Prise de parole 13 juillet – mobilisation Alliance Automotive Group

Intervention au rassemblement du vendredi 13 juillet 2018 devant l’entreprise Alliance Automotive Group à la Chaussée St Victor en soutien à deux camarades. Cher·es ami·es Cher·es camarades, Bonjour à toutes et à tous et merci d’avoir répondu présents à l’appel … Continuer la lecture

Vers la mort des CIO

Les personnels des Centres d’Information et d’Orientation (CIO) et les Délégations Régionales de l’Office National d’Information sur les Enseignements et les Professions (DRONISEP) luttent depuis plusieurs mois pour défendre leurs métiers et missions. Le gouvernement a décidé, dans la poursuite des réformes du lycée, de la formation professionnelle et de l’Enseignement supérieur, de supprimer les CIO via la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». Au prétexte que l’information professionnelle ne serait plus de la compétence de l’Éducation Nationale, mais de celles des Régions, les personnels des DRONISEP leur seront transférés et les PsyEN réintégrés en établissements scolaires. C’est la poursuite de la volonté de régionaliser ces services et leurs personnels, déjà engagée lors de la réforme du Service Public Régional de l’Orientation (SPRO) de 2015 qui rassemblait l’ensemble des services de l’orientation, contre laquelle la CGT avait déjà lutté avec les salarié·es. La volonté est de restreindre les champs d’intervention des personnels. Pourtant le rôle des CIO est plus que la seule information : lutte contre l’échec scolaire et le décrochage, accompagnement de la persévérance scolaire et des parcours d’élèves à besoins éducatifs particuliers (jeunes arrivant de l’étranger, porteurs de handicap, intellectuellement précoces, …), cellules d’écoute lors des situations de gestion de crise, lutte contre le harcèlement et toutes les formes de discriminations et d’inégalités de parcours scolaires, accompagnement des projets de formation initiale, etc.

Ne nous leurrons pas : il s’agit d’un véritable cadeau aux Régions qui, malgré la perte du pilotage de l’apprentissage au profit des branches, pourront promouvoir les formations qu’elles souhaitent… en lien avec le patronat local. Pour les usager·ères, c’est la fin du service d’État d’orientation, de l’égalité de traitement sur le territoire, de la qualité de l’information et de l’objectivité des propositions en fonction de leurs appétences.

Dans le département, les salarié·es se mobilisent avec les organisations syndicales dont la CGT Educ’Action pour lutter contre cette disparition programmée. Ainsi, outre la participation aux différentes journées d’action et la mise en place de CIO de plein air pour accueillir la population et expliquer les problématiques de l’orientation scolaire, les personnels se sont réunis en Assemblée Générale en avril et ont décidé de lancer une pétition régionale pour alerter le CESER. Ils ont participé à la journée d’action nationale du 5 juin et ont appelé à un rassemblement le 11 juin devant l’Inspection Académique. La lutte se poursuit toujours !

 

 

ParcourSup : chronique d’un naufrage annoncé

Depuis le 22 mai, la nouvelle plateforme d’affectation dans l’Enseignement supérieur, ParcourSup, délivre les réponses « oui », « oui si », « en attente », « non » aux vœux des bachelier·ères. Si elle est décrite par le gouvernement comme plus juste, plus transparente et permettant une meilleure orientation, ce n’est visiblement pas le sentiment des lycéen·nes qui ont laissé éclater massivement leur amertume et leur colère.

Les 1ers chiffres sont alarmants : selon le ministère, 50 % des 812 000 inscrit·es n’avaient que des réponses « en attente », 29 000 n’avaient que des réponses négatives (dont certains n’avaient fait qu’un vœu). Pour les 50 % ayant au moins une réponse positive, aucun moyen de savoir si elle correspond au 1er choix du candidat·e ou à un choix de « sécurité » (dont on sait qu’ils ont été nombreux tant les lycéen·nes appréhendaient de n’avoir aucune réponse positive) puisqu’il n’y a plus de hiérarchisation. On voit ainsi les témoignages fleurir « Je vais accepter, j’ai trop peur d’attendre, mais ce n’était pas ce que je voulais faire ! » puisque les candidat·es n’avaient que 7 jours de réflexion pour se décider sur un vœu positif en attendant de voir si les « en attente » se débloquent pour obtenir une formation qui leur convienne mieux. L’administration reporte aussi une grande responsabilité sur les jeunes qui ont été nombreux à être dans l’empathie et à se désister de places certaines « en pensant aux copains sur liste d’attente qui en avaient plus envie [qu’eux] ».

Au 7 juin, 161 000 candidat·es sont toujours « en attente » et 37 000 ont quitté la plateforme. Pour rappel, à la suite du 1er tour d’affectation le 9 juin 2017 d’APB (qui certes n’était pas parfaite et demandait à être revue), 76,5 % des candidat·es avaient une réponse favorable et pour 61,4 % cette réponse était leur 1er vœu.

Dans la Région Centre Val de Loire, c’étaient presque 22 000 lycéen·nes et plus de 3 000 étudiant·es en réorientation qui étaient inscrits. Si la recteure d’académie espère que 80 % auront au moins une réponse au moment du bac le 7 juillet, quid des 20 % restants ? Et bien ils pourront saisir une commission qui les aidera jusqu’au 21 septembre à s’orienter dans des filières où il reste des places. En gros, les élèves seront dans l’insécurité et l’angoisse sur leur devenir bien après la rentrée et ne poursuivront pas dans une orientation choisie ! Bel exemple de réussite de ce nouvel outil !

