Rentrée de classe !

Comme chaque année, l’Union Départementale CGT du Loir et Cher a réuni ses syndicats en cette fin de période estivale dans le but de fixer des perspectives d’action dans le département dès la rentrée. Sur fond d’actualité peu réjouissante et de la dégradation sociale évidente (loi Macron, réforme territoriale), c’est à partir de la réalité vécue sur le terrain dans les ateliers et services que les représentants des syndicats du public comme du privé se sont exprimés sur la nécessité d’avoir une CGT rassembleuse et mobilisatrice sans compromission, exclusivement au service des intérêts des salariés et population du Loir et Cher pour le progrès social.

Au regard des menaces réelles qui pèsent sur les entreprises comme Faurecia ou Acial avec la poursuite des restructurations, l’emploi, les salaires et les conditions de travail sont demeurés les éléments majeurs du débat avec l’avis unanime de ne pas céder au fatalisme ambiant et de redonner confiance dans l’action collective.
A partir de là, il a été pointé l’exigence de se déployer, d’être au plus près des salariés dans les entreprises, de travailler à des cahiers revendicatifs pour faire converger les initiatives et les luttes sans oublier le renforcement des syndicats existants et la création de nouvelles bases.

Le besoin d’échanges entre les structures est d’autant plus indispensable dans la période que le début de l’année 2016 sera marqué par deux événements majeurs de la vie de la CGT, le 51eme congrès confédéral et celui de l’Union Départementale les 28 et 29 janvier 2016.
C’est dans le cadre de la préparation de ces événements que l’Union Départementale, en lien avec les Unions Locales, va multiplier les rencontres avec ses syndicats avec comme autre priorité, l’appel à la mobilisation de tous les salariés, privés d’emploi et retraités du Loir et Cher le 23 septembre sur la question des droits des salariés et du droit syndical puis le 8 octobre, journée interprofessionnelle à l’appel des organisations syndicales ; CGT, FSU, Solidaire, contre l’austérité, et pour la revalorisation générale des salaires, des pensions et des minima sociaux.

Autant dire qu’en cette journée du 27 août, tous les ingrédients étaient réunis pour placer la CGT du Loir et Cher à l’offensive, porteuse d’espoir, résolument tournée vers ses syndiqués et l’ensemble du salariat en tenant compte de sa diversité et de son évolution pour être comme l’affirme le slogan du prochain congrès de l’Union départementale :

La CGT : le Syndicat du progrès social et de l’émancipation de tous les salariés !

Comptoir de maroquinerie, les salarié-e-s s’organisent, luttent et gagnent !

Six mois après les élections professionnelles dans cette entreprise de confection et de maroquinerie (sous traitant des marques comme Vuitton, Hermes…) et où la CGT a recueilli plus de 80% des voix lors de ce scrutin, les nouvelles et nouveaux élu(e)s CGT se sont donnés les moyens de faire reculer le comportement arbitraire et dictatorial de leur direction.
Majoritaire au Comite d’établissement, aux Délégues du Personnel, au Comité d’Hygiène et Sécurité, au Comité Central d’Entreprise, les Délégué(e)s CGT sont bien décidés à ne pas se laisser faire.
Alors qu’il y a obligation pour l’employeur d’organiser les Négociations Annuelles Obligatoires afin de négocier les salaires, les conditions de travail, les postes de travail à créer, la formation, la réduction du temps de travail, enfin tout ce qui touche à la politique sociale et salariale dans l’entreprise, à CDM il a fallu une grève le 25 juin 2015, avec plus de 50% de personnel pendant plus de quatre heures pour que cette direction archaïque accepte de se remettre autour d une table pour écouter les très nombreuses revendications.
A ce jour rien n’est arrêté en matière d’augmentations de salaires…. et sur cette question comme sur beaucoup d’autres la lutte continue avec les salariées mobilisées afin d’obtenir de réelles avancées salariales et sociales.
Respecter la convention collective, le code du travail et mettre fin à la politique des bas salaires voila quelques revendications que les élu(e)s CGT exigent de voir aboutir rapidement.
Sur les conditions de travail et pendant la période caniculaire de juillet, c’est l’intervention des élu(e)s CGT du comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (C.H.S.C.T), avec le soutien de l’inspecteur du travail et des salariées mobilisées, que la direction a été contrainte d’aménager les horaires de travail et de distribuer des bouteilles d’eau au personnel.
Plus récemment et compte tenu de l’obstination de cette Direction butée à ne pas vouloir communiquer les documents financiers et économiques aux élu(e)s CGT du comité central d’entreprise (C.C.E), un vote unanime de cette instance a permis au C.C.E de se faire assister par un expert comptable.
L’information et la consultation régulière du personnel sur les deux sites de Montrichard et sur celui de Monthou sur Cher permettent aux salarié(e)s de donner leur avis et leurs nombreuses revendications dans cette entreprise où avant les élections c’était la loi du « travaille et tais toi ! »  .
Depuis seulement 6 mois et fort de ces expériences de luttes et mobilisations du personnel qui a trouvé dans les élu(e)s CGT des soutiens et des portes paroles de leurs revendications, la délégation CGT continue de réunir, débattre, mobiliser, syndiquer les salarié(e)s en leur expliquant que c’est LE NOMBRE DE SYNDIQUE(E)S QUI FAIT LA FORCE POUR GAGNER.
Ce sont bien les actions revendicatives concertées, organisées par le syndicat CGT, fort de son nombre de salarié(e)s syndiqué(e)s, qui permettent de nouvelles conquêtes sociales.

