Alors qu’en 2010, la France était dans la zone euro, le pays qui avait le moins souffert de la crise grâce à son système de protection sociale en contribuant de façon déterminante à éviter que la zone euro ne s’effondre, ce pacte avec le diable capitaliste nous conduit tout droit vers la fragilisation de la société et de la population française tout comme en Grèce, en Espagne et au Portugal.
Pour l’OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Économiques), la croissance aurait pu reprendre en France pour les deux prochaines années. Mais ce redémarrage est contrarié par cette politique d’austérité qui, selon l’organisme, coûtera 0,9 point de croissance en 2014 et 0,7 point en 2015.
Après 6 années de crise, c’est le plus lent redémarrage économique de ces quarante dernières années. Il aura fallu six années au PIB pour renouer avec les niveaux de 2008. Ce sont donc bien ces politiques d’austérité a un niveau inégalé depuis l’après-guerre qui sont en cause avec presque 5 points de PIB perdus, en cumul de 2010 à 2013.
Capitalisme et coût du travail
Il s’agit d’une volonté délibérément politique, de la part de nos gouvernants actuels, dans la même idéologie sans faille de celle conduite depuis des décennies d’asseoir définitivement le système capitaliste comme la seule issue possible en Europe comme dans le monde au service essentiellement d’une minorité de décideurs les plus riches.
Elle se traduit en France par cette escroquerie idéologique du patronat autour du « coût du travail » relayée par nos gouvernants par le seul slogan « compétitivité des entreprises » qui fait de Hollande le président des entreprises qui renie sans état d’âme les citoyens qui l’ont élu sur des promesses tout autre du candidat.
Cette situation n’est pas sans nourrir, parmi la population, un rejet du politique et principalement parmi celles et ceux dont les besoins sont les plus urgents et qui ne voient rien venir si ce n’est des mesures qui les enfoncent de jour en jour un peu plus dans la misère.
Faut-il s’étonner que ces populations se tournent aujourd’hui vers le populisme d’extrême droite promotionné et légitimé depuis les années 81 par la sociale démocratie en France comme en Europe ?
Destruction de la protection sociale
Systématiquement, ce sont les budgets sociaux qui subissent des coupes incessantes et contribuent petit à petit à l’éclatement de nos services publics à la française qui nous sont pourtant tant enviés de par le monde.
Notre sécurité sociale et ces principes fondateurs sont menacés par la remise en cause systématique du salaire socialisé, de la cotisation sociale garante de la solidarité nationale.
Alors que le rôle amortisseur de notre système de protection sociale fait encore ses preuves dans cette période au regard des autres pays Européens frappés par l’austérité capitaliste, alors qu’il devrait être renforcé comme un rempart indispensable à notre société et même développé en exemple au-delà de nos frontières, il est au contraire directement attaqué par des choix politiques au service exclusif du capital.
La pauvreté augmente
Ces politiques induisent déjà des conséquences sans précédent sur la vie et le quotidien des salariés, privés d’emploi et retraités de notre pays. Cela se traduit par une dégradation sociale sans précédent qui touche en premier lieu les plus fragiles et les plus démunis.
Nombreuses sont les associations qui alertent sur l’accès aux soins, nombreuses sont celles aussi qui réclament plus de moyens pour distribuer de la nourriture, des vêtements, un logement aux familles frappées par la misère.
Ces associations caritatives sont le « bébé » de la sociale démocratie pour pallier au désengagement de l’Etat et du patronat de leur rôle social et assurer un service vital a minima pour maintenir un semblant de paix sociale.
Mais au train où vont les mesures antisociales, tout vole en éclat tant sur le plan national que territorial.
En Loir et Cher, les 11 milliards d’économie prévus nationalement sur les collectivités territoriales de sont déjà traduites dans les faits puisque l’assemblée départementale du Conseil général a décidé d’amputer les budgets de fonctionnement de plus de 7 millions d’euros et d’investissement de plus de 5 millions.
La fonction publique territoriale se trouve aux prises de restructurations et de démantèlements de service qui vont avoir des impacts directs sur la vie des populations et les réponses immédiates à leur besoins en fonction de leur situation sociale ou géographique.
Ces choix sont inacceptables et scandaleux car ils contribuent avec la politique scélérate d’austérité nationale à creuser les inégalités, et à accentuer l’exclusion et la misère.
Mais rien n’est inéluctable, le mécontentement des salariés, privés d’emploi, retraités et de l’ensemble de la population, doit se faire entendre dans toutes les initiatives de la CGT pour exiger que des moyens humains et financiers soient attribues à la hauteur de la réponse aux besoins des populations.