Mobilisations à la Poste !

Les attaques contre le service public postal se multiplient dans notre département tant au courrier (distribution) qu’au réseau (accueil aux guichets).

La direction met en place des réorganisations au nom de la rentabilité et de la productivité pour pallier, selon elle, la baisse de trafic du courrier. Au prétexte de faire des économies d’échelle sur la location des bâtiments et des véhicules, elle tente de développer les « tournées sacoche ». La réalité, c’est la division du travail et la dégradation des conditions de travail des personnels : les salarié·es en inaptitude sont cantonnés au tri, quand d’autres ne font plus que de la distribution et voient leur tournée et donc leur temps de travail rallongés (avec en plus la perte d’une partie de repos de cycle).

Au réseau, les réorganisations vont s’effectuer dans tout le département. Elles se traduisent par la fermeture de tous les bureaux de poste le lundi (hormis les « bureaux centres » qui voient leurs plages horaires augmenter sans personnel en plus). Au nom de la concurrence libre et non faussée, il ne faudrait pas que la Banque Postale soit ouverte quand les autres banques ne le sont pas !! Quid du service public ?

La CGT dénonce depuis toujours le démantèlement du service public postal. Il se fait au mépris du personnel et de la population. La Poste élabore volontairement toutes les conditions pour faire baisser la fréquentation des bureaux et justifier les réductions d’horaires conduisant à la fermeture. Le dernier exemple en date est celui de Mont-près-Chambord, qui est menacé de fermer tous les après-midis en plus du lundi. Un comité de défense s’est mis en place avec 2200 signatures sur la pétition dénonçant cette fermeture partielle car rien ne la justifie. En effet la fréquentation reste stable. Si cette réorganisation devait aboutir, elle aurait un impact sur l’ensemble des bureaux du secteur (en 1er lieu celui de St Gervais) tant pour la population que pour les salarié·es.

La FAPT CGT défend l’idée d’un service public postal de proximité qui crée du lien social et n’est pas assujetti à l’idée de rentabilité. C’est pourquoi elle appelle à soutenir toutes les actions qui auront lieu pour défendre l’ouverture des bureaux.

 

De la naissance à la reconnaissance

Le 1er février 2019, avait lieu les élections professionnelles chez SMEA GEP, situé à la Chaussée St Victor, une entreprise de la filiale d’Alliance Automotive Group.

Ce groupe est implanté en Europe et intervient sur le marché de la pièce automobile. Depuis plus de 2 ans, la section syndicale de la SMEA GEP lutte pour réduire le diktat patronal et tente d’imposer les bases de la démocratie sociale pour faire respecter les droits individuels et collectifs des salarié·es et le droit syndical. Le 14 juillet 2018, une mobilisation devant l’entreprise, à l’initiative de la CGT, avait lieu pour défendre deux salariés victimes d’intimidations, puisque la société avait décidé de les licencier et qu’il a fallu une mobilisation de toutes et tous pour faire reculer la direction.

C’est sur ces bases que s’est développée la section syndicale et que notre camarade Rodolphe, délégué du personnel, a pu créer et emmener une liste CGT lors des élections au Comité Social et Économique (CSE) du 1er février 2019.

La détermination de notre camarade avec les salarié·es de SMEA GEP a permis de faire grandir le rôle que tiendra désormais la CGT dans l’entreprise. Sur un collège ouvrier·e/salarié·e de 60 votant·es, la CGT a obtenu 27 voix et 2 élu·es sur 4 au CSE et pour la première fois une femme est élue dans l’entreprise et sur la liste CGT. Il faut saluer le travail mené par les camarades pour faire reconnaître la nécessité d’un syndicat de lutte dans l’entreprise et les travailleur·ses pour leur clairvoyance. Il faut aussi faire le lien entre les résistances aux attaques patronales et les batailles menées par la CGT dans l’entreprise et ses résultats aux élections.

Si la CGT fait une entrée fracassante au CSE de SMEA GEP, la CFDT est majoritaire dans l’entreprise.

C’est en faisant le lien entre les besoins et les revendications exprimées par les salarié·es et la construction des luttes au sein de l’entreprise, notamment sur la question des salaires, que nous obtiendrons des victoires.

C’est bien dans la lutte que se construit le syndicat !

 

A CDM l’action syndicale sous le contrôle des salarié·es

Pour les salarié·es de CDM à Montrichard, l’année 2018 a été marquée par le départ de la famille Gaillard et par le rachat de l’entreprise par le groupe ABRISS.

Durant des années de luttes, les travailleur·ses de CDM se sont élevés contre l’arbitraire de la famille Gaillard propriétaire de l’entreprise. Malgré les intimidations, les pressions, les entraves et les discriminations, les salarié·es ont créé leur syndicat CGT pour porter leur voix et défendre collectivement leurs intérêts de classe.

