Attaques du monde du travail : organisons la riposte !

Sans surprise, il n’y aura pas eu de trêve estivale 2016 de la part du gouvernement et du patronat contre le monde du travail. Après la promulgation de loi El Khomri en août, sans aucun accord ni de la représentation nationale ni des salariés dont les deux tiers y restent opposés, la ministre du travail a entériné le licenciement du délégué CGT d’Air France, contre l’avis de l’Inspection du Travail, par pur esprit revanchard contre la CGT. La répression se multiplie de façon exponentielle contre les syndicalistes, notamment de notre organisation, comme le montre l’arrestation de deux dockers du Havre suite à la manifestation parisienne du 14 juin. Ou encore les nombreuses actions en justice qui fleurissent depuis le printemps contre les opposants à la loi travail. Le gouvernement fait ainsi pression pour mettre à mal toutes protestations contre sa politique antisociale et tente d’entraver toutes velléités de révolte.

Dans le même temps, sans attendre la mise en œuvre de la loi travail, le patronat renforce ses attaques contre les droits des travailleurs et leurs conditions de travail. Dans le Loir et Cher, après la fermeture de Germanaud, ce sont désormais les salariés de Philips à Lamotte Beuvron et de Delphi à Blois qui sont en butte, avec l’âpre appât du gain des actionnaires. Pour les premiers, le projet de fermeture de l’usine a été annoncé pour juin 2017 alors que la filière Philips Light engrange 71 millions de bénéfices nets pour le premier semestre 2016. Ce sont ainsi plus de 80 salariés qui vont devoir lutter pour conserver leur emploi. Pour les seconds, l’entreprise cherche à mettre en œuvre un nouvel accord compétitivité en leur imposant une modification du temps de travail (RTT, congés payés, etc.) contre une hypothétique diversification de la production par le développement d’injection essence.

Les personnels de la fonction publique  ne sont pas plus épargnés par le gouvernement lequel, incité très fortement par l’Union Européenne, accumule les réformes qui renforcent l’autonomie des établissements créant ainsi des inégalités entre les territoires et réduisant les services rendus à la population, toujours au nom de la rentabilité et de la réduction de la dette publique. C’est le cas avec l’emblématique réforme du collège qui se met en place en cette rentrée sans l’accord de la majorité des personnels. Ou encore de la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire auxquels est obligé d’adhérer chaque établissement, perdant ainsi sa liberté de choix en matière de politique de santé.

Les raisons sont donc nombreuses de continuer à se mobiliser pour construire immédiatement le rapport de force nécessaire pour inverser les choix politiques du gouvernement asservi à l’Union Européenne et au MEDEF qui détruisent les garanties collectives et les droits individuels. C’est par la construction de luttes sur les lieux de travail et de vie, l’élaboration de revendications claires en termes de hausse des salaires, retraites et minima sociaux, d’amélioration des conditions de travail, de réduction du temps de travail, en lien avec les besoins réels des populations, d’une réponse forte des salariés aux attaques contre les syndicalistes défenseurs du monde du travail, qu’il sera possible d’imposer notre vision de progrès social et de changement de société. Face à l’individualisme dans lequel veulent nous enfermer les tenants du capitalisme, nous devons opposer notre volonté collective pour gagner la satisfaction des revendications.

L’UD CGT de Loir et Cher a d’ores et déjà commencé à relancer ce mouvement en appelant, avec FO, la FSU et Solidaires, à faire grève et à manifester le 15 septembre pour exiger le retrait de la loi El Khomri et plus largement du triptyque lois Macron-Rebsamen-El Khomri, fossoyeurs du code du travail (à noter que le seul à avoir regretté le départ d’Emmanuel Macron est Pierre Gattaz : belle preuve qu’il était loin d’être au service des salariés !). Elle propose à l’ensemble de ses syndicats de continuer à mener la bataille dans tous les lieux de travail, en apposant partout  l’affiche « Pas de loi travail dans ma boite » pour aller au débat avec les salariés et mettre tout en œuvre pour empêcher l’application des décrets qui vont être promulgués.

