Annoncée de longue date comme un moment fort de la lutte qui s’engage contre le projet de régression sociale majeure qu’est la réforme de la retraite à points porté par le gouvernement et le patronat, avec l’appui des organisations syndicales dites réformistes, la journée nationale interprofessionnelle unitaire de grève et de manifestation du 5 décembre n’a pas menti à sa promesse.
Construite en Loir-et-Cher avec six organisations syndicales (CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA) et les Gilets Jaunes, cette journée d’action a réuni dans le département plus de 6000 manifestants et des milliers de travailleurs en grève dans les entreprises.
Avant le 5 décembre, la santé était mobilisée depuis des mois contre les plans de destruction de l’hôpital public et pour exiger des effectifs et des lits pour la réponse aux besoins des populations. Les personnels des finances publiques ont mené également dans le département depuis le début de l’été des actions de grèves contre le projet de fermeture de plusieurs trésoreries locales, concomitant à la réforme des finances publiques qui promet de laisser des milliers d’agents sur le carreau et va modifier en profondeur les missions au détriment du contribuable.
Le 5 décembre, les salariés de nombreuses entreprises se sont engagés dans des actions de grève sous différentes formes, contre la réforme de la retraite à points mais aussi pour porter des revendications locales : à Faurécia, Thiolat, Acial, au Conseil Départemental, dans les hôpitaux publics, à la FAPT, dans l’éducation, à la DIRECCTE, aux Finances Publiques, chez Carambar and Co, à Enedis, à la Centrale de Saint Laurent, Valéo, FJT, DELPHI, CDM, Jtekt, les personnels civiles de la base aérienne de Romorantin, etc…
Certains syndicats ont reconduit la grève comme à Thiolat, jusqu’au 12 décembre. D’autres ont débrayé quelques heures, d’autres encore étaient en grève sur la journée, comme à la FAPT (Préavis de 24h00).
Comparée par les médias au grand mouvement social de 1995 contre le projet Juppé, qui, sous l’effet du rapport de force, a renoncé à son projet, cette journée a marqué le démarrage d’un mouvement d’ampleur qui a été depuis jalonné de temps plus ou moins forts, mais qui doit s’ancrer surtout sur les lieux de travail, à partir des grèves décidées dans les entreprises et les établissements par les salariés avec le soutien des organisations syndicales.
Le 10 décembre, les actions de grève ont été moins nombreuses mais la détermination toujours là, notamment dans les manifestations.
Dans de nombreuses entreprises, la question de la reconduction de la grève est à l’ordre du jour, de la même façon qu’elle a été au cœur des débats des assemblées générales unitaires.
Depuis le jeudi 12 décembre, la PPDC, plateforme courrier à Blois, est en grève illimitée.
A la Centrale de Saint Laurent, des actions de grève ont lieu chaque jour de 8h00 à 10h00, avec des baisses de charge sur le réseau et aussi le rétablissement de l’électricité chez les particuliers qui font l’objet de coupures pour impayés.
Les annonces d’Edouard Philippe du mercredi 11 décembre, au lieu de rassurer, ont en fait renforcer la détermination des salariés, privés d’emploi et retraités à poursuivre et intensifier la lutte. Ces annonces n’avaient pour but que de briser l’unité du monde du travail et l’unité syndicale. Elle ont eu l’effet inverse puisque le gouvernement s’est aussi fâché avec la CFDT, qui loin de contester la retraite à points, s’est arc-boutée sur l’âge pivot à 64 ans et la pénibilité.
Résultat : une centaine de militants de la CFDT a rejoint le cortège des manifestants encore plus nombreux le 17 décembre que le 5 !
La CGT 41 organise des initiatives durant « la trêve des confiseurs », l’enjeu étant maintenant d’élargir le nombre d’entreprises et d’établissements en grève, dans le seul but de gagner le retrait du projet de loi Macron/ Delevoye et d’imposer d’autres choix.
Poursuivons la lutte ! Toutes et tous mobilisés le 9 janvier 2020 en grève et manifestation !