Halte à la banalisation du racisme !
Le climat actuel dénote d’une préoccupante banalisation de la parole raciste et discriminatoire, terreau du Front National. En témoigne, dernièrement, l’accueil à Angers de Christiane Taubira par un rassemblement de la « Manif pour tous », qui refuse toujours le mariage homosexuel, où des enfants instrumentalisés attendaient la ministre au cri de « la guenon viens prendre ta banane ». Manifestation qui n’a suscité qu’une réprobation bien tardive et étrangement mesurée de la classe politique.
Mais le pouvoir en place n’est pas pour rien dans cette montée inquiétante du racisme. En effet, les propos de Manuel Valls qui assène que la remise en cause du regroupement familial n’est « pas une question taboue » ou que les Roms, dans leur grande majorité, ne sont pas intégrables « pour des raisons culturelles ou parce qu’ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution », il encourage la parole raciste. En maintenant la politique d’expulsion des étrangers sans papiers, y compris les enfants comme Khatchik et Léonarda, il renforce l’idée que certaines personnes n’ont pas droit de cité en France. Lorsque François Hollande, dans un discours visant à justifier lesdites expulsions d’élèves, décrète que « sans respect de la loi, il n’y a pas de politique de l’immigration, il n’y a pas de politique de la sécurité », il commet une double faute. D’une part, il ajoute sa pierre à l’amalgame immigration-insécurité. D’autre part, il feint d’oublier que la loi qu’il entend faire respecter avec fermeté, c’est l’arsenal des lois anti-immigrés héritées de Sarkozy et Guéant et restées intactes. Comme dans le domaine socio-économique, le gouvernement ne fait que poursuivre la politique du précédent quinquennat, oubliant bien facilement ses anciens combats aux côtés des salariés.
Pour la CGT, la loi sur l’immigration doit changer.
Elle doit permettre de régulariser les jeunes en formation et leur famille. C’est une question de justice sociale et de droits fondamentaux, ce que semble occulter le gouvernement « socialiste ». De même, ce dernier doit stopper les démantèlements des camps de Roms, s’il n’est pas capable d’appliquer le pendant de cette mesure, c’est-à-dire leur trouver une solution de relogement. Exemple à Lille où 120 Roms, dont 50 enfants et nourrissons, ont été accueillis à la Bourse du Travail, dans des conditions des plus précaires suite à une honteuse expulsion sans solution de logement du parking P4 de l’Université de Villeneuve d’Ascq.
Pour la CGT, droit à la dignité humaine, droits de l’enfant, interdiction des discriminations, droit à la santé et à l’éducation ne peuvent être bafoués au regard d’intérêts politiques !