Construire un autre monde par les luttes revendicatives !

TAFTA : des conséquences désastreuses pour les travailleurs et les peuples.

Cette généralisation à marche forcée d’une concurrence non faussée entre les travailleurs et les pays aurait pour conséquence l’abaissement des salaires, la diminution voire la disparition de couverture de la sécurité sociale, l’accroissement de la précarité du travail et la dégradation des conditions de travail, la casse des services publics… Les inégalités sociales croissantes et les privations d’accès aux besoins fondamentaux (eau, nourriture) seraient sources de tensions, d’affrontements violents voire de guerre sur fond de misère et de délabrement social.
Le permis de produire dans une industrie agroalimentaire soumis aux logiques de libre entreprise et libre concurrence non faussée pourrait conduire à s’exonérer de toute réglementation sanitaire contraignante avec toutes les répercussions prévisibles sur la santé des populations.
De même pour toutes les industries, la liberté d’entreprendre et de concurrence pourrait abaisser les seuils de protection environnementale voire contourner ou abroger la réglementation avec des risques dramatiques pour les populations.
La propagande des grands groupes industriels et financiers internationaux très souvent relayée par les gouvernements tentent de nous faire croire qu’il n’y aurait pas d’autre alternative que se plier aux logiques d’exploitation du système capitaliste.
Pourtant malgré ce discours diffusé en permanence sur la quasi-totalité des médias à son service puisqu’ils en sont sa propriété, de plus en plus de voix s’élèvent contre cette volonté du capital d’asservir les travailleurs et les peuples à ses objectifs de suraccumulation de profits à leurs dépens.

Pour la CGT, il ne peut y avoir d’avenir pour l’humanité sans progrès social, sans démocratie, sans respect de la planète et des droits de l’Homme et sans faire passer l’intérêt général avant l’intérêt privé.