Elle appelait aussi à se mobiliser le 27 septembre pour la relaxe et la réintégration des salariés d’Air France et plus largement pour exiger l’arrêt de toutes les actions entreprises contre les syndicalistes qui défendent leur outil de travail et les droits des salariés, lors d’un barbecue revendicatif devant le tribunal de Blois.

Et elle organise un départ en bus pour Amiens, avec le collectif droits et libertés du Loir & Cher, pour aller soutenir les 8 de Goodyear, le 19 octobre.

Avec les retraités, elle s’est mobilisée pour la hausse des retraites et l’arrêt de la casse de la protection sociale  le 29 septembre.

C’est bien toutes et tous ensemble, massivement, qu’il nous faudra batailler pour conserver nos conquis sociaux, obtenus de haute lutte par le monde du travail et l’action syndicale et obtenir de nouveaux acquis émancipateurs.

 

Intervention de l’UD CGT Loir et Cher aux manifestations du 15 septembre 2016

Bienvenue à toutes et à tous à cette première journée de grève et manifestation, après les congés, dans le cadre de la poursuite de la mobilisation pour l’abrogation de la loi travail et la conquête de droits nouveaux pour les … Continuer la lecture

15 septembre : journée de grève pour l’abrogation de la loi El Khomri

Les organisations syndicales CGT – FO – FSU – Solidaires de Loir & Cher appellent les salariés à débattre, à décider des revendications et à se mettre en grève, à débrayer, etc. puis à manifester avec les retraités, les privés … Continuer la lecture

Abrogation de la loi «Travail » en septembre, on continue !

Dès maintenant, la CGT appelle les salariés à débattre sur chaque lieu de travail, des revendications à porter en terme de salaire, de développement de l’emploi, d’amélioration des conditions de travail, de réduction du temps de travail en lien avec … Continuer la lecture

1er mai : journée internationale de lutte

cgt-1mai2016Cette année encore le 1er mai, journée internationale de lutte pour le progrès social, la paix et la solidarité, a été l’occasion de dénoncer les attaques brutales menées contre le monde du travail par le gouvernement et le MEDEF. Dans la poursuite des multiples mobilisations contre la loi El Khomri, les salariés, retraités, privés d’emploi et jeunes ont une nouvelle fois exprimé leur opposition farouche au démantèlement du Code du travail et des acquis sociaux orchestré depuis des années par les tenants du libéralisme.

Si les attaques sont diverses (inversion de la hiérarchie des normes, mise à mal de la médecine du travail, remise en cause du statut de la fonction publique, individualisation des contrats de travail et des rémunérations, etc.) et se font par « petits bouts », elles participent d’une philosophie commune : libéraliser l’économie, rendre les patrons tous puissants, rentabiliser les services publics pour les rendre compétitifs et concurrentiels.

« Ca va mieux » nous serine le Président… Mais les salariés sont loin de tenir le même discours. Salaires et retraites en berne, hausse de la précarité, dégradation des conditions de travail, licenciements à tout-va comme à Phillips, Faurécia, Germanaud…

Telle est la réalité vécue par les travailleurs.

Au niveau international, la solidarité des peuples est tout aussi nécessaire. En effet, l’afflux de réfugiés que connait l’Europe depuis un an, que les média oublient bien vite dès lors qu’il n’y a plus de sensationnel, est la conséquence des politiques guerrières menées depuis des années par les pays occidentaux pour asseoir le pouvoir des grands groupes industriels dans le monde. Au prétexte de maintenir la paix, d’aider les mouvements démocratiques, les pays occidentaux poursuivent leurs actions belliqueuses à visée impérialiste pour soutenir les firmes internationales et leurs politiques libérales. Ainsi ces réfugiés sont autant des réfugiés de guerre que des réfugiés économiques et écologiques qui fuient des conditions de vie misérables induites par le capitalisme. Partout ces politiques, conjuguées à l’austérité, renforcent la montée des partis fascistes, dont le Front national, et les idées xénophobes et populistes.

