5 octobre : grève pour un autre projet de société !

La CGT, FSU, Solidaires, FO et les organisations de jeunesse ont décidé d’appeler à la grève interprofessionnelle le 5 octobre pour faire entendre la voix du monde du travail dans cette crise sanitaire pour ne plus laisser les grandes firmes et le patronat engranger de l’argent public quand les travailleur·ses continuent de subir les mauvais coups.

La crise sanitaire mondiale ne touche pas les puissant·es. La publication des résultats du 1er semestre des sociétés du CAC 40 indique que le total des bénéfices nets de 37 entreprises sur 40 s’approche des 57 milliards d’euros. Un record ! C’est 33 % de plus qu’au 1er semestre 2019.

Mais cela n’empêche pas Macron de vouloir faire payer le prix fort aux travailleur·ses.

Il a réaffirmé son intention d’aller au bout de sa réforme de l’assurance chômage, malgré la suspension par le Conseil d’État, privant des centaines de milliers de personnes d’indemnités auxquelles elles pouvaient prétendre. Alors que les OS ont été reçues par Castex, c’est via la presse et alors que Macron avait assuré « Je ne lancerai pas cette réforme tant que l’épidémie ne sera pas sous contrôle et la reprise bien assurée », qu’on apprend le ballon d’essai sur les suppressions des régimes spéciaux et mise en place de la pension minimum de 1000 € d’ici mars (recul de l’âge de départ et la mise en place du système par points après la présidentielle). Le patronat a ouvert une négociation AGIRC-ARCCO pour imposer un avenant à l’accord de 2019 (que la CGT n’a pas signé) pour faire respecter la règle du maintien d’un niveau de réserves au moins égal à 6 mois de prestation et donc une baisse de la valeur du point comme levier principal d’équilibrage.

Pour gouvernement et patronat un seul crédo : libéraliser la société et faire payer les travailleur·ses pour permettre à quelques un·es de s’enrichir toujours plus.

Le 5 octobre doit être l’occasion de porter un autre projet de société !

3 mots d’ordre à cette journée de grève à décliner dans toutes les entreprises et services : salaires, emplois, conditions et temps de travail. La CGT a un contre-projet de société pour gagner l’émancipation de toutes et tous.

Les dividendes explosent, exigeons une augmentation générale des salaires, minima sociaux et retraites, un SMIC à 2 000 € et le dégel du point d’indice dans la Fonction publique et les entreprises publiques. C’est possible en supprimant le déversement d’argent public sans contreparties aux entreprises et en gagnant une véritable égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes avec des dispositifs contraignants et des sanctions dissuasives pour les entreprises.

Affirmons que le 100 % Sécu est possible avec des propositions crédibles de financement par la hausse des points d’indice dans le privé et le public, l’arrêt immédiat des allègements et des exonérations de cotisations patronales, la suppression de la CSG et de la  CRDS.

Exigeons des emplois stables et qualifiés, des mesures de contrôle pour éviter délocalisations et fermetures d’entreprises, le droit de veto des représentant·es des salarié·es sur les plans de licenciements, des investissements massifs dans les filières industrielles ainsi que dans l’enseignement et la recherche, la conditionnalité des aides publiques aux entreprises.

Portons la réduction du temps de travail à 32h sans baisse de salaire et avec l’amélioration des conditions de travail. Travailler moins pour travailler toutes et tous est une réalité que certaines grandes entreprises et/ou pays n’hésitent plus à mettre en œuvre. En France, cela permettrait la création de 4 millions d’emplois et des milliards d’euros de cotisations sociales pour notre Sécu.

Une seule issue pour y arriver : convaincre les travailleur·ses que c’est possible par leur mobilisation ! Préparons un 5 octobre à la hauteur des enjeux

5 octobre appel unitaire – Mobilisé·es pour nos salaires, nos emplois et nos conditions de travail et d’études !

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15 juin 2021 – Défendons la Fonction Publique et ses missions !

