait se dire que ce métier est tellement utile socialement et humainement qu’il mérite considération, moyens matériels et humains et salaires décents.

Ben non ! En système capitaliste, le pognon c’est aux actionnaires parasites qu’il va, pas à celles et ceux qui répondent aux besoins sociaux. Ben non ! En système capitaliste, du pognon il n’y en a pas pour fournir des protections aux aides à domicile ! Leur direction leur a dit et répété : vous n’êtes pas prioritaires et les masques ça ne sert à rien ! Mais on vous aime bien quand même et, pour le SMIC, le directeur de l’ADMR leur adresse des SMS pour leur dire qu’elles sont formidables et que ce sont les risques du métier.

Depuis la création du syndicat CGT, ces travailleuses ont décidé que ça ne pouvait plus durer ! Derrière leurs représentantes CGT, les « AD » de l’ADMR ont exigé des protections et avec toute la CGT elles ont interpelé les élus et les représentants de l’État pour palier l’incurie et le mépris de leur direction.

Elles ont arraché des protections et elles savent qu’après le respect, par la lutte, elles gagneront du salaire et des droits pour VIVRE ! PAS SURVIVRE !

 

HPI : confinés, pas bâillonnés !

Comme d’autres entreprises de la métallurgie, JTEKT HPI à Blois a fait face à l’épidémie de Covid-19. Comme beaucoup de directions, celle de JTEKT, menée par les représentant·es du MEDEF local, a dans un 1er temps voulu imposer la poursuite de l’activité pour garantir les profits de l’entreprise au prix de la santé des travailleur·ses et de la population.

Le syndicat CGT de l’entreprise a d’emblée refusé toute reprise du travail en raison de l’exposition au virus, de l’impérative nécessité de limiter la circulation du virus et de réserver les protections aux activités vitales. Face à cette mobilisation syndicale, la direction s’est résolue à recourir au chômage partiel.

Cependant, l’entreprise entendait contraindre nos camarades à négocier la prise de congés payés à sa discrétion en application des dérogations accordées aux patron·nes par le gouvernement. Le rapport de force entamé par le syndicat CGT de l’entreprise a permis de garantir les droits des travailleur·ses en matière de congés payés. La direction a autoritairement et déloyalement imposé la prise de congés payés aux salarié·es pendant une période non prévue à cet effet et non négociée. La direction de JTEKT a fait la démonstration du mépris qu’elle porte aux élu·es du personnel, aux syndicats qui portent la voix des salarié·es et défendent leurs intérêts. Les camarades, soutenus par l’Union Départementale, se sont battus pour faire reculer leur direction après avoir saisi la préfecture et la DIRECCTE qui a dû intervenir.

Il ne s’agit pas ici de porter aux nues une bataille ordinaire pendant le Covid mais d’en tirer toutes les conséquences pour l’action revendicative. A savoir qu’on ne gagne que les batailles que l’on mène et cette bataille en appelle d’autres parce qu’elle démontre l’utilité du syndicalisme CGT pour la vie quotidienne des salarié·es. Elle renforce la nécessité d’un syndicalisme de lutte au plus près des salarié·es mais les batailles en cours s’avèrent rudes.

Le chantage à l’emploi qui justifierait tous les reculs sociaux selon les patron·nes impose la présence de tou·tes les camarades dans les entreprises pour construire et engager avec les  et travailleur·ses des luttes partout dans la solidarité ouvrière.