Le gouvernement aura ainsi démontré sa volonté à toute une génération : l’accès aux études supérieures au choix de l’étudiant·e n’est plus un droit. Le nouveau système visant à ce que les établissements choisissent les étudiant·es (et non l’inverse), la concurrence entre établissements devrait s’exacerber et la discrimination sociale et territoriale encore se développer.

Pour la CGT, l’accès aux études supérieures de son choix est un droit et pose fondamentalement la question des moyens des services publics.

 

Seule la lutte paie

Fermeture de l’unité de grossesses à risques de 11 lits et son regroupement avec les autres activités : diagnostic anténatal, suites de couches pathologiques et suites de couches physiologiques sur une seule unité de 25 lits, soit 10 lits en moins ! L’effectif actuel de la maternité sera diminué de 7 postes. Ces décisions de la direction de l’hôpital de Blois auront des conséquences dramatiques sur la capacité d’accueil des futures mamans et la qualité de soins dispensées aux mamans et aux enfants.

Elles sont le résultat concret de la loi de financement de la sécurité sociale qui vise à restructurer de manière drastique l’hôpital public au profit du privé et au détriment des patient·es. En effet, 4,2 milliards d’euros d’économie sur l’assurance maladie, après plus de 10 milliards d’euros du gouvernement précédent, ne vont pas contraindre uniquement les dépenses de l’Assurance maladie mais affecter gravement le fonctionnement de l’hôpital public.

Dans le cadre de ces choix politiques, la direction de l’hôpital de Blois, l’Agence Régionale de Santé et la direction de la caisse de sécurité sociale portent la responsabilité de la restriction de l’accès aux soins, de la maltraitance des usager·ères et des personnels de l’hôpital public.

Devons-nous nous résigner face à ces choix politiques ? Sommes-nous impuissants à nous opposer à cette politique anti sociale ?

Près de 60000 personnes ont signé dans les départements de la région les pétitions proposées par la Cgt contre la casse de l’hôpital public. Des dizaines de milliers ont répondu aux appels à manifester à Amboise, Dreux, Vierzon, Blois, Tours, Orléans, Pithiviers, Bourges…

Des milliers de salarié·es des EHPAD ont participé aux grèves et ont manifesté avec les populations contre la situation scandaleuse imposée aux personnels et résident·es de plus en plus maltraités.

Ces mobilisations ont contraint le CESER et le Conseil Régional Centre Val de Loire à rejeter le Plan Régional Santé, déclinaison locale des politiques nationales et feuille de route anti sociale de leur mise en œuvre régionale.

Seule la lutte paie et notre mobilisation régionale, interprofessionnelle et élargie à l’ensemble de la population au-delà des salarié·es et des militant·es est un point d’appui décisif pour imposer aujourd’hui et demain aux établissements publics et privés de santé de faire prévaloir la santé des usager·ères par des moyens humains, matériels et de proximité à la hauteur de leurs besoins.

 

Défendre l’intérêt général, notre intérêt de classe

Le 1er février 2018, Darmanin, Ministre de l’action et des comptes publics, a rendu public son plan de modernisation de la fonction publique à l’horizon 2022.

Un projet qui vise à précariser les agent·es et à les rendre plus malléables au profit de l’économie marchande mise au centre de la société.

Le plan Darmanin a également pour projet de « favoriser les allers-retours entre secteur public et secteur privé » pour les hauts fonctionnaires, ce qui ne peut qu’accroître les risques relatifs aux conflits d’intérêt.

Cette restructuration s’accompagne en outre d’un vaste plan de départ de 120 000 fonctionnaires à l’heure où on manque cruellement de moyens à l’école, dans les hôpitaux ou encore dans les EHPAD où les conditions d’accueil sont indignes.

Au ministère du travail, moins d’agent·es c’est un service encore plus dégradé rendu aux usager·ères déjà fragilisés par l’élargissement du pouvoir des employeur·es et par la destruction sans précédent du droit du travail.

Le cap est clair : contraindre les fonctionnaires à répondre aux besoins des patron·nes et plus à ceux des salarié·es en intéressant « les managers publics » aux résultats des réformes qu’il leur incombe de mettre en œuvre et en détruisant le statut général de la fonction publique.

Contre la casse des services publics et de l’intérêt général, la mobilisation du 22 mars dans la Fonction publique a été particulièrement forte, que ce soit dans la grève ou les manifestations. Elle se situe de manière incontestable au-dessus du 10 octobre 2017, qui était d’un niveau pourtant déjà très significatif.

A Blois, c’est plus de 3000 manifestant·es qui se sont mobilisé·es pour dénoncer ces choix politiques dévastateurs pour la population mais surtout pour défendre le statut général des fonctionnaires non pas comme un acquis social mais comme un outil commun de progrès social pour toutes et tous les travailleur·euses.

Le 22 mai, les manifestant·es, travailleur·euses fonctionnaires, du secteur privé, dans ou hors de l’emploi, retraité·es et étudiant·es ont réaffirmé une nouvelle fois que les services publics et le statut de la fonction publique :

  • c’est ne pas dépendre d’un·e propriétaire de l’outil de travail ou de son/sa représentant·e qui embauche et licencie à sa guise,
  • c’est une autre façon de produire,
  • c’est répondre à l’intérêt général.

En somme, ces mobilisations démontrent que les revendications des fonctionnaires et des travailleur·euses du privé convergent et confirment qu’il est temps aujourd’hui de nous battre pour notre intérêt commun, notre intérêt de classe.