Aussi depuis la création du syndicat, la pratique syndicale mise en œuvre par les camarades a consisté à placer leurs actions sous le contrôle des salarié·es dans le cadre d’assemblées générales régulières des travailleur·ses et en échangeant directement dans les ateliers sur les postes de travail. Ces assemblées générales ont permis aux salarié·es de prendre leur avenir en main en construisant ensemble leurs revendications pour décider démocratiquement des actions collectives proposées par la CGT.

Face à la résistance et aux actions collectives, l’employeur a tenté de punir, d’isoler et discriminer les représentant·es syndicaux : c’est le fonctionnement collectif et la reconnaissance de l’engagement syndical pour la défense des intérêts des salarié·es qui ont conduit aux victoires aux élections professionnelles.

Les batailles engagées ont permis notamment la condamnation de l’employeur par le tribunal correctionnel de Blois pour entrave au fonctionnement du CHSCT c’est-à-dire aux droits des salarié·es de faire entendre leurs voix et d’imposer le respect de leur santé physique et morale.

De nombreux salarié·es ont pu compter sur le syndicat CGT pour obtenir le respect des contrats de travail, des conventions collectives et du code du travail par un employeur délinquant social récidiviste : paiement des salaires, des compléments en cas de maladie, des heures de travail, la non mise en place généralisée des 2×8, soutien des salarié·es dans leurs actions en reconnaissance de maladies professionnelles, etc.

Enfin, l’exercice des prérogatives économiques du comité d’entreprise par les élu·es CGT a permis d’alerter les salariés et les services de l’État sur la gestion catastrophique de l’entreprise par les propriétaires qui n’avaient qu’un objectif : se gaver sur le dos des salarié·es en les maltraitant au point de nuire gravement à leur santé physique, morale et à la qualité des productions.

Les interventions du syndicat CGT avec l’aide de l’Union Locale de Blois, de l’Union Départementale et le soutien de la Fédération CGT du secteur professionnel auprès de la DIRECCTE, du Préfet ont permis le rachat de l’entreprise par la société ABRISS dans le cadre d’un projet industriel garantissant les emplois des travailleur·ses à moyen terme.

Les salarié·es et leur syndicat CGT ne sont pas dupes, c’est parce que les travailleur·ses ont démontré leurs savoirs faire, leur engagement et leurs qualifications que l’entreprise est demeurée viable pour un repreneur qui a mesuré les richesses créées par les salarié·es pour le compte de VUITTON.

Grâce aux luttes victorieuses des travailleur·ses, CDM a retrouvé un avenir parce que les salarié·es ont démontré qu’ils et elles sont les seuls producteur·trices de richesses dans l’entreprise.

Nous savons tous que les intérêts des salarié·es ne sont pas ceux des patron·nes comme VUITTON et consorts. Les combats à mener par les salarié·es avec leur syndicat CGT sont donc nombreux :

  • bataille pour obtenir des droits au service des salarié·es dans le cadre du nouveau CSE,
  • égalité de traitement et augmentation des salaires,
  • reconnaissance des qualifications,
  • organisation du travail, sécurité et conditions de travail.

 

Grève à Chémery pour les salaires

Depuis début décembre 2018, des revendications communes à tous les stockages de France de STORENGY ont été remontées à la direction. Celle-ci, restant sourde aux demandes des salarié·es, un mouvement de grève par actions ponctuelles a eu lieu.

Devant une direction muette, n’ayant pas voulu recevoir les représentant·es CGT et une lassitude pour le personnel de faire des actions sans résultats, la grogne est montée d’un cran. En assemblée générale, les agent·es ont décidé le 14 janvier dernier de durcir le mouvement en se mettant en grève illimitée jusqu’à obtention de réponses aux revendications.

Les revendications principales étant convergentes avec celles des gilets jaunes et donc toujours d’actualité, le mouvement était plus que légitime.

Différents modes de mouvements et d’actions se sont mis en place sur tous les stockages de gaz afin d’exercer une pression maximum sur la direction.

Par exemple, sur le stockage de Chémery, une action de grève a débuté le 25 janvier sous la forme suivante : piquet de grève devant le site 24h/24, week-end inclus et cela afin d’interdire l’accès au site des sous-traitants et des camions qui transportent les effluents du site vers les industries qui retraitent nos déchets.

Devant l’ampleur du mouvement, la direction a enfin daigné recevoir les représentants CGT, le 29 janvier.

Suite à cela, la direction a accepté les revendications suivantes :

  • remplacement d’une partie de la prime de site (prime qui englobe une partie fixe correspondant à une indemnité de travail sur les sites SEVESO 2 et 3, et une partie variable qui est une indemnité de frais kilométrique pour venir travailler). En ce sens, la proposition était de remplacer la partie fixe de cette prime en NR donc en salaire et non plus en prime. La seconde partie dite « variable », est augmentée de 10 % afin de compenser la hausse des carburants ;
  • mise en place la RPCE-M promise depuis 2017 (rémunération de la performance collège exécution/maitrise) prime en moyenne de 650 € ;
  • que les postes vacants soient pourvus dès le premier trimestre 2019 et 22 publications de postes en doublon pour anticiper les futurs départs en inactivité ;
  • augmentation des salaires de 60 à 120 € (selon les salaires) supplémentaire par rapport à celles qui étaient prévues.

