Chers ami·es, chers camarades,
Samedi dernier, alors que des milliers de travailleurs et travailleuses, jeunes, retraité·es, privé·es d’emploi manifestaient leur opposition déterminée au projet inique de retraite par points, le gouvernement saisissait la béquille tendue par la CFDT pour différer en avril le recul de l’âge de départ à la retraite par l’instauration d’un âge pivot ou d’équilibre.
Il escompte ainsi calmer la mobilisation populaire mais cet âge pivot est un faux débat parce qu’il existe déjà. En effet, quand l’âge légal est à 62 ans et que les Français·es partent à 63,4 ans en moyenne, c’est bien parce qu’ils et elles n’ont pas les moyens de partir plus tôt ! Et demain, ce sera pire !!!!!
En contrepartie d’un hypothétique report dans le temps de cet âge pivot, Edouard BERGER ou Laurent PHILIPPE … exigent des syndicats qu’ils s’accordent avec le patronat pour trouver des mesures d’économies immédiates équivalentes. Lequel patronat se réjouit que sa feuille de route soit respectée à la lettre : allongement de la durée de cotisation et interdiction de toute augmentation de cotisations. Aujourd’hui, un·e salarié·e payé au SMIC paie beaucoup plus de cotisations que son/sa patron·ne et doit travailler de plus en plus longtemps pour toucher une retraite de misère et demain ce sera pire !!!!
Après avoir échoué à dresser la population contre les grévistes de la SNCF et de la RATP, après avoir tenté sans succès d’opposer les salarié·es jeunes et moins jeunes, après avoir espéré en vain que les congés de Noël mettent fin au mouvement, le gouvernement déclare qu’il n’y a plus de raison de poursuivre la mobilisation. Le patronat et le gouvernement à son service apeurés par l’élargissement des mobilisations à l’ensemble du secteur privé et public, tirent une de leurs dernières cartouches sous la pression de nos mobilisations.
Après 40 jours de grève et de mobilisation, dans ce combat où la détermination des grévistes est très forte, il n’y pas de place pour les petits arrangements.
Il faut continuer parce qu’on ne peut que dire :
- NON à l’appauvrissement des plus précaires, des femmes, des intérimaires, des privé·es d’emploi qui seraient contraints de mendier des points sous le chantage à l’emploi.
- NON à la baisse des pensions pour passer du statut de travailleur·se pauvre à celui de retraité·e misérable.
- NON à la retraite à un âge tellement avancé que seuls les mort·es auraient la garantie de se reposer après le travail.
Cela fait des dizaines d’années que les cotisations sociales des employeur·ses n’augmentent plus alors que les profits eux ne cessent de croître au détriment des salaires. Il faut aller chercher l’argent là où il se trouve : dans la poche des actionnaires et de l’État patron.
Des jeunes dans la galère, des vieux dans la misère, de cette société là on n’en veut pas ! De l’argent pour les salaires, pour la retraite pas pour les actionnaires et pas pour faire la guerre !
C’est pourquoi l’heure n’est pas à disserter sur l’âge d’équilibre mais à reprendre ce qu’on nous a volé : maintien et amélioration de notre système de retraite par l’augmentation des salaires et des cotisations sociales patronales pour la hausse des pensions et l’abaissement de l’âge de départ à la retraite.
Quand le patronat se félicite d’un projet et que la CFDT se met au service de ceux et celles qui nous exploitent, c’est que quelque chose d’important se joue aujourd’hui pour l’avenir de la classe ouvrière.
Il faut tenir bon et aller plus loin en élargissant la grève et en multipliant les mobilisations : nous vous appelons à participer massivement aux actions prévues demain place Louis XII en soutien aux grévistes et jeudi le matin sur les piquets de grève et en manifestation l’après-midi jusqu’à la victoire.