La CGT contre la casse de l’hôpital public qui continue !

930_1037Pour répondre à l’appel du Comité National Fédéral à organiser des initiatives locales pour continuer à mobiliser les personnels contre la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) et pour l’abrogation de la loi santé, l’Union Syndicale Départementale Cgt de la Santé et de l’Action Sociale de Loir & Cher a déposé un préavis de grève départemental et a appelé à un rassemblement le midi autour d’un barbecue revendicatif le 11 octobre 2016, sur l’esplanade du mail Pierre Charlot devant l’Hôpital de Blois.

Très tôt le matin, les militants de la santé avaient effectué une distribution de tracts, devant toutes les entrées du centre hospitalier mais aussi devant les Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes, annexes du centre hospitalier de Blois. Ces tracts étaient destinés aux personnels et aux usagers, pour leur expliquer les effets néfastes de cette loi et du décret.

Le midi environ 70 personnes, camarades de l’interpro, personnels de la santé et de l’action sociale et quelques usagers ont répondu présents à l’appel de l’USD sur les revendications de la Cgt sur la question de l’égalité d’accès aux soins pour tous, remise en cause par les gouvernements successifs (lois Bachelot et Touraine).

Ensuite, un cortège est parti du centre hospitalier de Blois jusque devant la Direction Territoriale de l’Agence Régionale de Santé. Une délégation de l’USD a porté les revendications de la Cgt auprès de Mme Bensrayar, déléguée territoriale de l’ARS.

 

EHPAD, d’autres choix sont possibles!

Arrivés par choix professionnel dans les métiers du soin, les salariés des EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) en Loir-et-Cher, comme ailleurs, sont confrontés à l’insuffisance chronique et globale de personnel pour s’occuper sereinement des résidents et subissent quotidiennement les surcharges de travail, les glissements de tâches, les horaires découpés, les changements incessants de planning. Ils sont rappelés sur les repos, congés annuels pour remplacer leurs collègues absents.

Ces dysfonctionnements dans la gestion du personnel découlent des exigences des politiques de santé (loi Bachelot, loi Touraine, Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale), de réduction des coûts et marchandisation de la santé et organisent, pour les personnels, la dérèglementation du travail, la déqualification, l’individualisation et donc les inégalités de traitement entre salariés, qui concourent à leur mise en concurrence, tout comme est orchestrée celle des établissements.

Les méthodes d’évaluation de la dépendance (GMP et PMP) sous évaluent les besoins de prise en charge par des personnels qualifiés, les GIR ne sont pas suffisamment réactualisés alors que toutes les études démontrent que l’entrée en EHPAD des résidents est plus tardive et qu’ils sont plus dépendants.

Les personnels sont de plus en plus exposés à la précarité dans leur emploi, pour certains sans les qualifications et diplômes requis, pour d’autres en contrats horaires sous payés ou en contrats aidés sans formation. L’augmentation du nombre de salariés précaires et le mal-être des salariés au travail fait augmenter le turnover dans les établissements.

Cela engendre la déclassification des métiers et le manque de considération de leur travail par les directions d’établissement et les tutelles. Les conséquences de la perte de sens dans le travail pour les salariés sont connues : la dégradation de la santé physique, l’exposition accrue aux risques psychosociaux (usure professionnelle, démotivation, épuisement professionnel, burn-out). Cela se traduit par l’augmentation des arrêts maladie, accidents du travail et maladies professionnelles.

Un tiers du personnel soignant part en invalidité avant l’âge légal de départ en retraite.

Le temps consacré à la personne âgée pour le soin est compté littéralement (5 à 10 mn pour une toilette), et c’est la relation humaine qui en fait les frais en premier lieu, mais pas seulement, puisque le quotidien tel qu’on pourrait le concevoir pour tout à chacun n’est plus assuré (non respect des habitudes de vie) faute d’effectifs suffisants pour faire le travail. Ça n’est pas l’attention des professionnels à l’égard des résidents qui est en cause mais bel et bien les moyens de réaliser le travail dans de bonnes conditions. Cela porte fondamentalement atteinte à la dignité humaine, malgré toutes les préconisations de bonnes pratiques et autre charte de la personne âgée dépendante et ne fait qu’aggraver la souffrance des salariés et renforcer l’isolement des personnes âgées.