Le mouvement a pris fin le 29 janvier avec ces avancées non négligeables.

 

Prendre, enfin, leurs affaires en main

Depuis 1874 l’entreprise Thiolat est enracinée dans le paysage industriel blésois. Elle emploie 120 salarié·es. Aucun syndicat n’avait était implanté depuis la création de l’entreprise.

Au cours de l’année 2017, des discussions et des rencontres entre travailleur·ses ont eu lieu. Elles résultent du fait d’un constat commun sur leurs conditions de travail, sur l’absence d’écoute de la direction et aucune reconnaissance de leurs savoir-faire…

À la fin de la même année, la décision est prise : la création du syndicat CGT THIOLAT est actée. L’année 2018 est une année de constitution et de formation du syndicat, tout en gardant en ligne de mire les élections professionnelles de fin d’année afin d’être reconnus comme syndicat représentatif.

La direction de l’entreprise s’étant appuyée sur les ordonnances Macron, a prorogé le mandat des élus et reporté les élections au mois de février 2019.

Entre-temps, l’entreprise est rachetée par un groupe de plasturgie.

Le syndicat, avec l’appui de camarades de la CGT de l’Union Départementale et de l’Union Locale de Blois, a mené campagne pour le Comité Social et Économique

Une campagne sincère et tournée vers les travailleur·ses.

Le 7 février, dès le premier tour des élections, le syndicat remporte la totalité des sièges dans le collège ouvrier·e/salarié·e.

Après la création du syndicat un an et demi plus tôt, voici une nouvelle victoire puisque le syndicat CGT Thiolat Packaging devient représentatif avec l’appui des travailleur·ses.

Cela permet de construire avec elles et eux, d’autres vecteurs de luttes, notamment pour l’augmentation des salaires.

Les travailleur·ses, par cette confiance apportée à la CGT ont décidé de prendre enfin leurs affaires en main, ils ont décidé de faire entendre leurs voix.

 

Pour vivre et travailler dignement en Loir et Cher

Mardi 5 mars avait lieu à Romorantin un débat public organisé par l’Union Locale CGT. Une quarantaine de personnes ont débattu pendant environ 2 heures sur les thèmes présentés par le secrétaire général Régis Barboux :

  • augmenter les salaires, une nécessité,
  • réimplanter des industries dans le Romorantinais, et plus largement en Région Centre Val de Loire, un enjeu de survie du territoire pour ses habitants,
  • reconquérir des services publics de proximité pour la réponse aux besoins des populations.

Les 1ers intervenants font un état des lieux des reculs des conquis sociaux découlant de 40 années d’exploitation capitaliste.

Déclassement des services publics, éloignement et disparition des lieux de vie des populations, les travailleur·ses prennent en pleine face les reculs sociaux, au profit d’un transfert au secteur privé lucratif, au bénéfice des plus riches.

Le débat s’inscrit pleinement dans l’actualité. Le processus de privatisation des services publics s’accélère en 2019 dans l’hôpital, l’éducation et les finances publiques avec des coupes massives dans les effectifs, la fermeture de nombreux services et la remise en cause du statut de la Fonction Publique.

Depuis 40 ans, les politiques territoriales d’aides publiques ont conduit à déverser des sommes astronomiques aux grands groupes industriels, qui ont tous délocalisé leur activité.

Au fil du débat, les constats s’amoncellent pour laisser place à plusieurs réflexions :

  • rentabilité financière et développement des services publics sont antinomiques.
  • L’augmentation générale des salaires est une priorité absolue dans une période où la majorité des travailleur·ses ne vit pas avec son salaire.
  • Remettre notre modèle de Protection Sociale universel  et solidaire financé par la cotisation sociale au cœur des revendications.

Ces dernières ne manquent pas et elles se sont exprimées largement au cours des échanges.

Il a aussi été question dans la 2nde partie du débat de la stratégie à mettre en œuvre pour reconquérir le progrès social. Les protagonistes s’accordent sur la nécessité de valoriser les luttes en cours dans de multiples secteurs afin qu’elles nourrissent les ambitions de luttes pour faire grandir le rapport de force indispensable pour la satisfaction des revendications du monde du travail.

Des témoignages ont illustré les grèves locales pour des augmentations de salaires à Chémery, Delphi, Carambar, EDF.

Les participant·es ont souligné l’importance d’additionner  toutes les forces progressistes quelles que soient leurs divergences pour les rassembler dans les luttes. Le débat s’est conclu en donnant rendez-vous au plus grand nombre dans les journées de mobilisations à venir.