La crise Covid-19 aura eu un aspect « positif » : elle a démontré le caractère essentiel des services publics et de leurs agent·es dans la réponse aux besoins de la population et dans le maintien de la cohésion sociale. Mais alors que … Continuer la lecture

En direct du piquet de grève…

Elles sont les grandes oubliées de la « période », ces aides à domicile qui œuvrent au quotidien pour le bien des personnes, de leurs « papys et mamies » comme elles disent.

Pour autant, face à leurs salaires de misère et à leurs conditions de vie et de travail lamentables, les salariées de l’ADMR du Loir et Cher ont décidé de relever la tête et de dénoncer haut et fort leurs conditions dignes d’un autre âge.

En grève depuis le 21 décembre dernier, Ana, la secrétaire du syndicat CGT de l’ADMR 41, nous explique la raison de leur colère (interview réalisée début mars).

« Nous sommes en grève pour être reconnues, ne plus être les invisibles. Nous voulons vivre dignement de notre travail indispensable à la société et qui nous tient à cœur. »

Quelles sont vos revendications ?

L’arrêt de la précarité et de la flexibilité organisées par des temps partiels imposés, des salaires en dessous du seuil de pauvreté et ne plus payer pour travailler. Nous exigeons des CDI à temps plein pour toutes celles qui le souhaitent, une véritable reconnaissance de notre travail pour un meilleur salaire ainsi que le paiement intégral des frais de déplacements. 

Pourquoi cette grève dure depuis neuf semaines ?

La direction nous considère avec un grand mépris depuis le début et nos deux interlocuteur·trices se renvoient la balle : ainsi le Conseil Départemental qui finance l’ADMR à hauteur de 75 % avec l’argent public refuse d’assurer ses responsabilités de financeur et de contrôle sur notre employeuse, association de loi 1901 qui sort chaque année dans ses bilans un excédent à sept chiffres. Largement de quoi améliorer l’accueil des bénéficiaires et satisfaire nos revendications. Où va cet excédent ?

Quelle issue vois-tu à ce conflit dans les semaines qui viennent, y-a-t-il déjà des avancées ?

Pour les avancées : la direction a déjà cédé sur le passage à temps plein sans le reconnaître officiellement puisqu’elle consulte déjà tout le personnel sur la question.

Notre combat et nos revendications sont légitimés par le soutien populaire et les nombreuses motions qui parviennent de tout le territoire. La balle est maintenant dans le camp de la direction nationale dont nous exigeons de réelles propositions sur nos revendications. Quant au Conseil Départemental il est soudainement disposé à nous recevoir.

Depuis cette interview, une énième réunion a eu lieu le 23 mars avec les parties concernées, la direction de l’ADMR imposant la participation de la CFTC en plus. La proposition du Conseil Départemental d’augmenter les indemnités kilométriques de 0,05 euro avec un financement à hauteur de 650 000 euros s’est heurtée à un refus net et sans appel du directeur et de la Présidente du Conseil d’Administration de l’ADMR. Il s’agit pour la direction de l’ADMR d’une posture idéologique inadmissible, d’autant plus qu’au total, Conseil Départemental et ADMR réunis, ce n’est pas moins de 1 500 000 euros qui sont mis sur la table, grâce à la lutte des grévistes qui ont obtenu également l’engagement de la direction d’augmenter des heures de temps de travail pour réduire les temps partiels imposés et la précarité. L’UD continue à apporter son soutien aux salariées en lutte.

 

8 MARS, grève féministe : toutes et tous concernés !

15h40 : manifestation à Blois devant la préfecture

Le 8 mars n’est pas la journée de La femme mais la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Ainsi, partout dans le monde, nous serons dans la rue pour gagner l’égalité entre les femmes et les hommes. En France, les dernières mobilisations des 25 novembre et celle du 8 mars 2020, avec 150 000 manifestant·es, ont été puissantes.

La crise sanitaire comporte de nombreux dangers pour les droits des femmes avec une augmentation des violences sexistes et sexuelles, des charges domestiques et familiales, de la précarité, mais aussi avec un droit à l’avortement fragilisé et des politiques publiques qui ont complètement mis de côté les questions d’égalité professionnelle.