Pour autant les établissements facturent allègrement les prestations d’hébergement et le reste à charge financier pour les familles ne cesse d’augmenter.

Pour faire face à cette situation, l’USD CGT Santé et Action Sociale 41 a lancé une campagne d’information et de mobilisation le 19 janvier 2016, à destination des personnels des EHPAD  mais aussi du grand public, avec comme point d’étape la manifestation du 29 février, à Fleury les Aubrais, à l’occasion de la Conférence de la Santé et de l’Autonomie de l’ARS (Agence Régionale de Santé) Centre-Val de Loire.

La CGT poursuit la distribution d’un tract dans tous les EHPAD du Loir-et-Cher et sur les marchés pour faire connaitre et partager ses propositions, à savoir la prise en charge de la perte d’autonomie à 100% par la Sécurité Sociale, son évaluation affranchie de toute logique comptable et correspondant à l’état réel des résidents, l’accompagnement des personnes âgées dépendantes dans le cadre d’un véritable service public par des agents qualifiés, en effectif suffisant (la CGT revendique 1 soignant pour 1 résident) et sous statut.

 

Mobilisation contre la loi santé

A l’appel du Comité régional CGT centre, un car de manifestants organisé par l’UD CGT du Loir et Cher a rejoint les centaines de personnes rassemblées devant la plénière de la Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie du 29 février 2016 pour dénoncer et s’opposer à :

¨   La loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 qui ordonne une économie de 3,4 milliards d’euros réalisée au détriment des personnels de santé, des salariés et des assurés sociaux.

¨   La loi de modernisation santé dite « loi Touraine » qui crée « un service territorial de santé au public » et non pas un service public territorial de santé savant mélange de restructuration territoriale entre public et privé, dans une logique de rentabilité et de concurrence favorisant le privé sur les activités rentables du système de soins. Avec des fonds publics, la loi de Santé veut tenter de coordonner,l’activité du secteur libéral et des hôpitaux .

Cette loi propose de «  refonder un service public hospitalier  » par une mutualisation des moyens réduits des services et hôpitaux publics au sein de Groupements Hospitaliers Territoriaux (GHT).

Des restructurations, des regroupements, fusions, concentrations, transferts d’activités et de services du public vers le privé sur les secteurs rentables, suppressions de postes, passage du statut de fonctionnaire au privé, accroissement de la charge de travail et la dégradation de sa qualité… C’est ce qui attend les personnels de la santé. Des Personnels de santé qui se mobilisent déjà comme au Centre Hospitalier de Blois ou encore dans de nombreux EHPAD  (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) ou établissements de l’action sociale du département.

Ou encore une généralisation de l’hospitalisation ambulatoire qui vise avant tout à dégager des gains de productivité en transférant aux familles la responsabilité de la surveillance post opératoire.

L’ouverture en grand de la santé au privé va, sous les injonctions de l’Union Européenne  avec la complicité du gouvernement, structurer le « Marché de la santé » tant attendu par les capitalistes.

La CGT par cette mobilisation et d’autres à venir demande l’abrogation de la loi Touraine, de la tarification à l’activité (T2A) et revendique le financement public aux seuls établissements de soins publics, le relèvement des cotisations sociales issues des richesses produites par le travail, une prise en charge des dépenses de santé et d’autonomie à 100% par le seul régime général de sécurité sociale étendu à tous et géré par les représentants des salariés élus.

 

29 février 2016 : journée d’action pour l’accès aux soins et la santé

La Conférence Régionale de Santé sera réunie le lundi 29 février 2016 à la salle de la passerelle à Fleury les Aubrais (45), en vue du futur Plan Régionale de Santé dès 13H15.

