Nous sommes rassemblés aujourd’hui, à la veille de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes car contrairement à ce que prétend la Macronie depuis des mois, le projet de réforme des retraites par points ne fera pas des femmes les « grandes gagnantes » ! Parmi la multitude d’inexactitudes et autres mensonges prodigués par le gouvernement, ceux sur la prétendue revalorisation des retraites des femmes atteignent un paroxysme. Pour le gouvernement, être gagnante c’est perdre les annuités de cotisations pour les enfants ; c’est perdre la pension de réversion en cas de divorce ; c’est perdre la « catégorie active »et partir à 62 ans (au mieux et pas pour toutes et tous) au lieu de 57 ans ; c’est prendre en compte les temps partiels imposés, les périodes de chômage, les périodes de congés familiaux, plutôt que les 25 meilleures années ou les 6 derniers mois dans la Fonction publique. Pour Macron, être gagnant ou gagnante c’est travailler plus longtemps pour gagner moins !
Voir la réforme des retraites par points de Macron sous le prisme du féminisme ce n’est pas vouloir mettre de côté les hommes en disant qu’ils ne sont pas concernés. C’est rappeler que si cette réforme est néfaste pour toutes et tous, travailleurs et travailleuses du public comme du privé, elle est encore plus défavorable aux femmes du fait des inégalités qui existent déjà. C’est ce qu’ont prouvé les réformes de 1993 lorsque le privé est passé des 10 meilleures années à 25 ans et de l’AGIRC-ARRCO qui est un système par points.
Forte de tous ces constats, la CGT porte de vraies propositions pour conquérir de nouveaux droits, gagner l’égalité femmes/hommes et lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans et hors le monde du travail.
- Abaisser le temps de travail pour permettre aux femmes comme aux hommes de s’occuper des enfants et des tâches quotidiennes et lutter ainsi contre la charge mentale qui touche principalement les femmes.
- Revenir à la prise en compte des meilleures années pour le calcul de la retraite.
- Lutter contre le sous-emploi des femmes, les temps partiels et la précarité, et mettre en place un service public de la petite enfance pour permettre aux femmes de continuer à travailler.
- Réaliser enfin l’égalité salariale pour mettre fin à une injustice flagrante mais aussi dégager les ressources nécessaires pour financer notre système de retraites.
- Instaurer une surcotisation patronale retraite pour toutes les entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale ; une autre pour tous les temps partiels de moins de 24h de façon à garantir des droits pour les salarié·es
- Revaloriser les métiers dans lesquels les femmes sont concentrées.
- Faire ratifier en France la convention de l’OIT contre les violences sexistes et sexuelles.
Alors c’est vrai, plutôt que d’offrir une fleur aux femmes pour célébrer la journée du 8 mars, stéréotype même du sexisme, nous avons opté une nouvelle fois pour le mode humoristique en réalisant à Blois le Flash mob, créé par les camarades d’ATTAC et rendu célèbre par toutes les femmes qui l’ont repris dans les manifestations partout en France. Et aujourd’hui nous défilons sans masque car, pour plagier François Morel, s’il est vrai que le coronavirus a fait quelques mort·es en France, il est bon de rappeler que l’année dernière le virus du féminicide a fait 151 mortes et qu’il a déjà tué 16 femmes depuis le début 2020. L’égalité entre les femmes et les hommes dans la société et au travail est une conquête majeure que nous devons gagner. Il n’est pas question de féminisme, elle nous concerne toutes et tous. Elle doit nous permettre de transformer la société vers plus de progrès. La lutte contre la réforme des retraites continue. Alors à bientôt dans les manifestations !