Chaque jour à partir de 15h40, les femmes travaillent gratuitement. Cette heure symbolise le « quart en moins » de salaire. Comme chaque année, #15h40 sera un temps fort de la journée.

Aujourd’hui, les chiffres restent clairs !

De plus, depuis le début de la crise liée au Covid 19, l’utilité sociale de nombreuses professions à prédominance féminine a été mise en lumière et l’urgence de leur revalorisation est encore plus criante ! Lorsque pendant le confinement, les applaudissements aux fenêtres saluaient les salarié·es en première ligne, il s’agissait très majoritairement de femmes : les infirmières, aides-soignantes, aides à domiciles, caissières, agentes d’entretien, assistantes maternelles ou ouvrières dans l’agroalimen­taire… et aussi enseignantes, administratives…

Pourtant, les promesses de revalorisation de leur métier ont fondu comme neige au soleil : la majorité des salarié·es n’a même pas vu la couleur des primes Covid !

Pour mettre fin aux écarts de salaires et de retraites, il faut impérativement revaloriser les métiers à prédominance féminine, reconnaître les qualifications, la technicité du travail, les responsabilités et la pénibilité des métiers… et avoir la volonté politique d’appliquer « simplement » la loi qui prévoit un salaire égal pour un travail de valeur égale !

C’est ce qu’exprime la lutte en cours dans le département des aides à domicile de l’ADMR, en grève depuis plus de 2 mois pour exiger un salaire qui leur permettent de vivre et non de survivre, de meilleures conditions de travail ou encore la hausse des remboursements de frais kilométriques pour couvrir leurs véritables frais. Ou encore les AESH chargés de la maternelle au BTS de l’accompagnement des élèves en situation de handicap qui revendiquent une formation qualifiante, un véritable statut, une revalorisation salariale et une reconnaissance dans leur fonction.

80 % des salarié·es à temps partiel sont des femmes, avec des salaires souvent en dessous du seuil de pauvreté et une flexibilité maximum (travail le soir, le dimanche, horaires variables, amplitudes horaires énormes…).

Toutes ces discriminations pèsent sur l’ensemble des salarié·es. Lorsqu’une femme est discriminée, harcelée, méprisée sur son lieu de travail, c’est l’ensemble du monde du travail qui en est victime. C’est pourquoi la lutte pour l’égalité femme-homme fera émerger des droits nouveaux pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs.

Il faut instaurer :

  • un droit automatique au passage à temps plein ;
  • une surcotisation patronale retraite sur les emplois à temps partiel ;
  • une majoration de toutes les heures complémentaires à 25 % et 50 % ;
  • une rémunération des temps de trajet entre deux emplois.

Plus largement nos organisations revendiquent :

  • Une augmentation générale des salaires et des pensions.
  • Des mesures ambitieuses, urgentes et financées pour mettre fin aux inégalités concernant les déroulements de carrière la Fonction publique.
  • L’ouverture de véritables négociations sur la revalorisation des métiers à prédominance féminine : « un salaire égal pour un travail de valeur égale ».
  • Des créations d’emplois pour les services publics et un plan de titularisation.
  • Une protection fonctionnelle renforcée pour toutes les victimes de violences sexuelles, sexistes, et la sanction réelle des agresseurs, ainsi que la prise en compte des violences à l’encontre de l’exercice des droits syndicaux détectées sur le lieu de travail.
  • La ratification de la convention 190 dans le droit français ouvrant de nouveaux droits pour mieux protéger les femmes contre les violences sexistes et sexuelles au travail.

Nos organisations appellent toutes et tous les salarié·es, retraité·es, privé·es d’emploi et les jeunes à participer à la journée d’action du 8 mars 2021, y compris par la grève ou des débrayages, et à manifester le lundi 8 mars à 15h40 à Blois devant la préfecture.

Blois, le 25 février 2021