La CGT, née de la double volonté des salariés de défendre leurs intérêts immédiats et de participer à la transformation de la société, appelle l’ensemble des salariés actifs, retraités et chômeurs à s’organiser et à agir sur la base des propositions revendicatives suivantes :
– L’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grands groupes industriels et financiers de la gestion économique du pays assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général.
– La souveraineté du peuple par sa maitrise sur la monnaie, sur les grands moyens de production par la nationalisation des monopoles, des sources d’énergie, de communication, la gestion et la distribution de l’eau, des assurances et banques.
– La gestion des productions au sein des entreprises par les producteurs : les salariés.
– Un nouveau statut du travail salarié qui garantisse à chaque salarié un salaire lié à sa qualification quel que soit son poste de travail, son entreprise. C’est la qualification initiale et la qualification acquise par la formation professionnelle continue, l’ancienneté qui assurent à chacun un salaire en progression continue lié à la qualification indépendamment de l’employeur et du poste occupé.
– Une sécurité sociale professionnelle qui garantisse à chaque salarié un versement de salaire au regard de sa qualification et non pas de son poste, de son entreprise ou de sa situation d’emploi : formation, maladie, chômage…A l’exemple de la sécurité sociale, elle permettra la création d’une « caisse salaire » mutualisée financée par les richesses créées par le travail au sein des entreprises qui n’auraient plus à gérer directement le versement des salaires à leurs salariés et dont la gestion sera partagée à proportion entre patrons et salariés élus par leurs pairs.
– Une sécurité sociale unique, universelle et solidaire avec une prise en charge à 100%  et une gestion par les représentants syndicaux des assurés sociaux élus au suffrage universel.
– Une revalorisation générale des salaires, retraites, minima sociaux d’au moins 400 € par mois.
– Un niveau de salaire qui assure à chaque salarié et sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine par un SMIC à 2000 € brut mensuel.
– Un droit à la retraite dès 55 ans avec au minimum aucune retraite en dessous du SMIC et une pension au regard du salaire acquis par sa qualification.
– Une réduction du temps de travail à 32h par semaine rendue possible par les nouvelles technologies de production.

Les risques du grand marché transatlantique

La privatisation de tous les biens et services.

Cet accord d’accès au marché et au commerce des services concernera toutes les activités humaines et ses obligations engageront tous les niveaux des Etats de l’Union Européenne. Il s’appliquerait à toutes les collectivités publiques : régions, départements, communes. Les élus devront redéfinir de fond en comble leurs politiques publiques de manière à satisfaire les appétits du privé dans les secteurs qui lui échappaient encore en partie.
Sécurité des aliments, normes de toxicité, assurance-maladie, prix des médicaments, liberté du Net, protection de la vie privée, énergie, culture, droits d’auteur, ressources naturelles, éducation, formation professionnelle, équipements publics, immigration  : pas un domaine d’intérêt général qui ne passe sous les fourches caudines du libre-échange institutionnalisé. L’action politique des élus se limitera à négocier auprès des entreprises ou de leurs mandataires locaux les miettes de souveraineté qu’ils voudront bien leur consentir.

Une concurrence non contrariée par la norme sociale.

L’objectif est d’accélérer la privatisation dans tous les domaines et empêcher toute réappropriation publique d’une activité commercialisée ou privatisée tel que le prévoit l’accord général sur le commerce des services (AGCS). Sa mise en place signifierait la fin des services publics d’éducation, de santé, de transport, de l’énergie… Cette libéralisation progressive de toutes les activités de service est une soumission aux règles de concurrence qu’aucune norme sociale, sanitaire ou environnementale ne peut contrarier. Il faudrait ainsi mettre fin au code du travail nuisant à la rentabilité d’un investissement et aux limites à la pollution trop contraignantes pour l’industrie…

Une dérégulation totale au profit des multinationales.

L’ambition est de parvenir à la réalisation complète des objectifs inscrits dans les accords de l’organisation mondiale du commerce (OMC) dont la finalité est la dérégulation totale au profit du secteur privé. Les lois Macron, dite « loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques », et Rebsamen, dite loi relative au dialogue social et à l’emploi, sont tout à fait dans la ligne de l’objectif du TAFTA.
Les multinationales pourront trainer en justice les gouvernements dont l’orientation politique aurait pour effet d’amoindrir leurs profits. Les pays contrevenants pourraient être condamnés par des tribunaux arbitraux privés à de lourdes sanctions commerciales ou à verser des réparations de plusieurs millions d’euros aux plaignants pour compenser le manque à gagner induit par un droit du travail trop contraignant ou par une législation environnementale trop spoliatrice.

Non au grand marché transatlantique

De quoi s’agit-il ?

Le Grand Marché Transatlantique (GMT) nommé aussi PTCI, TTIP, APT ou TAFTA est un accord de libre-échange commercial négocié depuis 2013 par les Etats-Unis et l’Union Européenne prévoyant que les législations des deux côtés de l’Atlantique se plient aux normes du libre-échange établies par et pour les grandes entreprises européennes et américaines.
L’objectif affiché de cet accord par les négociateurs est « d’accroitre le commerce et l’investissement entre l’UE et les USA en réalisant le potentiel inexploité d’un véritable marché transatlantique, générant de nouvelles opportunités pour la création d’emplois et la croissance grâce à un accès accru aux marchés, une plus grande compatibilité de la réglementation et la définition de normes mondiales. »

Des négociations secrètes d’experts.

