PRISE DE PAROLE – 10 décembre 2019 – UD CGT 41

Bonjour à toutes et tous,

Nul besoin de vous réexpliquer ici les dangers du projet Macron-Delevoye de retraites par points. Nous l’avons toutes et tous compris, la retraite par points, c’est de la retraite en moins. En moins pour les précaires car les périodes de chômage seront comptabilisées dans le calcul sur la carrière complète ! En moins pour les femmes, puisque les temps partiels seront incorporés dans le calcul et que l’on remet en cause les cotisations acquises pour les enfants. En moins pour les fonctionnaires puisque le calcul ne se fera plus sur les 6 derniers mois alors qu’on sait que c’est cet aspect qui permettait une pension similaire au privé pour une même qualification. En moins pour les retraité·es car rien n’assure aujourd’hui que le point ne sera pas gelé, voire pire baisser, pour rester sous le plafond idéologique des 14 % du PIB, décrété par le président des riches. En moins pour les jeunes qui verront toute les années comptabilisées au lieu des 25 meilleures et qui devront travailler plus longtemps s’ils et elles veulent survivre à la retraite !

Oui ! Que nous soyons du privé comme du public, cette attaque contre notre système de sécurité sociale, comme le serine le gouvernement, est bien UNIVERSELLE ! Nous avons toutes et tous compris que les 25 meilleures années ou les 6 derniers mois, ce n’est pas la même chose qu’une carrière complète… Ne laissons pas les lieutenant·es de Macron nous diviser… Ce sont eux qui veulent remettre en cause la solidarité et non les travailleurs et travailleuses en lutte pour défendre leurs conquis sociaux ! Il n’y a pas de régimes spéciaux mais seulement des régimes particuliers avec des acquis sociaux issus des luttes de nos prédécesseurs et prédécesseuses ! Plutôt que de vouloir niveler par le bas, revendiquons haut et fort que nous voulons toutes et tous un régime particulier qui permette de satisfaire l’ensemble de nos besoins à la retraite ! Revendiquons le fait que nous ne voulons pas perdre notre vie à la gagner chichement en dégradant notre santé au travail et en voyant notre espérance de vie en bonne santé régresser !

Ne nous laissons pas berner par les promesses hasardeuses que divers ministres nous lancent depuis le 5 décembre pour nous faire croire que nous ne serons pas perdants et perdantes si le projet Macron-Delevoye passe. On le sait, les promesses n’engagent que celles et ceux qui veulent bien y croire. On nous dit aujourd’hui : « Mais voyons, ne vous inquiétez pas, la valeur du point sera marquée dans la loi ! »… Mais jusqu’en 1993, les 10 meilleures années pour le privé étaient marquées dans la loi… Jusqu’en 2003, la décote n’existait pas dans la loi… Jusqu’en 2010, on ne travaillait pas 43 ans… Alors messieurs et mesdames du gouvernement, permettez-nous de n’avoir aucune foi en vos paroles … Nous connaissons trop la chanson hypnotique de la confiance pour y croire aujourd’hui !

Et comble de l’outrecuidance politique de Macron, on découvre cette semaine que Delevoye, Haut-commissaire qui nous jurait qu’il ne fallait en aucun cas voir dans cette réforme une volonté d’ouvrir les pensions à la capitalisation était depuis 2016 … administrateur bénévole au sein d’un institut de formation de l’assurance. Détail qu’il avait omis dans sa déclaration d’intérêts… C’est vrai qui peut penser qu’il y a un conflit d’intérêt entre le maitre d’œuvre d’une réforme des retraites qui va pousser les travailleurs et travailleuses vers les fonds de pension et le monde de l’assurantiel.. ? Et c’est nous que l’on traite de menteurs…

Alors oui, il y a de l’argent pour les retraites. Il suffit d’augmenter significativement les salaires… d’abolir les inégalités salariales entre les femmes et les hommes… de baisser le temps de travail pour créer de l’emploi stable et qualifié tant dans le public que dans le privé… d’arrêter les exonérations de cotisations sociales patronales… de stopper les déversements d’argent public aux entreprises comme le CICE et le Crédit Impôt Recherche. Si le gouvernement se pose des questions, nous avons les réponses ! C’est maintenant que nous devons le faire plier ! C’est pourquoi nous vous appelons à participer à l’Assemblée Générale qui se tiendra à l’issue de la manifestation de Blois pour décider ensemble de la suite à donner au mouvement, de la reconduction de la grève et de la poursuite des actions en Loir et Cher dans les entreprises et établissements ! Alors à tout à l’heure !

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