Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux et les médias se font l’écho d’un appel à « bloquer » le pays pour condamner la hausse des prix des carburants. La colère, sur laquelle s’appuie cet appel est juste, au regard du prix des produits pétroliers qui devient exorbitant, avec l’explosion des taxes, supportées essentiellement par les salarié·es, les ménages et les populations les plus démunies.
COMPTE-TENU DES TAXES SUPPORTÉES PAR LES CARBURANTS EN FRANCE, PASSER A LA POMPE REVIENT À PASSER CHEZ SON PERCEPTEUR : sur un plein de 50 euros, chaque automobiliste acquitte 30 euros à l’État et 20 euros au pompiste. Sur ces 20 euros, environ 15 euros alimentent la spéculation sur le prix du pétrole et se retrouvent au final, dans la poche des actionnaires. Le reste, soit environ 5 euros seulement, va véritablement à l’industrie du raffinage et à la distribution (pipelines, camions citernes, dépôts et stations-services).
La France fait partie des 25 % des pays, sur la planète, appliquant un niveau élevé de taxes sur les carburants, destiné à générer des rentrées fiscales et inciter aux économies d’énergie dans les transports, selon une politique basée sur le prix d’accès aux carburants.
Cette politique est totalement injuste car elle touche essentiellement les salarié·es, les retraité·es et les populations les plus démunies, comme la TVA d’ailleurs.
Alors que les restructurations et fermetures d’entreprises, le coût insupportable des frais de logement dans les grandes villes, contraignent les salarié·es à de plus en plus de mobilité forcée, l’explosion de ces taxes conduit à faire payer aux plus pauvres l’impôt sur le transport.
Dans le même temps, la désertification médicale, la casse des services publics de proximité obligent les populations à des déplacements de plus en plus nombreux, de plus en plus longs et donc de plus en plus onéreux.
Alors que pendant des années, les gouvernements successifs ont encouragé des millions de Français·es à investir dans des véhicules diesel, le revirement soudain anti-diesel, au nom de l’écologie relève de l’escroquerie idéologique. En effet, les populations les plus aisées et les riches continueront à se déplacer, quel que soit le prix des carburants et les salarié·es, les populations les plus démunies, s’ils n’ont pas de transports en commun adéquats, seront contraints de prendre leur voiture en étant rackettés. Sans surprise, la colère engendrée par cette situation, fait l’objet de manœuvres de certains partis d’extrême droite dont la première motivation n’est surtout pas de gagner la satisfaction des revendications des salarié·es. Ces tentatives de manipulations pour tenter de dévoyer la colère et les exaspérations légitimes de la population, n’ont pour but que des récupérations bassement populistes et électoralistes.
Si la CGT dénonce ces manœuvres, elle ne peut que soutenir cette colère et inciter à son expression la plus large pour une cause juste.
L’Union Départementale CGT de Loir & Cher appelle à transformer le mécontentement et la colère en mobilisation massive pour exiger :
- La baisse immédiate de la taxation des carburants,
- La fixation des prix par l’État afin d’avoir le même prix sur tout le territoire (comme cela se fait dans de nombreux pays) : la libéralisation de 1983 n’a pas fait baisser les prix et 70 % des stations-services ont fermé.
- Le rétablissement de l’impôt sur la fortune et de la progressivité de l’impôt sur le revenu.
- Le développement des transports en commun et la gratuité des transports urbains ou péri-urbains.
- La gratuité des parkings et le développement de ceux-ci à l’entrée des villes et aux grandes stations de transport.
Mais la question de la hausse des taxes sur les carburants relève de la même logique que la hausse de la CSG, du blocage des salaires et des retraites, du gel des prestations sociales, du démantèlement de la sécurité sociale et des services publics, pendant que les mesures en faveur du patronat et des plus riches se multiplient. C’est bien toute la politique de Macron, au service exclusif du patronat, des grands groupes et de la finance, qu’il faut stopper.
Comme dans d’autres périodes de notre histoire, c’est le développement des luttes revendicatives sur les lieux de vie et de travail, leur mise en convergence qui permettront d’imposer d’autres choix et de se réapproprier les richesses créées par notre travail pour reconquérir le progrès social.
L’Union Départementale CGT de Loir & Cher appelle tous les salarié·es, actif·ves, retraité·es et privé·es d’emploi à s’organiser, à renforcer ou à créer leur syndicat CGT, à agir collectivement pour :
- une véritable augmentation des salaires et des retraites,
- le développement de l’emploi stable et qualifié à temps plein,
- le renforcement de notre sécurité sociale pour une prise en charge à 100 %,
- le renforcement de nos services publics de proximité, de qualité, accessibles à toutes et à tous.
La colère est plus que légitime. Organisons-nous pour la transformer en action et en mobilisation efficace pour reconquérir le progrès social.