Le 1er mai, lors des rassemblements et des 3 fêtes organisées à Romorantin, Vendôme et Blois, aura été le moment de lier festif et revendicatif. A cette occasion, la CGT a rappelé haut et fort ses valeurs de solidarité entre les travailleurs, de paix et de coopération entre les peuples, de lutte contre les discriminations, de volonté de transformation de la société. Elle y a ainsi porté ses revendications de lutte contre la casse de l’emploi,  d’augmentation des salaires, retraites et minima sociaux, de hausse de la protection sociale, de baisse du temps de travail.

 

Terroristes ou « faiseurs » de droits ?

conges-payes-1936-cgtBlocage, preneurs d’otages, voyous, terroristes, casseurs, manque de solidarité… Que n’a-t-on entendu ou lu ces dernières semaines sur les militants CGT, en première ligne de ceux qui luttent contre la loi El Khomri. Qu’il est aisé aujourd’hui pour le gouvernement, le MEDEF, la CFDT et les média à leur solde de véhiculer de tels propos en menaçant d’interdire les manifestations qui mettent à mal la crédibilité du gouvernement… Et d’essayer de faire oublier bien vite aux salariés le rôle de la CGT dans la conquête de droits sociaux, la résistance, la mise en place du CNR et ainsi discréditer le mouvement social.

La CGT ennemie de la société ? Mais qui aujourd’hui serait prêt à renoncer aux congés payés, à la retraite, à la sécurité sociale, au salaire minimum, aux indemnités chômage, à la protection, déjà mise à mal, du Code du travail ? Qui voudrait que les hôpitaux, les écoles, les services de l’Etat, etc. soient payants et réservés, ainsi, à une seule partie minoritaire de la population ? Tous ces acquis issus de luttes victorieuses du mouvement social où la CGT a eu une place prépondérante. Qui est prêt à mettre en concurrence les salariés du privé et ceux du public, à rompre leur solidarité pour les empêcher de manifester ensemble pour la satisfaction de leurs revendications ? Si ce n’est les tenants du capitalisme qui détournent les richesses produites par les salariés à leur profit.

La CGT ne serait qu’un syndicat réactionnaire et minoritaire qui ne servirait à rien ? Mais quel parti ou syndicat patronal peut aujourd’hui se prévaloir de plus de 650 000 adhérents ? Ou d’être en accord avec plus de 70% de la population (comme sur le refus de la loi El Khomri) ?

Par les actions de grève dans les entreprises et les services, la CGT bloque le pays ? Mais si on y réfléchit bien, est-ce les salariés ou l’économie de marché qui sont bloqués ? Le patronat et le gouvernement pleurent sur le sort des salariés qui ne peuvent aller travailler. Mais ne vous-y trompez pas : ce sur quoi ils pleurent c’est la perte des richesses qu’ils ne pourront pas récupérer. Ils redécouvrent à l’occasion de ces actions massives dans les centres pétroliers, l’énergie, les transports …, que ce sont les salariés qui sont producteurs de richesse. Et que lorsque le travail cesse, les profits qu’ils engrangent s’amenuisent.

L’ensemble de ces réactions démontrent bien que la lutte de classe et de masse est toujours d’actualité, quoiqu’en disent les libéraux qui voudraient nous faire croire que les salariés ont des intérêts communs avec les patrons pour le bien de l’Entreprise. Que nous devons continuer à mener la bataille des idées pour que toujours plus de salariés nous rejoignent au sein de la CGT pour être, dans les semaines à venir, toujours plus nombreuses et nombreux en grève et dans la rue pour dire non à la casse du Code du travail et à la loi El Khomri !