Les mobilisations des personnels dans plusieurs établissements, EHPAD, au Centre hospitalier de Dreux, Blois, Orléans, Vierzon…. confirment le profond malaise dans le secteur de la santé, comme de l’Action sociale.
C’est pourquoi ce jour-là, le comité régional Centre CGT a décidé  de faire de cette journée du 29 février 2016, une journée régionale interprofessionnelle de luttes pour l’accès aux soins, des moyens pour la santé, pour l’hôpital public.

Un rassemblement régional aura lieu à Fleury les Aubrais devant « La Passerelle » à 13H00
Des témoignages auront lieu pour faire connaître aux médias, le réel des situations dans les départements dans la santé et l’Action sociale.

L’Union Départementale du loir et Cher va mettre un (des) car(s) à disposition qui partira de Blois à 11H45 – Place Lorjou – près de la Maison des syndicats. Les modalités (tract, horaires des cars, etc.) seront diffusés prochainement.

Nous vous invitons à vous mobiliser pour cette action interprofessionnelle régionale, en préparant et en recherchant dans les syndicats des camarades pour participer massivement à cette mobilisation (appels à la grève, débrayages) sur ces enjeux de santé et de protection sociale qui nous concernent tous !

Renvoyer à l’UD votre inscription pour le car dès MAINTENANT au secrétariat de l’UD.

Tel 02.54.45.48.08 – fax : 02.54.45.41.02 – email : udcgt41@orange.fr

Face à l’insécurité sociale, il faut plus de sécurité sociale !

La sécurité sociale, formidable conquête sociale des travailleurs due à leur engagement pour libérer la France du joug nazi, est née du Programme du Conseil National de la Résistance dans le contexte d’un patronat affaibli et discrédité pour sa collaboration avec l’occupant.

Pour rendre possible ce plan de sécurité sociale d’un point de vue économique, le programme du CNR comprenait « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie pour assurer la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général par le retour à la Nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun… »

Cela explique pourquoi le patronat n’a eu de cesse de s’y attaquer. De nos jours dans le discours du gouvernement, allié inconditionnel du patronat, la solidarité serait archaïque, d’un autre temps. Pour aller de l’avant, il faudrait se soumettre au mythe de la compétitivité pour l’emploi. Le salaire et donc la sécurité sociale sont attaqués parce qu’ils seraient contraires à l’emploi …

Or, devant les inégalités et l’insécurité sociale croissantes, il faut assurer l’égalité par un nouveau statut du salarié qui garantisse un salaire au regard de sa qualification universelle quels que soient son poste, son entreprise ou établissement et sa situation de travail : période d’activité, de formation, de chômage… De même, comme l’exprime la population, il faut plus de solidarité, plus de sécurité sociale pour assurer à tous une vie digne de la naissance à la mort.

Il faut libérer le travail de l’exploitation capitaliste par une reconnaissance salariale universelle de la qualification du travailleur et par les créations de nouvelles caisses de sécurité sociale : l’une pour les salaires et l’autre pour les investissements. Ainsi les salariés bénéficieraient d’une garantie de ressources à vie au regard de leurs qualifications et de leurs évolutions par des salaires versés par cette caisse salaires alimentée par les cotisations des entreprises qui n’auraient plus à les gérer. C’est ce que la CGT nomme la sécurité sociale professionnelle qui viendrait s’ajouter à la sécurité sociale existante qu’il faudrait rendre unique, universelle et solidaire. Concernant la caisse d’investissements ce sont les producteurs donc l’ensemble des salariés (de l’exécutant au directeur) qui devraient décider de leur attribution. Cela permettrait de s’émanciper du capitalisme mondialisé et de mettre fin à la constitution de profits parasitaires et néfastes à l’intérêt général.