Négocié en catimini, il consacrerait le pouvoir des multinationales dans la création du plus grand marché du monde, avec plus de huit cents millions de consommateurs. Depuis juillet 2013, le rythme des négociations s’est intensifié entre les fonctionnaires de la Commission européenne et leurs homologues transatlantiques du ministère du commerce. Tous font l’objet d’importantes pressions de lobbies représentant des intérêts privés. Le 10e cycle de négociations sur le Partenariat transatlantique du commerce et d’investissement (TTIP) entre l’Union Européenne et les États-Unis s’est tenu à Bruxelles du 13 au 17 juillet 2015.

Vote favorable du parlement européen contre l’avis des peuples en Europe.

Auparavant, la plénière du parlement Européen a établi le 8 juillet 2015 son positionnement sur l’accord transatlantique, dans une résolution portant des lignes directrices qui ne protègent pas les citoyens, très génériques, très loin de ce que veulent les peuples. Les eurodéputés, à 436 voix pour, 241 contre et 31 abstentions, n’ont pas souhaité rejeter l’inclusion d’un mécanisme de règlement des différends Investisseurs-Etats dans l’accord futur, alors que celui-ci donnera aux entreprises étrangères le droit exclusif d’attaquer des États. Le Président Schulz s’est assuré le soutien des élus libéraux de droite et gauche et des conservateurs en proposant un compromis fait de formulations qui reviennent à accepter le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (en anglais Investor-state dispute settlement abrégé ISDS) dès lors qu’il portera un autre nom.ns

Pour un salaire émancipateur

L’action du 8 octobre 2015 ne doit pas être une nouvelle mobilisation sans lendemain se traduisant par l’unique expression de l’exaspération des travailleurs dans et hors de l’emploi.
La simple dénonciation de l’austérité ne peut ouvrir de perspectives de changements de condition et de progrès social aux salariés, aux retraités et aux chômeurs.
La mobilisation du 8 octobre porte des revendications telles que :
l’augmentation des salaires, des retraites, des pensions, des minima sociaux et du point d’indice des fonctionnaires, la relocalisation du travail stable qualifié, le renforcement de la protection sanitaire, sociale et des services publics.
Tout au long de cette année, des luttes se sont développées dans les entreprises et les services publics pour obtenir des augmentations de salaires, de pensions. Elles se sont prolongées dans la défense de notre protection sociale.
Elles se sont appuyées sur des mobilisations des salariés et démontrent tout l’enjeu politique et économique de la lutte pour un salaire répondant aux besoins des populations.
C’est un enjeu économique parce que l’activité économique productrice de richesses ne pourra redémarrer que si les populations ont la capacité monétaire de consommer pour répondre à leurs besoins.
Les politiques fondées sur le dogme capitaliste du coût du travail démontrent leur inefficacité et se traduisent par des régressions sociales insupportables. Aujourd’hui, un travailleur au SMIC a besoin d’au moins 400 euros nets supplémentaires par mois pour répondre à ses besoins fondamentaux.
L’exigence d’augmenter les salaires, les pensions et les minima sociaux est une revendication que nous devons porter à la hauteur des besoins parce qu’elle est nécessaire économiquement et traduit la convergence des luttes.
L’augmentation du salaire est un enjeu politique parce qu’elle est le produit d’un rapport de force politique de classe et non pas le résultat d’un calcul économique capitaliste.
C’est une revendication révolutionnaire parce qu’elle fait reculer la part du profit dans la création des richesses.
C’est à partir de cette revendication que nous nous libèrerons du chantage à l’emploi.
L’augmentation du salaire, et en particulier de sa part socialisée, permet de financer une protection sociale garantissant l’accès gratuit aux soins.
Le cadre interprofessionnel de l’action du 8 octobre est porteur de cette convergence mobilisatrice à la condition de rassembler le maximum de salariés, de retraités, de chômeurs pour construire des actions revendicatives offensives, radicales et constantes dans et hors de l’entreprise.