Les propositions de la CGT pour garantir une égalité d’accès aux soins :

  • La reconnaissance de l’universalité du droit à la couverture maladie quelles que soient les situations au regard de l’emploi ;
  • Le remboursement à 100% pour tous les actes médicaux et paramédicaux, prescriptions, appareillages et prothèses, cures thermales ;
  • La généralisation du tiers payant et la suppression du forfait hospitalier ;
  • Le remboursement immédiat à 100% d’actes concernant la contraception et l’IVG ;
  • La prise en charge par la sécurité sociale de tous les soins découlant de la perte d’autonomie, qu’elle soit liée à l’âge, ou à un handicap ;
  • La suppression de la pratique des honoraires libres et du secteur II.
  • Le retour à un seul secteur conventionnel avec revalorisation du statut des médecins ;
  • L’hôpital doit constituer le pivot essentiel du système de distribution des soins.

Dans le département la CGT propose de porter la revendication d’un salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) mensuel de 1700 euros à 2000 euros brut.

De même, elle porte au travers de la sécurité sociale professionnelle et d’un nouveau statut du travail salarié :

  • une reconnaissance universelle de la qualification du salarié par une classification des qualifications dans une grille indiciaire interprofessionnelle ;
  • la garantie à chaque salarié d’un déroulement de carrière fondé sur l’expérience acquise, l’ancienneté, la formation continue qui, au regard de l’élévation de ses qualifications, lui assure une augmentation régulière de salaire par une promotion professionnelle liée à sa progression de qualification.
  • le maintien du salaire au regard de la qualification acquise quel que soit son poste de travail, son entreprise, son établissement et quelle que soit sa situation d’emploi : activité, congés maladie, formation, chômage…
  • l’âge légal de départ à la retraite à taux plein dès 55 ans, 50 ans pour travaux pénibles ;
  • une pension retraite qui soit la continuité du meilleur salaire pour tous ;
  • la suppression de toute référence d’annuités ou de points par le versement de cotisations sociales liées au salaire versé au regard de la qualification dès 18 ans pour tous.

La santé n’est pas une marchandise, défendons la sécu et l’hôpital public !

« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.» Cette définition est celle du préambule de 1946 à la constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elle implique que tous les besoins fondamentaux de la personne soient satisfaits, qu’ils soient affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels et ce, du plus jeune âge à celui le plus avancé.

Or qu’en est-il aujourd’hui en France et dans le monde ? En France depuis les années 1990, dans le cadre de la réforme hospitalière de maîtrise des coûts de santé, le concept de l’hôpital-entreprise s’est développé, simultanément à la construction de l’Europe de Maastricht de libre entreprise et de libre concurrence non faussée.

Au fil des ans, au nom de la diminution des dépenses publiques en dessous du seuil d’évolution de 3 % par an, les budgets hospitaliers publics ont de plus en plus été restreints face aux besoins des populations en progression. De plus, dans la logique de mise en concurrence non faussée imposée par l’Europe, le financement des établissements de santé publics et privés issu de la réforme hospitalière du plan Hôpital 2007, est fondée sur la nature et le volume de leurs activités.

Ce financement des établissements de santé fondée sur la tarification à l’activité (T2A) pousse à une logique de rentabilité et de productivité au détriment d’une prise en charge de qualité et de sécurité des soins. Cette course effrénée à produire du soin avec une prise en charge publique moindre favorise le privé et dégrade les capacités des hôpitaux publics. Au point de remettre en cause leurs missions de service public de l’égalité d’accès à des soins de qualité pour tous dans les meilleures conditions.

Depuis la loi « Bachelot » du 21 juillet 2009 dite « Hôpital, patients, santé et territoire » la dérive libérale autoritaire se confirme par une gouvernance des hôpitaux publics gérés comme des sociétés anonymes avec un directoire et un conseil de surveillance en lieu et place d’un conseil d’administration.

Le plan de restriction budgétaire des ressources de la sécurité sociale, dans le cadre du pacte dit de « responsabilité » qui offre de nouvelles exonérations de cotisations sociales aux patrons, va contribuer à accroître la perte de recettes de la sécurité sociale et donc baisser les moyens de rembourser les assurés sociaux et de financer les établissements publics notamment les personnels hospitaliers.

Le vote CGT du 4 décembre exprimera fortement le non à la marchandisation de la santé et l’exigence d’un financement solidaire de la sécurité sociale issu des richesses créées par le travail au travers du salaire socialisé.